L'Eau Magazine n°19 jun à oct 2012
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International « Ne soyons donc pas trop critiques... » 26 Avez-vous noté des points de blocages entre participants lors de ce forum ? Je n’ai pas noté de blocage majeur que nous n’ayons pas rencontré déjà. Vous savez que j’ai animé le processus des « autorités locales » du Forum, des élus locaux donc. Un blocage bien connu et qu’aucun forum ne pourra résoudre, c’est la différence d’organisation des collectivités locales au sein des pays. Selon les États, on aura des responsabilités différentes, en fonction de l’histoire de chaque pays, mais aussi de la situation de stress hydrique dans laquelle se trouve le pays concerné  : l’État central interviendra plus si le pays connaît la sécheresse en raison des conséquences sur l’agriculture, par exemple. Si l’État est fédéral, le niveau bassin hydraulique n’est souvent pas bien pris en compte, voire inexistant. Il y a donc des blocages et très souvent il y a une certaine déception à la lecture des documents produits, que l’on trouve trop généraux. C’est inévitable dans ce genre de manifestation. Mais cette confrontation permet de mettre au jour les avantages et les inconvénients de chaque organisation et progressivement, de rétablir un équilibre, de faire coïncider déclaration générale et engagement local. Que pensez-vous de certaines critiques qui déplorent l’absence de prise d’engagements fermes ? Pour les engagements fermes, je trouve la critique un peu facile. Le Forum n’est bien évidemment pas un lieu où des États vont prendre des engagements précis, ce n’est pas une conférence internationale. Par contre, il y millénaire pour le développement (OMD) définis par l’Onu. Christophe Taamourte a des engagements précis pris par des collectivités locales. Par exemple, la signature du Pacte d’Istanbul pour l’eau par près d’un millier de collectivités, c’est à la fois peu et beaucoup d’engagements fermes. Je crois qu’il ne faut pas se tromper d’exercice. Le Forum, c’est un lieu de rencontre et d’échanges, certains ont participé à tous les forums et sont donc en avance, ils peuvent s’engager fermement. D’autres découvrent et doivent déjà convaincre chez eux de l’intérêt de s’engager. Ne soyons donc pas trop critiques. Je pense par exemple aux engagements pris par Célestine Ketcha Courtes, maire de Bangangté au Cameroun, à ceux pris par Betty Lourdes Tabanda, de la ville de Baguio City aux Philippines et à ceux de Maria Sol Corral, vice-maire de Quito en Équateur. Leurs engagements, c’étaient des moments très forts du Forum de Marseille, et je crois que ce n’est pas rien. Avez-vous une idée des futures priorités qui seront abordées lors du prochain forum en 2015 ? Non, je n’ai pas d’idées préconçues sur les futures priorités que les responsables du Forum dégageront pour le 7 e forum mondial en Corée du Sud, à Daegu, en 2015. C’est en effet l’organisateur, le Conseil mondial de l’eau et le pays hôte qui définissent les priorités et les thèmes moteurs de chaque Forum et je ne peux pas me substituer à eux. En revanche, en trois ans, les problèmes, les solutions et les priorités ne pourront pas changer du tout au tout, dans un domaine qui requiert du temps, beaucoup de temps. Je suis donc sûr que la problématique du changement climatique sera encore une priorité du 7 e Forum, parce qu’elle appelle à une remise à plat de la question de l’eau comme celles d’autres ressources naturelles. Il faut arrêter la fuite en avant et la croissance aveugle de la consommation des eaux de surface et des eaux souterraines et reconstruire une gestion globale de l’eau en recherchant nos besoins fondamentaux, leurs priorités respectives, les économies possibles, les capacités de l’environnement et ses besoins propres. Il nous faut faire coïncider développement et ressource en eau. Nous aurons besoin d’une vision posée, sur le très long terme, dans une attitude de responsabilité vis-à-vis de nos concitoyens et des générations futures. Propos recueillis par Clément Cygler L’eau magazine juin 2012 N°19
Déclaration ministérielle  : des avancées et un désaccord 6e Forum mondial de l’eau International Le processus ministériel du Forum Mondial de l’Eau (FME), qui s’est tenu à Marseille du 12 au 17 mars 2012, a abouti à l’adoption d’une déclaration par les ministres et chefs de délégation de près de 130 pays. Fruit d’un consensus après trois années de négociations, la déclaration ministérielle a été présentée comme un événement important de cette sixième édition du FME. Dans ce texte de cinq pages, les pays s’engagent « à accélérer la mise en œuvre des obligations en matière de droits de l’homme pour l’accès à l’eau potable et à l’assainissement par tous les moyens appropriés », un droit encore contesté par plusieurs délégations lors du Forum d’Istanbul en 2009. La déclaration reconnaît également que l’eau n’est plus une problématique séparée et qu’elle touche autant les questions énergétique, agricole que de sécurité alimentaire. Cette approche globale doit aider au bon fonctionnement des écosystèmes, à la cohérence des politiques publiques et à la réalisation de synergies, tout en minimisant les effets négatifs de la concurrence entre secteurs. Le rôle des autorités locales et régionales enfin souligné Mais l’une des principales avancées est la reconnaissance du rôle des autorités locales et régionales pour assurer l’accès à l’eau et à l’assainissement. C’est la première fois depuis le premier Forum de l’eau en 1997 que ce rôle est affirmé. Les États signataires disent reconnaître « le besoin de renforcer en tant que de besoin leur capacité pour assumer leurs responsabilités ». Les élus locaux français, notamment l’Association des maires de France, ont salué « cette avancée historique ». Le texte adopté le 15 mars promeut en outre toute une série de « solutions ». Parmi les pistes proposées figure en bonne place le stockage d’eau, notamment pour irriguer et produire de l’hydroélectricité. La réutilisation des eaux usées traitées pour l’agriculture et l’industrie est aussi évoquée, ainsi qu’une meilleure gestion de la demande en eau. Côté gouvernance, la nécessité de prendre en compte les besoins de tous les acteurs et de mener une gestion intégrée des ressources et de l’assainissement est citée. Quelques voix discordantes et un grand désaccord Alors que l’assemblée générale des Nations Unies avait opté le 28 juillet 2010 pour une résolution affirmant le droit fondamental à l’eau et à l’assainissement, le texte adopté par les représentants des États au FME est beaucoup plus alambiqué. En effet, « accélérer la mise en œuvre des obligations en matière de droits de l’homme pour l’accès à l’eau potable et à l’assainissement » ne signifie pas le garantir. C’est pourquoi de nombreuses organisations non gouvernementales ont regretté que cette déclaration ne réaffirme pas le droit à l’eau. La réaffirmation de ce dernier aurait ainsi été écartée à la demande de pays où les bidonvilles sont légions ou de ceux où des populations isolées sont difficiles à équiper. Une cinquantaine de pays, à l’initiative du Blue Group (groupe créé en 2011 par l’Allemagne et l’Espagne), a d’ailleurs émis une déclaration concurrente, affirmant fermement le droit à l’eau. Le besoin de consensus explique aussi que la Convention des Nations Unies sur les cours d’eau internationaux de 1997 ne soit même pas citée par la déclaration, alors que l’un des objectifs des organisateurs du FME était de réunir le nombre de signataires qui permettrait son entrée en vigueur. Ce but n’a malheureusement pas été atteint… Caroline Kim Les ministres réunis à Marseille n’ont pas réaffirmé clairement le droit à l’eau comme un droit de l’Homme fondamental. « Le texte est le résultat d’un long processus de négociations. » L’eau magazine juin 2012 N°19 27



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