Orlando PGA Show Texte de martin coulomb- Photos Titleist DR Le best-seller revisité Les nouvelles Pro V1 de Titleist débarquent en ce début d’année. Journal du Golf a pu tester cette évolution de la balle la plus vendue au monde. L’histoire de la mythique Pro V1 a véritablement commencé en 1932 par un putt raté et un pari perdu. Phil Young, plus léger malgré lui de quelques dollars, était un golfeur comme les autres. À la petite différence près qu’il était aussi le co-fondateur depuis une dizaine d’années d’une société du Massachusetts spécialisée dans la fabrication de balles de golf (Acushnet). L’Américain décidait, fou de rage, de comprendre pourquoi le putt qu’il croyait pourtant parfaitement frappé avait dévié de sa ligne sans raison. Pas la faute du green, pas la faute du joueur, la balle allait être au centre de la recherche. Un petit tour chez un ami dentiste et, pour la première fois de l’histoire, une balle est passée au sens propre aux rayonsX. Un noyau irrégulier était pointé du doigt pour justifier le pari perdu. Quelques dollars en moins qui allaient en appeler bien d’autres. Trois ans plus tard sortait la première Titleist. Au cœur du noyau Novembre 2012, Abu Dhabi. Près de 77 années de recherches plus tard, une boîte blanche, vierge de toute inscription, fait l’objet de toutes les attentions d’un groupe restreint. Dans l’écrin immaculé se cache la toute dernière évolution de la balle de golf la plus vendue au monde : la Pro V1. Après des mois de tests auprès des joueurs sous contrat avec la firme, le millésime 2013 de la V1 et de sa sœur V1x est prêt pour un test grandeur nature. À première vue, les différences avec la précédente version ne sont pas flagrantes. Si ce n’est le nouveau marquage gris clair et la peinture qui paraît plus intégrée aux alvéoles, rien ou presque n’indique une balle radicalement différente. D’autant que révolutionner une balle qui a déjà secoué la planète golf depuis plus de dix ans n’est pas chose aisée. C’est donc à l’intérieur que se passe l’évolution, là même où tout avait commencé près de quatre-vingts ans plus tôt : vers le noyau. Car c’est dans cette pièce maîtresse que se joue l’essentiel. C’est le cœur de la balle qui la rend plus ou moins souple et lui permet ou non de jaillir rapidement de la tête de club. Pour la nouvelle V1, c’est un tout nouveau procédé de fabrication (le ZG process pour les fétichistes du détail) qui a été mis au point. Objectif : rendre le noyau des millions de balles produites le plus consistant possible du centre à la périphérie. Plus ce noyau sera d’une densité homogène et plus les performances des balles elles-mêmes le seront. Sur le papier, la démonstration est irréfutable. Qu’en est-il sur le terrain ? La vérité du terrain Pour apprécier à sa juste valeur une nouvelle balle, encore faut-il savoir ce qu’on recherche à la base dans une balle. C’est tout l’enjeu du premier test que les responsables de Titleist ont mis en place sur les fairways manucurés du Saadiyat Golf Club à Abu Dhabi. Car tester une nouvelle balle, ce n’est pas seulement frapper de gros drives bien sentis ou putter quelques instants histoire de sentir un brin de toucher. C’est un processus bien plus complet qui demande un certain temps. Tout commence autour des greens, là où les véritables différences se font sentir. C’est ici que les balles prennent toutes leurs saveurs. En chippant, en jouant sur les effets wedges en main, on apprécie rapidement le toucher encore adouci de la nouvelle V1 et son caractère toujours aussi « nerveux » dès le plancher des vaches retrouvé. La V1x, qui reste un petit peu moins molle au toucher, garde à peu de choses près les mêmes qualités que sa précédente version (peut-être un vol de balle légèrement plus bas sur certains chips et un son un peu plus mat… mais là on chipote). C’est davantage sur le parcours que cette balle 4 pièces dévoile ses nouveaux atouts : une trajectoire plus pénétrante, toujours globalement plus haute que sa sœur V1, mais qui offre une parabole plus allongée. Les drives et longs fers partent de façon plus pénétrante tout en gardant longtemps les airs. La X 2013 est du coup toujours aussi longue, mais reste bien plus contrôlable que son aînée dans le vent. Les différences entre les anciennes et les nouvelles V1 et V1x sont d’ailleurs bien plus flagrantes pour des vitesses de sortie de balles et donc des swings modestes. La V1, toujours construite en 3 pièces, prend un peu moins les effets sur des coups longs, tout en gardant sa souplesse en dessous de 100 mètres. Elle vole du même coup un peu moins haut de façon globale que sa précédente version. Là aussi, le contrôle dans le vent n’en est qu’amélioré. Pas de grosse révolution donc pour ce futur best-seller. Les nouvelles Pro V1 2013 offrent toujours des performances haut de gamme qui deviennent même accessibles aux swings les plus lents. Plus besoin d’être un cador à un chiffre pour profiter des atouts de ces balles haut de gamme (disponibles courant mars pour 60 euros la douzaine). Ces nouvelles V1 sont un peu moins sujettes aux accrocs grâce à un nouveau procédé de peinture et à une enveloppe plus solide. Encore faut-il les garder suffisamment longtemps en jeu pour s’en rendre compte. 60 |