66 Hocer Recherche & innovation Les stations d’alerte sont majoritairement utilisées dans le secteur de l’eau potable. Elles permettent l’envoi d’une alarme en cas de pollution ou de dépassement de seuils. être alimentés par batterie ou énergie solaire. Installés dans les usines de production, ou près des cours d’eau, ils mesurent par sonde immergée avec une technique multiparamètres (nitrates, turbidité…) et possèdent également un nettoyage automatique. Au niveau des mesures physico-chimiques, l’évolution principale repose sur l’intégration de la partie électronique au sein même de la sonde. Elles deviennent plus « intelligentes » grâce à une carte intégrée assurant la conversion analogique/numérique des signaux avec une connectique plus fiable face aux problèmes de corrosion. Un grand nombre de fabricants ont développé leurs solutions propriétaires, comme Endress+Hauser avec sa technologie Memosens, ou Mettler Toledo avec ISM (Intelligent sensor management). Ces solutions permettent par exemple de connaître l’état d’usure de la cellule informant ainsi sur la nécessité ou non de la remplacer. Des évolutions pour combattre le colmatage Les mesures optiques ne sont pas en reste. L’AquaPod Light développé par Hocer est un analyseur compact basé sur la méthode de spectrométrie UV et de fluorescence en option. Cette station d’alerte autonome est capable de détecter un grand nombre de polluants : nitrates, demande biologique en oxygène (DBO), demande chimique en oxygène (DCO), COT (carbone organique total), la turbidité mais aussi les hydrocarbures, les phénols, les pesticides, etc. Une autre innovation, celle de Tethys Unstruments : son analyseur en ligne UV400 utilise la méthode de spectroscopie UV pour mesurer jusqu’à douze paramètres en même temps. Il s’appuie pour cela sur un balayage du spectre et non plus sur une mesure à différentes longueurs d’onde propres à chaque composé. Sa cellule de mesure assure le passage de fluides avec des concentrations de matières en suspension élevées sans risque de colmatage. Enfin, les biomoniteurs en ligne sont proposés pour répondre aux besoins de mesure de toxicité, sachant que la mesure des produits chimiques toxiques par des capteurs physico-chimiques en ligne est très limitée. Bionef présente le toxicomètre à daphnies Dtox 2 : des petits crustacés d’eau douce qui permettent d’avertir de la présence ou non de composés dangereux. Les truites de la société Cifec jouent également le rôle de bio-indicateurs. Son procédé intitulé Truitosemrepose sur la technique du sonar qui suit le mouvement de truitelles installées dans un aquarium. En cas d’absence de mouvement, l’analyse des échos permet de lancer automatiquement une alarme pour avertir l’exploitant. Ces mesures de toxicité sont particulièrement adaptées au suivi des eaux de nappe et des eaux de surface destinée à l’alimentation en eau potable. S’assurer d’une bonne relation client-fournisseur Quels avantages offrent ces mesures en continu ? À cette question, les fabricants avancent différents arguments. Le premier est la possibilité d’optimiser les rendements du traitement. Le second concerne les coûts de fonctionnement des stations, l’analyse en continu servant d’indicateur pour économiser l’énergie et les matières premières. Enfin, l’analyse en ligne sert à améliorer la sécurité des installations et donc du personnel et des usagers. En outre, contrairement aux analyses ponctuelles, la probabilité d’altération de l’échantillon est écartée. Elle est réalisée de façon systématique, alors que la prise d’un échantillon in situ ne garantit pas la représentativité du milieu. Mais tout cela a un coût, au niveau de l’investissement mais surtout au niveau de la maintenance, malgré les évolutions apportées par les fabricants. Pour faire son choix, l’exploitant doit obligatoirement passer par une étude de faisabilité et surtout s’assurer du respect des modes opératoires. Gaëlle Durand L’eau magazine juin 2011 N°17 |