56 Qualité et développement durable dresser un état des lieux précis grâce à une inspection télévisée, utilisant des radars ou des détecteurs lasers. Ce qui revient à prendre une radiographie, tout comme le chirurgien avant d’opérer. C’est notamment en raison de cette métaphore médicale qu’il est souvent question de microchirurgie des travaux. La problématique des déchets « Pour creuser et lubrifier nous utilisons de la bentonite », explique Jean- Pierre Brazzini, directeur scientifique adjoint à la FSTT. « Or, quand une partie de ce fluide ressort du forage, on ne sait pas trop quoi en faire car la bentonite a la particularité d’être liquide quand on l’utilise, mais elle se solidifie au cours du temps. Par conséquent, pour les décharges c’est compliqué à gérer. » D’autant plus que la bentonite peut s’imprégner de polluants présents dans le sol avec comme conséquence des difficultés pour la recycler. Résultat : de moins en moins de décharges accepteraient ce type de déchet – « généralement, il n’y en a plus qu’une par département. » Et pour quelques mètres cubes, les camions doivent parcourir 150 km. « D’autre part, les prix de mise à la décharge ont considérablement augmenté. En Gironde, ils ont été multipliés par dix en quatre ans. » Cartographie approximative Si l’auscultation des sols est aussi déterminante pour assurer la sécurité du personnel, il n’en demeure pas moins que les entreprises sont souvent confrontées à une imprécision Un forage dirigé (Audincourt, dans le Doubs). des cartes fournies par les exploitants de réseaux. Selon Jean-Pierre Brazzini, « leur cartographie manque parfois de précision. » Et par conséquent, les entreprises s’exposent au risque de faire éclater une conduite. C’est pourquoi la réglementation relative à la sécurité des travaux à proximité des réseaux existants est en cours de réforme. Le point de départ de cette décision est la série d’accidents survenus en 2007 et 2008 sur les réseaux gaz. « Le décret de 1991 sur les DR/DICT, imposant de connaître les réseaux existants de manière à ne pas les agresser, était très peu appliqué. » Autrement dit, la demande de renseignements n’était pas faite par la maîtrise d’ouvrage, les déclarations d’intention de commencement des travaux (DICT) étaient mal interprétées par les entreprises et la cartographie des exploitants manquait de précision. « Ça faisait beaucoup ! D’autre part, la liste des exploitants devait être fournie par les mairies. Or nombre d’entre elles n’ont pas de services techniques et étaient donc incapables de répondre à l’obligation. » 9 e salon « Ville sans tranchées » La FSTT organisera les 15, 16 et 17 juin prochains le 9 e salon « Ville sans tranchée » à Cergy-Pontoise. Cette manifestation accueillera une centaine d’exposants et réunira les spécialistes des travaux sans tranchée. Ce salon (fréquenté par plus de 3 000 visiteurs en 2009) Sade La réforme du décret de 1991 prévoit la création en juin prochain d’un guichet unique pour permettre aux exploitants de déclarer l’emplacement de leurs réseaux. « Quand une entreprise ou une maîtrise d’ouvrage voudra effectuer des travaux elle pourra consulter ces informations par Internet. » Autre nouveauté : l’obligation de géoréférencer d’ici 2019 les plans des réseaux sensibles (gaz, électricité, chaleur). Pour les autres réseaux, la date butoir a été fixée à 2026. « À noter que si la précision des plans est insuffisante, la maîtrise d’ouvrage aura l’obligation de procéder à des investigations préalables. » Par ailleurs, il est prévu que les personnels intervenants soient formés aux risques. Seront concernés les opérateurs, les chefs de chantiers et les responsables de projets des maîtrises d’ouvrage. « Ils devront obtenir une attestation de compétence obligatoire. » Enfin, le Grenelle 2 a également prévu de donner la possibilité aux entreprises de suspendre le chantier dès lors qu’elles découvrent des situations à risques, comme un réseau non référencé. Et ce sans pénalisation, les surcoûts liés à cet arrêt incombant à la maîtrise d’ouvrage. « Le but de ces réformes est d’accroître la sécurité des biens et des personnes. Cela va favoriser les techniques sans tranchée car il y aura une obligation de préparer les chantier en amont ». Christine Cabiron comprendra une zone d’exposition et de démonstration. Plusieurs conférences seront également organisées, parmi lesquelles une table ronde sur le guichet unique et un débat sur la problématique des déchets résultant des fluides de forage. Renseignements : www.fstt.org L’eau magazine juin 2011 N°17 |