Événement Istanbul : vers une base mondiale de données sur l’eau favorisant l‘harmonisation des réglementations Jean-François LE GRAND était chargé par Jean-Louis BORLOO, Ministre de l'Ecologie, de l'Energie, du Développement Durable et de l'Aménagement du Territorire et Chantal JOUANNO, Secrétaire d’Etat à l’Ecologie, de conduire la représentation française au 5 ème Forum de l’Eau d’Istanbul et de promouvoir la candidature de la ville de Marseille, pour l’édition de 2012. Il évoque ici plusieurs grands acquis de ces journées (*). Il faudra attendre encore pour voir la création d’un Parlement Mondial de l’Eau et pour que soit effectué le classement de l’eau comme bien commun placé sous l’égide de l’ONU, même si l’exploitation en est confiée aux Etats. Ces deux idées évoquées à Istanbul se heurtent en effet à des difficultés de toutes sortes. Cependant, le cap est tracé. Le Forum de l’Eau de mars 2009 a mis l’accent, à court terme, sur la nécessité de mobiliser les parlementaires à l’échelle planétaire aux enjeux liés à la gestion du cycle de l’eau. Jean-François LE GRAND était chargé d‘y organiser la présence française et de soutenir la candidature de l‘Hexagone, à travers la ville de Marseille, pour accueillir dans trois ans la prochaine édition de ces rencontres. S’il préside le Cercle Français de l’Eau, il a aussi montré à diverses reprises depuis plusieurs années, en tant que Sénateur, son intérêt pour des questions relatives au développement durable et à la biodiversité ; c’est ainsi que cet homme de convictions est monté au créneau sur certains dossiers complexes et sensibles, comme celui des OGM, où il n‘a pas toujours été suivi par sa propre famille politique. En tant que Président du Conseil Général de la Manche, il connait les réalités de la gestion locale. Ce vétérinaire de formation et de profession a les connaissances scientifiques indispensables à toute approche biologique et physicochimique de l’éco-système et des DR Jean-François LE GRAND, Sénateur de la Manche, Président du Conseil Général de la Manche, Président du Cercle Français de l’Eau, a été chargé de mission par Chantal JOUANNO sur l’eau 14 L’école Française de l’Eau N°13 - JUIN 2009 êtres vivants. Il rappelle : « un milliard de personnes n’ont pas accès à l’eau et 2,5 milliards n’ont pas un assainissement de qualité. Toutes les 17 secondes, un enfant meurt en consommant une eau polluée. » Ces quelques chiffres, plus éloquents qu’un long discours, à eux seuls, résument bien l’importance des questions traitées lors de ce forum. Il reste du chemin à faire. La déclaration ministérielle clôturant le Forum a déçu en ne reconnaissant pas le droit d’accès à l’eau et à l‘assainissement comme un droit de l'Homme - alors même qu’elle n’avait pas de caractère contraignant. Cet échec tient surtout au mode de prise décision par consensus qui favorise le plus grand dénominateur commun. « Les 120 pays présents n’ont pas pu se mettre d’accord. Certains parmi eux auraient voulu s‘engager davantage, mais ont rencontré des oppositions. Jean-Louis BORLOO et Chantal JOUANNO, représentant le gouvernement français, lorsqu’ils ont déclaré que l’accès à l’eau et à un assainissement de qualité doit être considéré comme un droit de l’homme, ont été chaudement applaudis ». La présence française, coordonnée au sein du Partenariat Français pour l’Eau, a été très active, à la fois, sur le plan qualitatif et quantitatif. Les débats et séances de travail, à travers leur caractère foisonnant, ont marqué une évolution des esprits sur certains dossiers. Parmi plusieurs grands acquis à l‘issue de ces rencontres, « il a été dit que l’eau doit faire l’objet d’une gestion par bassin, comme c’est le cas en France, selon un modèle repris ensuite au niveau européen avant de l’être, en 2008, par la Commission de Développement Durable des Nations Unies ». Autre point important : « l’eau a été considérée comme un élément atténuant les effets des évolutions climatiques ». C’était l’un des objectifs du Partenariat Français pour l’Eau. En effet, les deux aspects sont liés intimement. « Une irrigation au goutte à goutte, si elle favorise une utilisation rationnelle de la ressource en eau dans certains pays ou certaines zones qui en manquent, assure aussi la sauvegarde du végétal, qui arrête les rayons du soleil ou atténue leur impact. Nous sommes ici au cœur du développement durable ». A Istanbul ont été analysées aussi les relations entre eau et énergie : produire de l’eau nécessite de l’énergie, mais l’eau peut être source de production d’énergie… Ici aussi, les deux enjeux sont liés et doivent donc être analysés de front. Accès à l’eau L‘eau est au cœur de questions sanitaires. « Il a été rappelé que la qualité de la ressource et celle de l‘assainissement sont deux objectifs majeurs. Le second point passe (*) à l’heure où nous « bouclons » ce numéro, la décision n’est pas connue, concernant le lieu dans lequel se déroulera la prochaine édition du Forum Mondial de l’Eau. |