Territoires Le bassin Rhône-Méditerranée dispose de 15,5 milliards de m 3 d’eau emmagasinés dans les glaciers. 16 ont la chance de disposer de nombreux glaciers (15,5 milliards de m 3 d’eau emmagasinés) et plans d’eau (Léman, lac d’Annecy, lac du Bourget, ainsi que d’un ruissellement important (42% du total national) drainé par un chevelu dense d’environ 11 000 cours d’eau de plus de deux kilomètres. Au total, ce sont 6,7 milliards de m 3 qui sont prélevés par an, tous usages confondus. Pour assurer Anticipation du changement climatique : une première à l’échelle d’un bassin hydrographique français Le 9 décembre 2011, l’Agence de l’eau RMC a annoncé la mise en place d’un plan d’actions pour anticiper les conséquences du changement climatique sur l’eau. Selon une étude du Service de l’observation et des statistiques (SOeS), les températures moyennes pourraient augmenter sur la région de 1 à 2 °C à l’horizon 2030 et jusqu’à 5 °C en 2080. À cette date, les projections modélisées de Météo France montrent que les précipitations moyennes diminueraient jusqu’à 300 mm cumulés par an. Un déficit de la ressource en eau pour satisfaire les besoins de l’industrie, l’agriculture et l’alimentation en eau potable est donc à prévoir ces prochaines décennies. En s’appuyant sur une connaissance affinée des effets du changement climatique, ce plan a pour objectif de diminuer de 20% les volumes d’eau prélevés d’ici à 2020. La réduction des fuites dans les tuyaux d’eau potable, l’optimisation de cultures et le choix de nouvelles cultures moins consommatrices d’eau, l’amélioration du fonctionnement des dispositifs de refroidissement des centrales nucléaires, la récupération des eaux de pluie ou le recyclage des eaux usées traitées sont les solutions préconisées dans le plan d’action de l’Agence RM etC. Guy Imbert un équilibre durable et garantir la pérennité des usages économiques et celles des milieux aquatiques, l’Agence a intensifié ses actions pour inciter aux économies d’eau dans les villes, en agriculture et dans l’industrie. En 2011, cela s’est traduit par une économie de 18 millions de m 3 d’eau, soit 15% de plus qu’en 2010. En outre, des évolutions importantes sont à prévoir, liées notamment aux changements climatiques, à l’accroissement de la population, au développement des besoins. Ainsi, fin 2011, les 72 territoires qui présentent un déséquilibre entre l’eau disponible et les prélèvements, soit 40% du territoire, ont fait l’objet de diagnostics. Ces derniers permettent d’estimer un « débit minimum » pour assurer la vie biologique dans les rivières (poissons, algues, végétaux…). À partir de ces diagnostics, une phase de négociation sera menée par les préfets avec les usagers de l’eau pour le partage de la ressource. « Toutes les autorisations préfectorales données auparavant seront revues. Les mesures de réduction des prélèvements devront être, en effet, réalisées de façon équitable entre les usagers », explique Martin Guespereau. Le 10 e programme d’intervention Plusieurs actions amorcées ces deux dernières années seront poursuivies et renforcées pour la période 2013-2018. En cours de finalisation, le 10 e programme qui doit être adopté en octobre prochain marquera la montée en puissance des thématiques visées par les orientations fondamentales du Sdage 1 : captages et pollutions diffuses, partage et gestion de la ressource, restauration morphologique des milieux aquatiques. Cet axe d’intervention représentera 42% des montants d’aides prévus, soit 1,5 milliard d’euros sur un total de 3,6 milliards d’euros. Par ailleurs, le soutien aux communes rurales du bassin sera renforcé dans ce futur programme d’intervention, les aides à la ruralité passant de 70 millions d’euros par an en moyenne au cours du 9 e programme à 100 millions d’euros par an pour le 10e. Ces aides sont composées du Fonds de Solidarité Rural, des aides aux Services d’Assistance Technique et des aides liées à la collecte et au traitement des eaux usées. 1 Schéma directeur d’aménagement et de gestion. L’eau magazine juin 2012 N°19 |