34 Colloque années – cette politique a représenté 273 millions d’euros sur le ix e programme de l’Agence. « Nous allons plus loin que ce qui est demandé par l’Europe, puisque nous anticipons la non-conformité, en prenant en compte les stations qui deviendront non conformes en 2013. » À présent, c’est bien le bon état des masses d’eau qui est en ligne de mire. « Nous essayons de considérer tous les impacts provoqués par l’homme sur l’eau, sous tous les aspects, qualitatifs et quantitatifs. Nous définissons des objectifs, et nous en sortons une feuille de route. Pour cela, il est indispensable de travailler en étroite collaboration avec tous les acteurs – notamment l’Onema. » Ce dernier organisme (l’Observatoire national de l’eau et des milieux aquatiques) apporte sa pierre à l’édifice, comme l’a expliqué son directeur des usages et de l’action territoriale, Alexis Delaunay, notamment en organisant l’expertise dans le domaine de l’eau et en assurant la coordination technique du système d’information sur l’eau. L’Onema contribue également à la police de l’eau, en contrôlant sur le terrain les usages, sous l’autorité des préfets. Cette police permet, au-delà du constat des infractions, de mesurer les avancées des programmes de mesures. Aides ministérielles Enfin, Sophie Costedoat, de la DGCIS du ministère de l’Économie, a détaillé quelques-unes des aides que son ministère peut accorder, notamment à travers le Comité stratégique des éco-industriels (Cosei). « Nous avons la préoccupation que nos industriels conservent des parts de marché, et nous sommes en mesure de les aider. » Par le biais, en particulier, des pôles de compétitivité (dont trois sont consacrés aux recherches sur l’eau), et par celui des appels à projets dans le cadre du FUI (Fonds unique interministériel), qui a permis de soutenir 886 projets innovants depuis 2005. Alvaro Yanez André Flajolet, député du Pas-de-Calais, président du Comité national de l’eau Qu’est-ce que le Grenelle ? C’est ce qui nous permettra d’arrêter de dépenser à tout va cette matière première limitée qu’est l’eau. Il faut aller jusqu’au bout des outils que nous avons créés en 2006 avec la loi sur l’eau, c’est-à-dire faire en sorte de faire payer la facture à ceux qui consomment et à ceux qui salissent : les agriculteurs, les collectivités, les industriels et les particuliers. [...] Sommes-nous capables en France de donner des incitations fortes pour que les gestionnaires de l’eau soient des gens représentatifs d’un territoire ? De ce point de vue, 30 000 services d’eau et d’assainissement en France, c’est 27 000 de trop. Nous résoudrons ce problème par la carotte et le bâton. Nous n’aiderons plus les gens qui ne seront pas capables, en 2015, de nous livrer l’information sur leur réseau patrimonial – les gens qui gèrent des sytèmes, mais qui ne savent pas ce qu’ils gèrent. Nous n’accepterons plus de subventionner ceux qui ont des réseaux qui fuient à 40, 50, 60%. Nous ne pouvons plus accepter de pomper 1000 litres dans la ressource pour en distribuer 300. [...] Avons-nous les moyens de financer le Grenelle ? tous ceux qui se sont exprimés ici, aujourd’hui, ont une partie de la solution. Les Agences de verbatim l’eau ont une certaine liberté. Je dis que si nous avons l’ambition politique, environnementale et humaine, oui, nous pouvons aller au bout du Grenelle. Il faut que tout le pays soit concerné, que le Grenelle ne soit pas un outil de spécialistes, mais un outil de société. Il y a un effort gigantesque à faire dans le domaine de la pédagogie. [...] J’ajoute enfin qu’il va falloir affirmer notre action – celle des Agences, des collectivités – de solidarité internationale. On dit toujours : il y a de l’eau sur la Terre. Non ! Il y a de la terre sur l’eau. L’eau est un élément majeur, mais non accessible pour un grand nombre de populations. Il doit se mettre en place une économie du partage. Depuis que vous avez commencé vos travaux, ce matin, le manque d’eau potable a sans doute fait environ deux cents morts. Nous ne pouvons pas, vous ne pouvez pas être présents au Forum de Marseille, sans dire que nous avons un message à la dimension du monde. Par la volonté politique et la capacité industrielle que nous avons, nous avons des messages à faire passer. Cette volonté politique, elle n’est pas de droite ou de gauche : c’est la conscience que nous avons une richesse, que nous devons la protéger, la partager, la réparer et surtout, l’économiser. L’eau magazine juin 2011 N°17 |