96 Wavin Marchés Manry. On calibre l’entrée et la sortie du bassin où l’eau peut entrer massivement et sortir doucement, pour restituer un flux contrôlé. » Les Saul sont rarement utilisées uniquement pour stocker des eaux de ruissellement en vue de sa réutilisation. De même, elles se destinent plus particulièrement aux collectivités locales et aux aménageurs, et non à la gestion des eaux pluviales pour les particuliers. « C’est une solution qui se développe rapidement car elle répond à un vrai besoin. Son grand avantage, c’est de pouvoir être installée sous du foncier, sous une chaussée circulée… et de devenir invisible. Ce n’est pas pour autant qu’elle peut être mise en place n’importe où et n’importe comment. Il faut en faire un dimensionnement précis et calculé, et que l’industriel s’engage pour une durée de vie de cinquante ans. De fait, quand un ouvrage de plusieurs milliers de mètres cubes s’affaisse, cela peut être très grave, s’il y a par exemple un parking ou de la circulation au-dessus. » Rassurer sur la qualité L’incident survenu à Annemasse en septembre 2009 illustre bien ce qu’une structure mal dimensionnée Nicoll Modules inspectables et visitables Q-bic de Wavin. Waterloc, Nicoll. peut provoquer. Sur cette commune, une école primaire flambant neuve (heureusement fermée) a été victime d’un affaissement de terrain, sur un diamètre d’environ quatre mètres à l’entrée de l’établissement. L’endroit concerné se trouve très exactement au-dessus d’un bac de rétention de 70 m 3 destiné à éviter débordements et inondations en cas de grosse pluie. L’ouvrage, vraisemblablement, a été mal conçu et dimensionné. Pour éviter que ce type d’événement survienne et entache la confiance à l’égard des Saul, trois industriels (Rehau, Wavin et Nicoll) ont décidé, en septembre 2010, de se regrouper pour fonder un syndicat dédié : Storm. Affilié à l’UIE, il rassemble les fabricants de structures alvéolaires ultralégères s’étant engagé dans une démarche de qualité. « L’idée est de rassurer les maîtres d’ouvrage sur la pertinence des solutions. Ces dernières années, le marché a vu l’apparition de nombreux nouveaux produits, pas toujours de qualité égale. Stormentend donc professionnaliser l’offre des Saul, mais aussi la promouvoir en donnant des éléments d’information propres à conforter les choix, en fonction des spécifications des projets, des contraintes de site et des conditions d’exploitation. » La condition sine qua non pour intégrer Stormest d’être dans un engagement de qualité qui peut se matérialiser par l’obtention d’un avis technique favorable d’un groupe d’experts multidisciplinaires du CSTB (Centre scientifique et technique du bâtiment). « Nous pensons qu’appartenir à ce syndicat va nous permettre de peser techniquement sur le marché, d’éclairer les utilisateurs maîtres d’ouvrage et maîtres d’œuvre sur les produits, et d’imposer des normes de qualité, reprend Luc Manry. Il y a malheureusement des fournisseurs qui ne dimensionnent pas leurs ouvrages avant de les réaliser, ou en tout cas pas correctement ou suffisamment. Ce n’est pas pour autant que nous voulons constituer un cercle fermé : notre syndicat est ouvert et il entend bien attirer d’autres acteurs dans sa démarche de qualité. Déjà, un certain nombre d’avis techniques sont en cours d’instruction, ce qui devrait accroître le nombre de membres du syndicat. Pour le bienfait du marché des Saul en général. » Sophie Bocquillon L’eau magazine juin 2011 N°17 |