Territoires Paris développe sa politique de l’eau dans son Livre Bleu Dans cet ouvrage de soixante-six pages, Eau de Paris rappelle son patrimoine et résume les grandes orientations de sa politique de l’eau. Le mot d’ordre reste : économies. Chiffres clés de l’eau à Paris 3 millions de consommateurs quotidiens/95 000 abonnés Consommation moyenne de 490 000 m 3/j Production de 900 000 m 3/j d’effluents 4 usines de traitement des eaux souterraines 2 usines de traitement des eaux de rivière 5 réservoirs d’une capacité totale de stockage d’un million de mètres cubes. 2 000 km de réseau de distribution d’eau potable 1 700 km de réseau d’eau non potable 2 500 km de réseau d’assainissement 24 En mars 2012, Eau de Paris publie le Livre Bleu, un ouvrage concis qui présente l’ensemble des politiques parisiennes en matière de gestion de l’eau. Dans ce livre, la régie fait le point sur ses actions depuis 2008, date de la remunicipalisation de l’eau potable à Paris, et sur ses projets à venir. Parmi les actions engagées, une meilleure rationalisation de la ressource arrive en tête. Dans les bâtiments municipaux gérés par la direction du patrimoine et de l’architecture par exemple, la consommation d’eau potable a diminué de 35% en six ans. Cette diminution a été rendue possible grâce à un suivi plus rigoureux des consommations d’eau, aux messages de communication auprès des agents pour réduire leur consommation ou par l’installation d’économiseurs d’eau sur les robinets, de boutons-poussoirs dans les écoles, de chasses d’eau avec des petits et des grands réservoirs. Les logements sociaux sont aussi visés : 30 000 nouveaux appartements devraient être équipés d’économiseurs d’eau d’ici mars 2013, avec l’objectif d’une baisse de 15% de la consommation. Sur le réseau, la chasse aux fuites est toujours active, grâce à la télérelève mise en place par les deux anciens délégataires Veolia et Suez. La récupération DR de l’eau de pluie est aussi une option mise en œuvre comme alternative à l’eau potable pour l’arrosage. Un réseau d’eau non potable à valoriser Le projet de réutilisation du réseau d’eau non potable fait aussi partie des pistes d’amélioration. Le réseau datant de l’époque haussmanienne est aujourd’hui sous-utilisé. Long de 1 700 km, ce réseau a vu son état progressivement se dégrader, pour des usages de moins en moins fréquents de nettoyage du réseau d’assainissement, de la voirie ou de l’arrosage des espaces verts. Après des années de débat entre les élus, Eau de Paris a finalement voté cette année le maintien du réseau, sa remise en état et même son extension dans de nouvelles zones d’aménagements parisiennes. Son utilisation pour favoriser la thermorégulation urbaine par l’usage de l’eau est également à l’étude pour lutter contre les îlots de chaleur. Le coût des travaux pour la rénovation des réservoirs et des canalisations représenterait près de 8 millions, alors que leur démontage est estimé à 600 millions d’euros. Mais si Eau de Paris affiche une bonne santé économique avec 35 millions d’euros d’économies par an, et un prix de l’eau en baisse de 8% depuis juillet 2011, le problème de la baisse de la consommation en eau se pose. Si la « chasse au gaspi » est une action vertueuse, Eau de Paris doit faire face à une diminution de 1 à 2% par an, du fait de la désindustralisation, d’équipements ménagers moins consommateurs et d’usagers plus vertueux. Et si la régie a déjà dû fermer une de ses usines de traitement (Ivry-sur-Seine), à terme elle devra sans doute se poser la question de la tarification. Sophie Besrest L’eau magazine novembre 2012 N°20 |