Dossier et Paris, puisent déjà dans ces réserves. « On en a repéré dans les mines de charbon d’Aix-Gardanne. Il faut mener maintenant des études pour en évaluer le potentiel et la qualité », note Nathalie Dörfliger. Inconvénient : le débit de ces aquifères, après de fortes précipitations, peut passer de plusieurs centaines de litres par seconde à plus de 10 000 litres en quelques heures seulement. Ces importantes fluctuations pourraient poser problème si ces nappes devaient servir à une alimentation régulière. En revanche, l’eau devrait en être très pure, si elle a réussi à échapper à la pollution agricole. Surveillance de la qualité En effet, la sécheresse n’est pas le seul danger qui menace les nappes. Leur qualité est souvent attaquée par différentes sources de pollution. « Le pire est quand se combinent une réduction des débits et une concentration de polluants », souligne René Lalement, directeur de la Szeder László Quel avenir pour la ressource en eau du bassin de la Garonne ? 66 La Garonne en 2050 L’Agence de l’eau Adour-Garonne a initié un projet de réflexion sur l’avenir des ressources en eau du bassin de la Garonne, à la lumière des dernières études sur le changement climatique. L’idée était d’élaborer des scénarios sur l’état de l’eau tel qu’il devrait être en 2050, en tenant compte de toutes les mesures gouvernementales et locales. Ainsi sur le thème « besoins et ressource en eau », deux hypothèses ont été posées. L’optimiste : tout va bien, la qualité de l’eau brute s’est considérablement améliorée, les fuites connaissance et de l’information sur l’eau à l’Onema (Office national de l’eau et des milieux aquatiques). Les eaux de surface bénéficient d’un système d’auto-filtration, qui leur permet de retrouver un bon niveau de qualité plus rapidement que les eaux souterraines. En revanche, elles sont plus exposées à la pollution. « En fait, les éco-systèmes possèdent une épuration naturelle, qui fonctionne plutôt bien – à condition de ne pas les saturer », ajoute René Lalement. La pollution industrielle, la plupart du temps ponctuelle, est en nette régression. La première source de pollution demeure agricole, d’autant que la France possède encore une surface agricole utile de près de 27 millions d’hectares (Agreste, chiffres 2010). « On trouve principalement dans l’eau des pesticides, des nitrates, et de l’ammonium », précise le directeur de la connaissance à l’Onema, qui reconnaît que la pollution par les nitrates ne « s’est globalement pas améliorée ». S’il y a progrès, dans les réseaux d’eau brute et d’eau potable sont réduites à néant. La pessimiste : les pertes du réseau d’eau potable représentent encore 20%. Comme le dit Françoise Goulard, conseiller recherche et prospective de l’Agence, « le but n’est pas de prédire l’avenir mais d’aider à le construire, tant en favorisant l’apprentissage de l’incertitude que pour identifier des espaces de liberté utiles à l’autodétermination et à l’action. » Pour ne pas être pris au dépourvu mais aussi pour se donner les moyens de parvenir au meilleur scénario possible. L’eau L’eau magazine novembre juin 2011 2011 N°17 N°18 |