76 Europe et international Arabie Saoudite : partenariat entre exploitant d’eau et industrie pétrolière En avril dernier, Saur a signé un partenariat stratégique avec la société saoudienne Marafiq. Au programme : l’exploitation et la maintenance des services d’eau, d’assainissement et de refroidissement industriel de la ville nouvelle de Jubail. Ce contrat conclut deux ans de négociations. Dans le précédent numéro de L’Eau magazine, nous faisions état de la signature par Saur, en Arabie Saoudite, d’un nouveau contrat avec la National Water Company (NWC). « Sur ce marché démarré en septembre 2010, nous assurons le management des services eau et assainissement pour les villes de La Mecque et de Taïf, mais nous ne sommes pas opérateur des installations », rappelle Christophe Guillet, directeur du développement international chez Saur. C’est la différence avec le nouveau contrat signé le 19 avril 2011, entre Saur et Marafiq : le groupe français sera cette fois exploitant. « Nous allons créer une structure commune qui sera détenue à 51% par Marafiq et à 49% par Saur. Elle assurera l’exploitation et la maintenance des services d’eau, d’assainissement et de refroidissement industriel de la ville nouvelle de Jubail dans l’est du Royaume, sur les rives du golfe Arabique. Saur sera chargée du management opérationnel et ses principales missions seront le management opérationnel quotidien, la mise en place et la réalisation de plans d’action, la formation des équipes et le transfert de savoir-faire. » Joël Séché, président exécutif du groupe Saur et le prince Saud Bin Abdullah Bin Thunnayan Al-Saud, président de la Commission Royale de Jubail & Yanbu et de Marafiq (Société d’Énergie et d’Eau pour Jubail et Yanbu). Saur Trois unités de dessalement et 586 km de réseau Jubail Industrial City (à distinguer de Jubail Old City) est une ville nouvelle créée en 1975 autour d’une zone de développement industriel regroupant des unités pétrochimiques, des usines de fertilisants, des aciéries, un port industriel et une base militaire. La Royal Commission qui gouverne cette ville nouvelle a attribué à Marafiq la concession des services et des infrastructures eau, assainissement et refroidissement industriel. Jubail Industrial City rassemble 150 000 habitants et est actuellement l’un des principaux pôles de développement du royaume. Pour la joint-venture Saur-Marafiq, les installations à gérer seront de taille conséquente, notamment pour les installations de refroidissement industriel. En matière de production d’eau potable, il s’agira d’exploiter et de maintenir trois unités de dessalement (d’une capacité totale de 37 800 m 3/jour), des réservoirs (d’une capacité globale de 1 615 000 m 3), deux stations de pompage principales et 29 stations secondaires, et 885 kilomètres de réseau. L’eau potable sera destinée aux secteurs résidentiel, commercial et industriel. S’agissant de l’assainissement, la structure commune gérera une station d’épuration de l’eau usée domestique de 72 000 m 3/jour, 586 kilomètres de réseau, 58 stations de pompage et 222 stations de relèvement, ainsi qu’une station d’épuration pour les eaux usées industrielles (60 000 m 3/jour), 35 kilomètres de réseau et 35 stations de pompage. Plutôt que d’être rejetés dans le milieu naturel, les effluents traités seront utilisés partiellement pour l’irrigation. Mais c’est plus particulièrement Marafiq, un partenaire bien implanté Marafiq est le premier concessionnaire privé de services en Arabie Saoudite, avec les deux villes industrielles de Jubail, à l’Est du pays, et de Yanbu, sur la Mer Rouge. Ces deux concessions sont les deux plus importants pôles industriels et pétroliers du Moyen-Orient. Ce sont aussi deux zones stratégiques pour le Royaume et son développement. La société a été créée par décret de la Royal Commission. Elle a pour actionnaires les fleurons de l’industrie pétrolière saoudienne (SABIC et Aramco), la Royal Commission et un fond public d’investissement. Marafiq réalise 50% de son chiffre d’affaires (350 millions d’euros) sur Jubail. le volet du refroidissement à l’eau de mer qui revêtira un caractère exceptionnel. « Nous allons gérer une installation très conséquente, unique au monde, souligne Christophe Guillet. À partir d’une prise d’eau en mer, 800 000 m 3 d’eau seront acheminés puis pompés chaque heure par 28 pompes relevant l’eau en tête de canal. Avant son pompage, cette eau subira un dégrillage qui permettra d’enlever les algues, les coquillages et les petits poissons… Une chloration visera à éviter le développement d’algues le long du canal, lequel distribuera l’eau de façon gravitaire. » Chiffre d’affaires prévu de 60 millions de dollars Cette eau refroidira les installations d’une vingtaine de clients industriels via 14 kilomètres de canaux ouverts. Après utilisation, elle retournera dans L’eau magazine juin 2011 N°17 |