K S T R ENTRETIEN/DANSE LA MÉLODIE DU GESTE INTERVIEW/VINCENT BRAUD PHOTO/MAHAUT CLEMENT Voilà un chorégraphe qui ne craint pas le paradoxe. Loïc Touzé a longtemps considéré que la danse et la musique ne marchaient pas du même pas. Et pourtant, il baptise sa nouvelle création Fanfare. Voilà qui mérite des explications. C’est étonnant ce titre. Où êtes-vous allé le chercher ? n Je ne cherche jamais un titre, c’est lui qui s’impose au fil du travail. Au départ, cette création devait s’appeler 19 mélodies mais, à force d’écouter ces mélodies de Chopin, je me suis dit que c’était d’une grande tristesse. C’est assez rare que vous parliez musique… n C’est vrai. Je pense que la danse et la musique sont rarement en phase. Pour moi, la danse dégage sa propre musicalité. Or, souvent, la musique écrase le geste. Ce n’est que mon point de vue. Maud Le PAGE 046 KOSTAR SAISON 10/NUMÉRO 48 DÉCEMBRE 2015-JANVIER 2016 Pladec, parmi d’autres, ne partage pas cette analyse. Il y a un peu plus d’un an, on vous a pourtant proposé de travailler avec des musiciens… n Oui et ce fut une grande chance. Dans le cadre de ManiFeste 2014, le festival de l’IRCAM, j’ai eu le privilège de travailler avec des compositeurs contemporains. J’y ai croisé Exaudi, un ensemble vocal britannique absolument étonnant. C’est donc durant cet été 2014 que le projet est né ? n Pas vraiment. Le proces- |