58 Qualité et développement durable Parkings et routes : la réponse adaptée à la dépollution des eaux de ruissellement Apporter des solutions adaptées et durables dans le cadre du traitement des eaux de ruissellement issues des surfaces imperméabilisées, et plus particulièrement des parkings ou autres structures routières et autoroutières : tel est l’objet de la charte interne élaborée par les membres de l’ISGH (Syndicat des industriels de la dépollution des eaux pluviales). L’extension importante des surfaces imperméabilisées, conséquence directe du développement de l’activité routière de ces quarante dernières années, pose inévitablement le problème de la gestion des eaux de ruissellement qui en sont issues. Or, force est de constater que le traitement de la pollution véhiculée par ces eaux pluviales a longtemps été considéré comme un objectif secondaire. Et de ce fait, les efforts ont essentiellement porté sur la conception de réseaux capables d’absorber en toutes circonstances les débits associés. Réglementation oblige, cette problématique connaît aujourd’hui un regain d’attention. Aussi les risques de pollution engendrés par les surfaces imperméabilisées routières et les aires de parkings sont-ils de plus en plus souvent évalués. Car il est bien évident que les cas de pollution chronique (débris, particules et liquides légers issus de l’activité routière) ou de déversement accidentel doivent pouvoir être captés à la source, afin d’éviter que les milieux naturels (cours d’eau et nappes) ne soient touchés. S’appuyant sur une meilleure connaissance des flux de pollution véhiculés par ces eaux de ruissellement, les membres de l’ISGH ont donc entrepris une réflexion commune en vue d’établir une réponse technique adaptée. L’optimisation du rendement global et des capacités de stockage des différents polluants, ainsi que la simplification des opérations d’exploitation et de maintenance ont permis d’aboutir à l’élaboration d’une charte interne portant sur cette solution spécifique que représente le décanteur dépollueur. Dans sa démarche qualitative, et en réponse à l’interrogation souvent légitime de la pertinence de la mise en œuvre de séparateurs de liquides légers en milieu urbain, les membres de l’ISGH ont défini une conception commune du décanteur dépollueur. Celui-ci comprend donc un premier compartiment destiné au prétraitement (dessablage et dégrillage), puis un second visant à une décantation poussée des matières en suspension sur lesquelles est fixée une majorité de la pollution véhiculée par temps de pluie. La charte Le concept de décanteur dépollueur – tel qu’il est développé dans la charte précitée – repose sur les paramètres suivants : Dimensionnement des ouvrages basé sur les flux en polluants (MES, DCO, DBO5 1 …) et non sur un pourcentage du débit de pointe. Gestion des débits supérieurs au débit nominal à l’extérieur de l’ouvrage de traitement par la mise en œuvre d’ouvrages de stockage temporaires ou/et de dérivation à débits maîtrisés. Compartiment de dessablage dimensionné pour retenir les sables de granulométrie supérieure à 200 µm. Dégrillage performant axé sur un entrefer inférieur au diamètre hydraulique des structures lamellaires. Concept lamellaire dimensionné pour assurer un régime d’écoulement laminaire et avec des sections de passage validées par une analyse de la sensibilité au colmatage. Le dispositif lamellaire est également conçu pour résister à une pression de lavage de 15 bars. Faible charge hydraulique superficielle ≤ 2 m/h autorisant des 1 MES : Matières en suspension – DCO : Demande chimique en oxygène – DBO : Demande biochimique en oxygène. La DBO5 est la DBO mesurée sur cinq jours. ISGH Un décanteur dépollueur. abattements annuels sur les MES de l’ordre de 60 à 70%. Stockage en sables et flottants, et en boues pour la zone lamellaire, sur la base d’une vidange annuelle. Exploitation aisée par la mise en œuvre de larges trappes autorisant l’accès à plus de 80% de la surface lamellaire. Dispositifs de mesures des voiles de boues afin d’assurer une exploitation préventive des ouvrages. Une grande durabilité des matériaux mis en œuvre. Cette charte a été validée par les membres adhérents pour une mise en application à compter du 1er novembre 2010 et fera l’objet d’une conférence le mercredi 1er décembre à 9 h 30, dans le cadre du salon Pollutec organisé à Lyon. Commission technique de l’ISGH www.isgh.fr L’eau magazine novembre 2010 N°16 |