pays de Manon des sources et de Pagnol, quelques uns des décideurs du passé se sont comportés en aménageurs visionnaires. Avec deux sources d'approvisionnement et une qualité d'eau parmi les meilleures, Marseille dispose ainsi de près de deux semaines de réserves, là où la plupart des grandes métropoles mondiales n'en ont que pour trois ou quatre jours. Et quand la sécheresse frappe l'été, c'est dans des régions bien plus arrosées que la Provence que poussent les arrêtés préfectoraux limitant l'usage de l'eau. Ajoutons qu'avec Géolide, la station d'épuration flambant neuve qu'a livrée, l'année dernière, notre Communauté Urbaine, c'est une mer saine que nous proposons à nos baigneurs et que nous léguerons aux enfants de demain. En réalité, Marseille s'est imposée au fil de ces dernières décennies comme une capitale mondiale de l'eau. Elle héberge le siège du Conseil Mondial de l'eau et de l'Institut Méditerranéen de l'Eau, elle accueille le salon Hydrotop tous les deux ans. Une Événement L'eau, (*) vitrine du rayonnement de Marseille « L'espace d'une décennie, Marseille a retrouvé le goût de la « gagne ». Réconciliée avec elle-même et enfin consciente de son exceptionnel patrimoine environnemental, elle a retrouvé tout son rayonnement, devenant ainsi la ville la plus filmée de France mais aussi une véritable métropole touristique. (1) Ce n'est pas un hasard si les nouveaux venus s'y font toujours plus nombreux et ont inversé, jusqu'à compter aujourd'hui plus de 850.000 habitants, la courbe de sa démographie, irrésistiblement déclinante au cours des deux décennies précédentes. Cette attractivité retrouvée s'est traduite à travers un tourisme en plein essor - 269.000 journées-congressistes, 500.000 Jean-Claude GAUDIN, croisiéristes et plus de 6000 chambres Maire de Marseille, d'hôtels en 2008. Vice-président du Sénat Mais la « Destination Marseille » s'est imposée aussi sur le plan économique à travers l'opération Euroméditerranée qui fait pousser un véritable quartier d'affaires aux portes du port ou à travers nos trois zones franches. Résultat  : 20.000 entreprises nouvelles en treize ans et un chômage passé de plus de 22% en 1995 à moins de 14% en 2008. Dans ce paysage économique aux couleurs revigorées, un secteur s'est imposé à la fois comme une locomotive et une vitrine. Celui de l'eau… (*) La France, à travers la ville de Marseille, a posé sa L'eau, ici, chacun sait à quel point elle candidature pour accueillir est précieuse. On sait ce qu'en la prochaine édition du manquer veut dire. De sorte qu'au Forum Mondial de l’Eau. DR DR Jean-Claude Gaudin à Istanbul situation qu'elle doit d'abord au savoir-faire de ses professionnels et à la qualité du service qu'ils apportent à nos concitoyens. Ce savoir-faire a ainsi contribué à tisser un lien affectif fort entre les Marseillais d'un côté, la SEM, la SERAM, sa filiale chargée de l'assainissement de notre ville, de l'autre. Un lien qui les enracine toutes deux profondément dans le patrimoine économique et culturel marseillais. Rien d'étonnant, du coup, si ce « modèle marseillais » fondé sur l'ouverture, l'échange, l'innovation, l'exigence de la performance, s'exporte volontiers. Et d'abord sur le pourtour de ce bassin méditerranéen où est née notre histoire vieille de 27 siècles. Cette image, ce crédit, nous font obligation à l'égard de ceux qui ont soif. Ils font aussi exemple pour toutes ces entreprises et tous ces hommes qui veulent faire de Marseille une véritable métropole euroméditerranéenne où se fonde leur développement ». Jean-Claude GAUDIN N°13 - JUIN 2009 L’école Française de l’Eau 17