Télévision Dustin Johnson à Hawaï Inside PGA Tour Sébastien Audoux, journaliste sur Golf +, spécialiste du PGA Tour, sera chroniqueur toute l’année pour Journal du Golf. Il nous décrypte un début de saison du circuit américain prometteur avec la 75e victoire de Woods, le quasi 59 de Mickelson, l’affaire de dopage avec Vijay Singh qui a fait grand bruit aux États-Unis, un Snedeker de feu et plein d’autres choses. Quand Seb Audoux parle du PGA Tour, sur Golf + ou dans JDG, on se régale. La 75e pour Tiger Tiger Woods a remporté sa 75e victoire chez les professionnels au Farmers Insurance Open, et je l’ai trouvé vraiment très impressionnant dans sa façon de jouer. Cela rappelait le Tiger d’avant les pépins physiques et extra-sportifs. Il avait de nouveau cette aura autour de lui qui faisait qu’il semblait invincible cette semaine-là, y compris aux moments où il a moins bien joué. Malgré quelques coups lâchés, on sentait vraiment qu’il dominait son sujet. À aucun moment on ne l’avait vu comme cela l’année dernière. À Bay Hill, où il avait gagné avec 5 coups d’avance, il avait fait une démonstration de jeu de fer mais plusieurs compartiments de son jeu n’étaient pas encore au point. Au Memorial, il l’avait emporté sur une approche extraordinaire au 16, mais c’est tout. Et il n’avait pas été très impressionnant au Congressional. Cette fois, on ne voyait pas comment il pouvait être battu. Woods n’a pas rejoué depuis mais, bonne nouvelle, il a annoncé qu’il jouerait au Honda Classic. Cela lui permet de jouer près de chez lui, ce qu’il affectionne particulièrement. On le verra donc trois semaines d’affilée, avec les deux WGC et le Honda entre les deux. On en saura alors beaucoup plus sur son état de forme général. Mickelson à une virgule du 59 Phil Mickelson est passé tout près de réaliser un époustouflant 59 lors de son premier tour au Phoenix Open. Nous avons démarré la retransmission par son dernier putt au 18 car Phil jouait le matin et ne devait pas être diffusé. Son putt était presque parfait. Il en a rentré des comme ça toute la semaine et celui-là ne rentre pas. Mais là, c’est une virgule incroyable. Tout le monde la voit dedans : nous, lui, son caddie, les autres joueurs… Et ça ne rentre pas ! Ce qui est extraordinaire, c’est sa réaction : « Je suis mortifié de ne pas avoir rentré ce putt. » Il était extrêmement déçu, cela lui tenait vraiment à cœur. Il est sans doute celui qui est passé le plus près d’un 59 depuis quelques années. En plus, un 59 de Mickelson n’a pas tout à fait la même saveur qu’un 59 de Stuart Appleby ! Ce qui est bien, c’est qu’il a réussi à enchaîner trois belles cartes derrière pour gagner le tournoi. Malheureusement, il n’a pas pu profiter du momentum pour enchaîner, ni à Pebble Beach ni à Riviera. Les joueurs en forme Brandt Snedeker est l’homme du début de saison. Personne ne joue mieux au golf que lui depuis le début des play-offs de la FedExCup fin août 2012. Il a été vraiment incroyable avec deux places de deuxième avant sa victoire à Pebble Beach. Ce qui est extraordinaire c’est que, cette année, il putte beaucoup moins bien que l’an passé mais le reste de son jeu a réellement progressé. Cela lui laisse de belles perspectives. Si son putting retrouve son niveau de 2012, attention à lui dans les grands tournois cette année ! Dustin Johnson a aussi été très impressionnant lors de sa victoire à Hawaï, car il a gagné largement sans pour autant très bien jouer. Cela montre son talent extraordinaire. Si un jour il arrive à améliorer un petit peu sa stratégie, voire son wedging et son putting, il fera très mal. Avec son driving d’extraterrestre, il a vraiment tout pour lui. Des rookies déjà prêts Russell Henley est le premier rookie à s’imposer dans son premier tournoi depuis 1977. Ce n’est plus réellement une surprise car les rookies se comportent désormais comme des vétérans. Il n’y a plus de période d’adaptation. Henley était dans une semaine de folie, et le plus incroyable c’est qu’il était à la lutte avec un autre rookie, Scott Langley. On a vu aussi un James Hahn incroyable à Phoenix, où il a marqué le public avec son Gangnam Style. En plus, il a une histoire incroyable, il a été vendeur de chaussures avant de revenir au golf sur le tard et de débuter sur le PGA Tour à 31 ans. Avant, les rookies mettaient du temps à s’adapter ou alors réalisaient un coup d’éclat avant de disparaître. Maintenant, tous les joueurs qui arrivent sur le circuit US sont prêts à briller et à gagner des tournois. On l’a vu l’an passé avec John Huh qui a gagné très vite, et qui a été jusqu’au Tour Championship. Vijay Singh dopé ! Cela a fait beaucoup de bruit aux États-Unis d’autant que l’histoire a été sortie par un journaliste et non par le PGA Tour. Au début, cela a fait rigoler tout le monde d’entendre parler d’extrait de bois de cerf. Mais quand on voit le contenu du produit et l’usage intensif qu’en faisait Vijay Singh, cela soulève quelques interrogations. On attend la réaction du PGA Tour qui tarde à venir. Ils sont embêtés car ce n’est pas facile de suspendre un joueur qui a avoué prendre un produit mais qui n’a pas été contrôlé positif. Marre du jeu lent Lors de la victoire de Woods à Torrey Pines, on a vu des joueurs mettre plus de 4 heures pour jouer 11 trous ! Marino, Fritsch et Compton ont fait preuve d’une lenteur extrême. L’USGA a annoncé vouloir faire du jeu lent sa grande priorité dans sa prochaine réflexion. On peut espérer que ce sera le cas même s’ils ont déjà pas mal de problèmes avec les belly putters. Tant qu’il n’y a pas de coup de pénalité venant sanctionner le jeu lent… Tout le monde pense que les amendes ne serviraient à rien. J’en suis moins sûr. En NBA et en NFL, lorsqu’il y a une violation des règles, les amendes sont très importantes (jusqu’à 100 000 dollars). Si les sommes à verser sont de ce niveau-là, je pense qu’on peut arriver à faire disparaître ce problème. Les sanctions doivent être lourdes et annoncées dès le début de saison. Il y aura beaucoup d’amendes les premières semaines puis le problème disparaîtra. 18 |