L'Eau Magazine n°14 nov 09 à avr 2010
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Territoires Le rôle de l’ingénieur conseil  : maîtrise d’œuvre ou Assistance à Maître d’Ouvrage (AMO) L’ingénieur conseil est à la fois un créateur et un expert. Rigoureux et objectif, il garantit à son client la parfaite finalisation du programme qui lui est confié. Impliqué durant toute la durée du projet, il assume une fonction multiple  : définition des besoins, analyse des diagnostics, estimation des résultats… Entretien avec Marcel JOURNEZ, ingénieur conseil chez Amodiag Environnement. Dans le domaine de la réutilisation des eaux traitées en sortie de station d’épuration, quel est le rôle de l’ingénieur conseil aux côtés des collectivités ? Peut-être, avant de définir le rôle des ingénieurs conseils, y a-t-il lieu de rappeler ce qu’est le maître d’ouvrage  : c’est l’entité publique (collectivité représentée par ses élus) qui finance l’ouvrage et qui prend toutes les décisions (choix du terrain, ambition du projet, contraintes et respect du plan d’urbanisme, choix de l’entreprise) en se faisant aider par ses propres services et, éventuellement, d’un bureau d’ingénieurs conseils. Marcel JOURNEZ, ingénieur conseil chez Amodiag Environnement Installation devant recevoir une unité membranaire pour obtenir une eau d'excellente qualité à partir des eaux traitées sur la station d'épuration de LE TOUQUET. DR 22 L’école Française de l’Eau N°14 - NOV. 2009 DR En tant que conseiller de la collectivité, nous assurons également un rôle politique, avec la sensibilisation des élus et des fonctionnaires territoriaux à la réutilisation des eaux traitées des stations d’épuration. En effet, ces eaux, après un traitement complémentaire et approprié à la typologie des besoins, pourront être redistribuées auprès d’une clientèle ciblée et inventoriée. Dans le cadre de la politique du développement durable, notre démarche ne se limite plus aux régions qui souffrent de la sécheresse, mais a été étendue à l’ensemble du territoire national. Le prolongement de cette première phase vise à établir une adéquation entre les besoins quantitatif et qualitatif exprimés, les difficultés décelées et les outils à mettre en place pour assumer les nécessités inhérentes à la réalisation du projet. A cet instant, il est nécessaire, pour la collectivité, de bien appréhender le sujet dans sa globalité. En fonction de la complexité du projet, elle pourra sélectionner un bureau d’ingénieurs conseils, soit en qualité de maître d’œuvre, soit en tant qu’assistant à maître d’ouvrage (AMO). Pouvez-vous nous rappeler le distinguo entre ces deux « métiers » ? Le maître d’œuvre est amené à concevoir et à réaliser, sur le plan technique, une série de solutions économiquement et techniquement acceptables par la collectivité, dont une sera développée pour devenir le projet (mémoire justificatif et descriptif, plans détaillés, coûts d’investissement et de fonctionnement), en respectant les objectifs, les exigences et les contraintes déterminés par le maître d’ouvrage. A la suite du projet, le maître d’œuvre rédige le dossier de consultation des entreprises, dans le respect du Code des Marchés Publics (appel d’offres ouvert ou restreint avec solution de base, marché négocié avec solution de base, dialogue compétitif avec projet étudié partiellement), en fournissant toutes les données nécessaires pour que les entreprises puissent remettre un coût sur lequel elles sont engagées. Hormis le projet, l’AMO exerce, pour les autres parties d’études, une mission sensiblement identique à celle du maître d’œuvre. Ensuite, il rédige également le dossier de consultation des entreprises dans le respect du Code des Marchés Publics (appel d’offres en conception réalisation), en fournissant toutes les données nécessaires pour que les entreprises puissent remettre un coût sur lequel elles sont engagées. Dans ce cas spécifique de consultation, il est conseillé au groupement d’entreprises de s’adjoindre un bureau d’ingénieurs conseils qui mettra à leur service son savoir-faire dans ces domaines particuliers et sera « l’élément neutre » entre les différentes entreprises participant à la construction de l’ouvrage. La différence entre les deux n’estelle pas trop subtile ? Au travers des réponses à la question précédente et en synthétisant à
