Territoires 30 DR (polluants organiques persistants) classés parmi les plus nocifs par la convention de Stockholm. En Guadeloupe, la pollution touche surtout la Basse-Terre, la Grande-Terre ne possédant que très peu de bananeraies. En Martinique, c’est la région Nord-Atlantique qui est la plus atteinte. Plans de lutte Depuis 1999 en Martinique et 2003 en Guadeloupe, le BRGM et la DIREN assurent une surveillance suivie de la contamination des eaux superficielles et souterraines. Et le gouvernement a lancé, à partir de 2008, deux plans successifs de lutte contre le chlordécone dans les deux îles, avec des budgets respectifs de 33 et 31 millions d’euros. Pour mieux cerner la pollution, et en connaître les effets sur la santé des habitants. En Martinique, sur 33 bassins versants échantillonnés, 27 présentent une concentration moyenne de l’ordre de 0,7 µg/l. 4 bassins versants présentent une contamination des sédiments supérieure à 100 µg/kg MS. Les bassins les plus touchés sont situés dans le Nord- Atlantique, le Centre puis le Centre-Sud. La contamination est surtout présente à l’aval des bassins versants, c’est-à-dire à l’aval des parcelles de bananes. En Guadeloupe, les captages et sources situés en Basse-Terre ont été relevés comme les plus 6 000 hectares de bananeraies sont pollués par le chlordécone aux Antilles.fréquemment pollués. Deux captages ont été fermés en 2000 et des filtres à charbon actif mis en place dans six stations de traitement du sud. L’ensemble des eaux distribuées sont actuellement conformes (<0,1 µg/L). En Martinique, un captage a été fermé en juillet 1999. Deux stations de traitement sont équipées d’un traitement au charbon actif en poudre depuis 2003 et 2004. L’ensemble des eaux distribuées sont actuellement conformes aux normes de qualité (<0,1 µg/L). Par ailleurs, une étude est aujourd’hui menée en Guadeloupe sur un groupe de bébés, pour en surveiller l’évolution. « On connaît mal l’impact exacte de cette molécule sur la santé, on évoque parfois la maladie de Parkinson, mais rien n’est encore démontré scientifiquement », assure Jeanne Émerante Defoi, directrice de l’Office de l’eau de la Martinique. Les deux îles ont aussi le triste privilège de détenir le record des cancers de la prostate. Cette épidémie est-elle liée à l’usage du chlordécone ? Certains chercheurs le pensent. D’autres relativisent, avançant que les sujets atteints sont souvent originaires d’une ethnie fortement touchée par cette forme de cancer aussi bien en Afrique qu’aux Antilles. Pierre Aimar L’eau magazine novembre 2011 N°18 |