80 Veolia Recherche & innovation Le nombre de micropolluants est estimé entre 100 et 1000 parmi les 100 000 substances couramment utilisées dans l’industrie, l’agriculture et les usages domestiques. n’est pas évident avec des effluents très chargés issus des stations d’eaux usées industrielles », complète Olivier Farot, directeur du laboratoire central du Centre d’analyses environnementales (CAE) de Veolia. L’industriel compte sept laboratoires en France. Celui de Saint-Maurice (Val-de-Marne) travaille spécifiquement sur les méthodes de détection des paramètres émergents. « À ce jour, 45% des substances dangereuses peuvent être quantifiées par notre laboratoire sous accréditation Cofrac. D’ici fin 2010, nous allons atteindre les 70%. Les 30% restants devront être mesurés par des laboratoires partenaires », poursuit-il. Il y dix ans, tout ce qui concernait les mesures de contrôle sanitaire n’était réalisé que par des laboratoires publics départementaux. Désormais, le privé prend des parts de marché. Et les fabricants de matériel d’analyse ne sont pas loin. Des fabricants sur les starting-blocks Aujourd’hui, seuls les laboratoires sont en mesure de répondre à toutes les exigences dictées par le ministère. « En tant que fabricant d’appareillage d’analyse pour le process, nous ne pouvons mettre en place de façon économique les processus d’analyse nécessaires », explique Christophe Davesne, directeur commercial chez Aquacontrol. Mais le marché les intéresse. Bon nombre d’entre eux n’hésitent pas à investir dans leur service de recherche et développement pour répondre à la demande en proposant des kits d’analyse pour les micropolluants. Le fabricant Aquacontrol, commercialise ainsi un procédé de détection basé sur la technologie Infrarouge à absorption pour la mesure de certains composés comme les sulfites ou les nitrates. Créée en février 2010, la société Envolure est gérée par deux chercheurs venus de l’Inra 2. Pour la détection des micropolluants, la R&D d’Envolure travaille au développement de kits de dépistage combinant un format de microplaques 2 Institut national de recherche agronomique contenant 96 puits, et une lecture de fluorescence. « Cette technologie permettrait de dépister dans de nombreux échantillons ceux qui méritent une analyse complémentaire fine, par les méthodes classiques de laboratoire », résume Yves Dudal, président d’Envolure. Le faible coût prévu de ce dépistage devrait permettre de le réaliser sur de très nombreux échantillons. La commercialisation de leur procédé est attendue d’ici deux ans. « Le problème réside principalement dans la très faible concentration des produits à mesurer. Les textes de loi sont très stricts et nos méthodes ne permettent pas encore de détection au seuil demandé. Mais nous y travaillons », confirme Christophe Davesne. Gaëlle Durand Tous les textes réglementaires ainsi que la liste complète des substances dangereuses (RSDE) à détecter est accessible sur le site de l’Ineris : http://rsde.ineris.fr/L’eau magazine novembre 2010 N°16 |