l’extrême, la clé de compréhension est simple  : le maître d’œuvre a un rôle de conception, l’AMO n’en a aucun. Revenons, si vous le voulez bien, à l’évocation de la partie « Etudes » de votre mission… A l’étape qui concerne les études, le questionnement repose sur la destination des eaux traitées issues de la station d’épuration, qui vont devoir subir différents niveaux de traitement, plus ou moins sophistiqués, selon leur usage. De ce fait, à ce stade de l’étude, le maître d’œuvre et l’AMO effectuent un travail similaire (recueil des contraintes amont – connaissances des quantités et de la qualité de l’eau en sortie de la station d’épuration, contraintes de site – données topographiques, surface de terrain disponible, qualité des sols au droit des futurs ouvrages, contraintes aval – besoins des destinataires du projet en termes de quantité – débits de pointe et volume total à mettre à leur disposition – et de qualité – typologie des usages envisagés). Plusieurs solutions schématiques seront étudiées, au moins, par le maître d’œuvre et peut-être par l’AMO, afin de démontrer la faisabilité et de mettre à jour les différents avantages et inconvénients des plans techniques et technologiques, sans oublier les enveloppes économiques d’investissement et de fonctionnement. A l’issue de ce travail, le maître d’œuvre produira, au niveau projet (mémoire justificatif et descriptif, plans-guides de détails de tous les ouvrages, coûts d’investissement et de fonctionnement), la solution qu’il a conçue. Elle deviendra la solution de base lors de la mise en concurrence des entreprises. L’étape suivante consiste, tant pour le maître d’œuvre que pour l’AMO, en la constitution du dossier de consultation des entreprises comportant les différentes pièces administratives et techniques. Le maître d’œuvre doit fournir une solution de base que les entreprises devront chiffrer tout en respectant la qualité des matériaux ainsi que la manière de les mettre en œuvre, qui auront été définies et indiquées dans le cahier des charges. L’AMO ne fournira que l’ensemble des prescriptions encadrant la qualité des matériaux, ainsi que la manière de les mettre en œuvre, sans fournir de solution de base. S’il a réalisé une solution schématique démontrant la faisabilité, il pourra la joindre, à titre informatif, dans le cahier des charges. Pendant la phase de consultation, tant le maître d’œuvre que l’AMO répondent aux éventuelles questions des entreprises. Une fois les offres remises, et après ouverture par la Commission d’Appel d’Offres (CAO), l’un comme l’autre établissent les comparatifs technico-économiques qui permettront à la CAO de choisir l’entreprise chargée de construire l’ouvrage. Une fois le choix effectué par la CAO, le dossier de marché est constitué et le maître d’ouvrage doit assurer les informations légales prévues par le Code des Marchés Publics. Le dossier de marché est ensuite signé par le maître d’ouvrage et l’entreprise avant d’être transmis en préfecture ou sous-préfecture pour observations éventuelles sur le déroulement des opérations. A partir de la date de réception par la préfecture ou la sous-préfecture, celles-ci ont deux mois pour formuler des remarques en sachant que le marché est exécutoire immédiatement après sa réception (attention au délai de transport !). Nous parvenons maintenant au déroulement des travaux… Que ce soit pour le maître d’œuvre ou pour l’AMO, cette étape est très importante. Chacun d’eux va devoir s’assurer, et de manière permanente, que le contrat passé et signé par l’entrepreneur ou le groupement d’entreprises respecte bien les engagements (qualité, budget, délais) vis-à-vis du maître d’ouvrage. Pendant le déroulement des travaux, hormis le fait que le maître d’œuvre aura, contrairement à l’AMO, pour mission de viser tous les plans d’exécution de l’entreprise – électricité, génie civil, équipements –, le reste des missions est sensiblement le même entre ces deux acteurs. En DR Installation de déferrisation des eaux traitées sur la station d'épuration de Le Touquet effet, ils ont à charge de surveiller les travaux jusqu’à leur réception (réunions de chantier, visites inopinées, résolutions de problèmes...), pour que l’exécution des ouvrages se déroule en parfaite conformité avec le marché, ainsi que la responsabilité de viser les situations financières présentées par l’entreprise. Ils sont véritablement les garants du respect du contrat et des « facilitateurs », auprès de tous les intervenants. Enfin, le maître d’œuvre comme l’AMO participent aux opérations de réception de l’ouvrage. Est-ce qu’il y a des souhaits particuliers au sein de la profession que l’ingénieur conseil souhaiterait faire ? Des discussions, entre les entreprises et les ingénieurs conseils, se déroulent actuellement pour prolonger une démarche qui avait abouti à l’édition d’un premier fascicule  : « Le guide pratique pour la bonne application des procédures d’achats publics en traitement des eaux ». Aujourd’hui, les mêmes partenaires élaborent des documents complémentaires, destinés à faciliter et assumer correctement les rôles respectifs des collectivités, des entreprises et des ingénieurs conseils. Ces fiches, qui prévoient des évolutions nécessaires, démontrent l’intérêt de la présence d’un bureau d’ingénieurs conseils au sein de cette chaîne complexe. Elles devraient être distribuées au Salon des maires, les 17, 18 et 19 novembre prochains. N°14 - NOV. 2009 L’école Française de l’Eau 23



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