L'1visible n°114 mai 2020
L'1visible n°114 mai 2020
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°114 de mai 2020

  • Périodicité : mensuel

  • Editeur : Prodeo

  • Format : (225 x 302) mm

  • Nombre de pages : 24

  • Taille du fichier PDF : 4,5 Mo

  • Dans ce numéro : interview de Clarisse Crémer.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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14 un monde plus humain N°114/MAI 2020/U RENCONTRE LA FONDATION SAINT JEAN DE DIEU L'HOSPITALITÉ INCONDITIONNELLE PAR ALEXANDRE MEYER La Fondation Saint Jean de Dieu n’a pas attendu les directives pour prévenir les risques de covid-19. En associant tout son personnel, elle a pu adopter les meilleures procédures et se préparer, avant que la pandémie ne prenne de l'ampleur. Comment le charisme propre à la Fondation Saint Jean de Dieu se déploie-t-il en cette période difficile ? Philippe Girard, président  : Selon la charte de Saint Jean de Dieu, notre charisme, c’est servir. Les mots d’ordre sont humanité et collaboration, au service du bien être des résidents avant tout. Dès le début de la crise, une grande solidarité s’est manifestée entre tous  : syndicats, personnels administratifs, religieux, membres du conseil d’administration. Quelle est la situation ? Patrick Colombel, directeur général  : Nous ne pratiquons pas de chirurgie ni de réanimation, mais nous prenons soin de personnes parmi les plus fragiles qui soient  : très âgées, à la rue, dans des situations de handicap lourd… Sans oublier nos collaborateurs. Tous sont animés de cette seule volonté  : faire avec. En combinant professionnalisme et éthique, il faut surmonter cette apparente contradiction  : respecter le confinement et préserver la meilleure qualité d’accompagnement possible. L’éclatement géographique de nos structures est un défi en soi. Il a fallu s’adapter aux possibilités de dépister ou de s’équiper de matériel au cas par cas. Là encore, l’anticipation nous a réussi. Quelles sont les initiatives originales mises en œuvre ? Grâce au don d’une startup, nous avons pu mettre à disposition de nos résidents une centaine de tablettes numériques pour communiquer avec leurs familles et leurs proches. Nous DR EN CHIFFRES 1 300 collaborateurs et une vingtaine de structures réparties sur le territoire. 250 lits et 11 000 personnes soignées par an au centre hospitalier de Dinan-Saint-Brieuc. 250 personnes en Ehpad et 300 personnes de la rue accueillies à Marseille. 60 personnes en situation de handicap au centre médicosocial du Croizic. Une unité post-réanimation Covid-19 à Paris. PLUS D’INFOS https://www.fondationsaintjeandedieu.fr avons recensé les besoins de nos salariés, ouvert un service de conciergerie (courses, garde d’enfant) et alterné les arrêts de travail, pour faire en sorte que la qualité des soins soit assurée, sans rupture. Quels enseignements tirez-vous de cette crise sanitaire ? Frère Paul-Marie Taufana, supérieur provincial de l'Ordre Hospitalier de Saint Jean de Dieu  : L’épidémie nous donne l’occasion de repenser l’hospitalité, le don de soi. Nous sommes répartis en trois catégories aujourd’hui  : les victimes, les confinés, ceux qui travaillent à l’extérieur. La crise sanitaire globale a mis en lumière ces gens de l’ombre dont le rôle est primordial. Les héros du quotidien sont passés de l’invisible au visible. Nous constatons un engagement de chacun dans sa vocation au risque de la contamination. Oublier ses proches pour soigner son prochain, en période de confinement, cela demande un grand courage. Nous sommes passés d’une hospitalité conditionnelle à une hospitalité inconditionnelle, pour aider l’humanité souffrante, jusqu’à l’épuisement physique ou moral. Cette hospitalité miséricordieuse, pour tous, solidaire, nous pousse à nous surpasser, à prendre conscience de notre propre vulnérabilité. J’inviterais nos dirigeants à remettre à leur tour l’humanité au cœur de leur projet de société. C’est une bonne occasion de repenser la solidarité, l’entraide, la justice, pour aboutir à l’hospitalité intégrale.
