8 vivre en harmonie N°110/JANVIER 2020/PSYCHO POSITIVE COUPLE AIMER SANS UTILISER Et si le secret du bonheur tenait en ces trois mots ? Avez-vous déjà rencontré quelqu’un dont vous aviez la nette impression qu’il ne s’intéressait à vous que parce que cela lui était utile ? Inversement, n’avez-vous jamais été touché par une personne qui vous écoutait comme si vous étiez la personne la plus importante du monde ? PAR PASCAL IDE – PROPOS RECUEILLIS PAR ALEXANDRE MEYER Il est 22 heures. Paul émerge de ses révisions d’examen et hésite entre trois soirées : la première où il retrouvera des potes qui rentrent de voyage, la deuxième où le buffet comme le DJ sont toujours excellents, et la troisième, qui est tout près, où l'attend un piston pour son prochain stage. Laquelle choisir ? D'ailleurs, pourquoi choisir ? Finalement, Paul s’invitera aux trois soirées. ISTOCK Pascal Ide Prêtre catholique du diocèse de Paris, médecin, docteur en philosophie et en théologie, Pascal Ide a publié une trentaine de livres, notamment en éducation, en éthique, en psychologie, en philosophie et en théologie. Il anime le site pascalide.fr enseignantes. POUR ALLER PLUS LOIN Aimer l’autre sans l’utiliser Pascal Ide, Paris, Éditions Emmanuel, 2019. Amour et responsabilité. Étude de morale sexuelle Karol Wojtyla Jean-Paul II, trad. Thérèse Sas revue par Marie-Andrée Bouchaud- Kalinowska, Paris, Les Plans-sur-Bex (Suisse), Parole et silence, 2014. Il rentrera éreinté à 4 heures du matin, content de toutes ses rencontres, mais avec un vague goût de cendre dans la bouche, éprouvant un besoin compulsif de ne pas rester seul. Il connaît ces sentiments de lendemain de fête. D’où proviennent-ils ? Il n’a employé qu’un seul critère de discernement : son propre avantage. Chez chacun de ses hôtes, il a agi de même : les quittant lorsqu’il n’y trouvait plus son intérêt. À aucun moment, il ne s’est demandé : quel est leur bien ? Paul a utilisé autrui. L’utilitarisme peut contenter un temps, mais ne rend jamais durablement heureux. Il rend dépendant aux sensations fortes qu’il procure. En 1960, Karol Wojtyla, le futur pape Jean-Paul II, décrivait deux attitudes à l’égard d’autrui : l’utiliser et en jouir, ce qu'il appelle la norme utilitariste ; ou l’aimer comme une personne, la norme personnaliste. N’est-il pas légitime de penser à soi, de se faire du bien ? C’est non seulement légitime, mais nécessaire ! Il y a une façon de se donner aux autres qui peut conduire à un épuisement, voire au burn-out. Songer à se détendre après une |