Comment évolue L’ASTEE, après avoir succédé à l’AGHTM il y a quelques années, puis fêté son centenaire en 2006 ? Une fois élu, les évolutions du contexte m’ont conduit à proposer au conseil d’administration de réfléchir aux finalités de l’association et à son positionnement ; répond-elle aux attentes de ses membres, la composition de ses membres prend-elle bien en compte les évolutions de contexte, et son action est-elle bien ciblée ? Il me paraissait important de prendre position sur au moins deux points essentiels  : la réponse apportée aux attentes des services publics locaux de l’environnement est-elle satisfaisante et a-t-elle la capacité à intégrer les enjeux liés à l’eau dans la globalité des bassins versants ? Sur le premier point, nous avons confirmé qu’avec des adhérents issus aussi bien des collectivités locales que des opérateurs privés spécialisés dans l’eau potable, l’assainissement et le traitement des déchets, l’ASTEE était bien positionnée sur la question des services publics locaux de l’environnement. Il nous est apparu cependant qu’elle devait aussi intégrer à son champ de réflexion des enjeux nouveaux plus transversaux par rapport aux métiers traditionnels, tels que les questions énergétiques des services publics ou la qualité des relations avec leurs usagers. Le colloque international que Développement durable « Accompagner les évolutions des services publics locaux de l‘environnement » En 2009, si elle reste centrée sur ses domaines de prédilection - eau, assainissement, déchets - l’ASTEE (1) ouvre ses groupes de travail aux enjeux de bonne gouvernance des services publics locaux de l’environnement tout en recherchant des synergies accrues avec, dans un premier temps, trois associations - l’AFEID (2), le SHF (3) et l’Académie de l’Eau (4). Le prochain congrès témoignera de ces évolutions, précise Jean-Paul CHIROUZE, qui la préside depuis peu. Lors de ce rendez-vous organisé à Nice, du 10 au 12 juin prochains seront proposés des éléments de décodage concernant l’application des directives européennes. nous avons organisé avec l’IWA en décembre dernier, a témoigné de cette évolution. Sur le deuxième point qui porte sur la prise en compte des enjeux liés à l’eau au sens large, nous avons constaté que les travaux conduits depuis dix ans à l’ASTEE sur la question de la ressource en eau et la qualité des milieux Jean Paul CHIROUZE, aquatiques (depuis que l’AGHTM est Président de l’ASTEE devenue l’ASTEE) constituait un atout réel, mais qu’il pouvait être enrichissant de nous rapprocher d’autres associations généralistes. Nous avons donc décidé, répondant en cela aux sollicitations du MEEDDAT, de nous rapprocher de trois autres associations nationales que sont l’AFEID, le SHF et l’Académie de l’Eau, considérant que des synergies intéressantes pouvaient se mettre en place dans cinq domaines  : la dimension économique de la Directive Cadre sur l‘Eau ; les aires d‘alimentation des captages ; la restauration écologique des cours d‘eau ; la création d‘un observatoire des programmes de mesures utilisés dans le cadre de la DCE, et la prospective en matière de changements climatiques. Le congrès de Nice témoignera de ces évolutions, avec la restitution des premiers travaux initiés en communs. Mais le point le plus fort de nos réflexions porte sur le rôle scientifique et technique de l’ASTEE au service des acteurs des services publics locaux environnementaux. Ce faisant, nous avons également affirmé que l’élargissement de nos réflexions à des sujets « socio-techniques » (et pas seulement de « sciences de l’ingénieur ») devait se faire dans le cadre d’un partenariat clair avec les associations d’élus dont la responsabilité institutionnelle et politique est d’une autre nature. DR Et pour être parfaitement transparent avec vous, je me dois de vous dire que nos réflexions ont également porté sur le « modèle économique » de notre association  : l’ASTEE a une équipe de DR permanents réduite, l’essentiel du travail est assuré par les professionnels publics et privés qui prennent une part de leur temps au service de l’intérêt général. La réflexion est donc ouverte sur la valorisation des produits du travail de ses différentes instances. L’objectif pourrait être de dégager des financements complémentaires aux cotisations des adhérents et aux abonnements à la revue TSM - qui en assurent aujourd’hui l’autofinancement - et ceci pour élargir ses moyens d’action. Mais cet objectif doit tenir compte du contexte économique actuel et rester cohérent avec le caractère non lucratif de l’association.. Le profil de ses adhérents doit-il évoluer ? Notre association ne compte que 5 permanents. Comme je l’ai dit, ses adhérents jouent un rôle déterminant. C’est sur leur contribution volontaire, notamment sur celle des membres des 4 commissions scientifiques et techniques et 49 groupes de travail, que repose son action. Or, le contexte rend les professionnels moins disponibles, et c’est d’ailleurs pour cette raison que nous avons ramené la durée de notre congrès annuel de quatre à trois jours. L’ASTEE compte actuellement 4 150 adhérents ; 1000 sont issus des collectivités locales, 700 des opérateurs privés, 700 des entreprises, N°13 - JUIN 2009 L’école Française de l’Eau 67