/MAI 2020/N°114 la foi en questions LA FOI, C’EST PAS SORCIER JÉSUS NOUS A-T-IL QUITTÉS POUR TOUJOURS ? Quarante jours après Pâques et la résurrection de Jésus, nous célébrons l'Ascension du Seigneur, ce moment où il a été enlevé au ciel et a disparu aux yeux de ses disciples... PAR ALEXANDRE MEYER 1. QUE DIT L'ÉCRITURE ? « Jésus les emmena au dehors, jusque vers Béthanie (le village de son ami Lazare, à quelques kilomètres de Jérusalem) ; et, levant les mains, il les bénit. Or, tandis qu’il les bénissait, il se sépara d’eux et il était emporté au ciel. Ils se prosternèrent devant lui, puis ils retournèrent à Jérusalem, en grande joie » (Lc 24, 50-52). « Le Seigneur Jésus fut enlevé au ciel et s’assit à la droite de Dieu. » (Mc 16, 15-20) 2. QUE DIT L'ÉGLISE ? L’ascension du Christ marque l’entrée définitive de l’humanité de Jésus dans le domaine céleste de Dieu d’où il reviendra, mais qui entre-temps le cache aux yeux des hommes. Jésus-Christ, tête de l’Église, nous précède dans le Royaume glorieux du Père pour que nous, membres de son corps, vivions dans l’espérance d’être un jour éternellement avec lui. Jésus-Christ, étant entré une fois pour toutes dans le sanctuaire du ciel, intercède sans cesse pour nous comme le médiateur qui nous assure en permanence l’effusion de l’Esprit Saint (Catéchisme de l'Église catholique, n os 665-667). 3. LE CHRIST A-T-IL DISPARU ? Avec l'Ascension, notre espérance du Ciel est affermie  : nous savons que Jésus nous a précédé au Ciel et qu’il nous y attend. Le passage par la mort est certes douloureux, mais c’est la rencontre avec Jésus qui nous attend. En ces temps de pandémie, c'est un réconfort de nous le rappeler ! Jésus est monté vers le Père en promettant à ses disciples de leur envoyer l'Esprit, mais pas seulement  : « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde » (Mt 28, 19-20). Comme les apôtres émerveillés fixent le ciel où Jésus s’en est allé, deux hommes en vêtements blancs, se tenant devant eux, leur disent  : « Galiléens, pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ? Ce Jésus qui a été enlevé au ciel d’auprès de vous, viendra de la même manière que vous l’avez vu s’en aller vers le ciel » (Ac 1, 11). Les anges qui annoncèrent sa venue, parlent déjà de son retour ! Bien que n'étant plus présent physiquement dans le monde, Jésus inaugure un nouveau mode de présence, à la fois tout intérieure, universelle et hors du temps. Le Christ reste présent dans les sacrements et tout particulièrement celui de l’Eucharistie. 4. CE QU'EN DISENT LES PÈRES 15 « Apprenez qui est monté avec Jésus-Christ, quelle est la nature qu'il a élevée si haut, et ce qu'elle était auparavant. Nous étions cendre et poussière. Notre nature s'est élevée aujourd'hui au-dessus de tous. Les anges descendent, parce qu'ils sont empressés de voir un spectacle nouveau et extraordinaire  : la nature humaine placée dans le ciel. Voilà pourquoi les anges paraissent, et lorsque Jésus-Christ vient au monde, et lorsqu'il ressuscite, et aujourd'hui qu'il monte au ciel  : deux hommes, dit l'Evangile, parurent vêtus de blanc, annonçant leur joie par la blancheur de leurs habits... » (Saint Jean Chrysostome, Homélie sur l’Ascension, datée de ses années passées comme prêtre à Antioche, de 386 à 397, date à laquelle il est devenu patriarche de Constantinople.) « L'ASCENSION DU CHRIST », 1513, HANS SÜSS VON KULMBACH, METROPOLITAN MUSEUM OF ART (DÉTAIL)



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