50 Qualité et développement durable et fonctionne pour des débits jusqu’à 15 m 3/h. Au final, cet équipement de traitement et recyclage des eaux permet de réduire les consommations d’eau de plus de 80%. Ces nouvelles solutions sont dédiées aux PME. Elles s’ajoutent aux autres procédés présents sur le marché depuis quelques années : Pall et son procédé de filtration par des membranes céramiques Membralox ; Aquasource, son procédé d’ultrafiltration Re-source ; Biosep de Veolia Water STI, les solutions d’Eau pure, Norit, etc. Leurs solutions sont diverses, elles débutent cependant toutes par la même phase : l’étude de faisabilité du recyclage sur site. L’étape clé du prétraitement L’IFTS (Institut de la filtration et des techniques séparatives 1) définit des procédés de traitement et de recyclage des effluents aqueux depuis près de trente ans. En respect d’une procédure qui débute successivement par un audit diagnostique de l’outil industriel, puis des prélèvements représentatifs et adaptés aux objectifs du projet, enfin l’élaboration d’une cartographie des flux de pollution. À l’issue de ces premières étapes indispensables, l’interprétation des valeurs obtenues va permettre de construire le programme de travail de l’étude de faisabilité, dont le résultat sera la synthèse des procédés adaptés tant techniquement qu’économiquement. « Cette étude est très importante. Elle permet de connaître l’aptitude des effluents à être traités. Car l’objectif est que l’industriel puisse utiliser de façon optimale son procédé afin que son retour sur investissement se fasse au plus vite », confirme David Chezaud, responsable technico-commercial du département Ceops (Centre d’études et d’optimisation des procédés de séparation) de l’IFTS. Pour des industriels utilisant ou produisant des produits chimiques, l’institut a intégré des procédés de séparation membranaire couplés à des éventuels post traitement. 1 www.ifts-sls.com 2ô Innovation La protection des unités membranaires à l’aide d’un prétraitement est en effet primordial. Elle peut être une ou des opérations unitaires suivantes : conditionnement chimique, décantation, flottation, hydrocyclonage, filtration, voire centrifugation. « Il est primordial de bien définir le prétraitement et les conditions d’exploitation des membranes pour éviter leur colmatage et ainsi leur assurer une longue vie », explique David Chezaud. Car l’objectif final n’est pas de recycler de l’eau pour n’importe quel site industriel. Il ne faut en fait pas prendre en compte l’activité du site mais l’aptitude des effluents à être traités. Même pour une industrie qui a la même activité. Tout dépend de la taille du site (assez grand), de sa production et de sa durée de vie (il faut qu’il soit assuré d’un retour sur investissement). Les solutions standards n’existent pas, les molécules réagissent différemment selon l’environnement en fonction de la qualité de l’eau entrante. Deux industries de fabrication de sucre n’auront pas le même effluent. L’investissement des procédés de recyclage doit dont être mûrement réfléchi avant toute prise de décision. « Contrairement à l’agroalimentaire, le recyclage dans l’industrie minérale est plus simple. Le niveau de qualité des eaux ne doit pas être aussi élevé. Mais attention à l’accumulation de fines particuliers si l’on résonne en circuit fermé. Dans l’industrie de la déconstruction nucléaire par exemple, cela peut avoir de graves impacts », conclut David Chezaud. Gaëlle Durand Dispositif 2ô Innovation dans une aire de carénage. L’eau magazine novembre 2010 N°16 |