Territoires Agence de l’eau Seine-Normandie : la reconquête de la qualité des eaux comme objectif prioritaire L’année 2012 marque la fin du IX e programme de l’Agence de l’eau Seine-Normandie qui a permis de mettre en conformité un grand nombre de stations d’épuration présentes sur le bassin. Tout juste élaboré, le nouveau programme pour la période 2013-2018 a, quant à lui, les objectifs de la directive cadre sur l’Eau en ligne de mire. Le bassin Seine-Normandie, un territoire de 100 000 km² qui accueille un quart de l’agriculture nationale et 40% de l’industrie. « Toutes les stations faisant l’objet d’un contentieux sont désormais conformes. » 18 De Cherbourg dans la Manche à Charleville-Mézières dans les Ardennes, en passant par Nevers dans la Nièvre. Le bassin Seine-Normandie couvre près de 97 000 km 2, soit 18% du territoire français. Traversant huit régions et vingt-neuf départements, il regroupe de nombreux cours d’eau à débits faibles ou moyens ainsi qu’une dizaine de nappes d’eau souterraine représentant un enjeu économique important. Mais c’est surtout au niveau de la démographie que le bassin se démarque. En effet, 18 millions d’habitants – ce qui correspond à un peu moins d’un tiers de la population française – y résident. Inégalement répartis, plus de 55% de ces habitants se concentrent sur seulement 2% du bassin. Au cours du temps, ce n’est pas seulement la démographie qui s’y est développée, ce sont également de nombreuses activités économiques comme l’industrie, l’agriculture ou le tourisme. Ainsi, près de 40% de l’industrie nationale s’y est implantée, essentiellement en Ile-de-France, le long de la vallée de la Seine et de l’Oise ainsi P.Bourguignon/AESN qu’à proximité des grandes villes. « Il ne faut pas croire non plus que le bassin Seine-Normandie n’est qu’un territoire très urbanisé. Il reste avant tout contrasté avec une grande majorité de communes de moins de deux milles habitants dont la moitié sont en assainissement non collectif », précise Michèle Rousseau, directrice générale de l’Agence de l’eau Seine-Normandie (AESN). En charge de ces 100 000 km 2, l’AESN contribue par ses aides financières à la gestion et la préservation des ressources en eau. Une mission complexe au regard des caractéristiques et de l’aspect polymorphe du bassin. Ces dernières années, l’agence qui bénéficie d’un budget de plus d’un milliard d’euros chaque année, a concentré ses efforts à améliorer le bon état écologique de ses masses d’eau pour répondre ainsi aux objectifs du grenelle de l’environnement et de la directive cadre sur l’eau. De nombreuses actions ont ainsi été réalisées au cours du IX e programme (2007-2012) afin d’aider à la dépollution des rejets de collectivités et d’activités économiques, et de favoriser la reconquête des milieux aquatiques. Le respect de la Deru au cœur du IX e programme Un des objectifs du IX e programme était la mise aux normes des stations de traitement des eaux usées afin de rattraper le retard de la France dans l’application de la directive Eaux résiduaires urbaines (Deru). Avec 1,8 milliard d’euros d’aides distribués en cinq ans, l’agence s’est donnée les moyens d’y parvenir. Depuis 2007, 11 millions d’habitants d’agglomérations de plus de 10 000 équivalent-habitants (EH) ont ainsi été concernés par les travaux de mise en conformité Deru. « Fin 2011, toutes les stations faisant l’objet d’un contentieux étaient désormais conformes à la réglementation communautaire », se félicite Michèle Rousseau. Par ailleurs, quinze agglomérations de 2 000 à 10 000 EH ont mis leurs équipements aux normes l’année dernière. Seize stations non conformes devront également entreprendre des travaux prochainement, L’eau magazine novembre 2012 N°20 |