Zoom sur Texte de ROLAND MACHENAUD - photos DR MAZAGAN RIME avec ENVIRONNEMENT Mazagan, à une heure de Casablanca, est non seulement un lieu de repos et de détente formidable doté d’un des plus beaux parcours de golf du Maroc mais aussi un exemple de développement touristique respectueux de l’environnement. N’ayons pas peur des superlatifs : le golf de Mazagan est un des plus beaux golfs du Maroc ! Non seulement parce que Gary Player y a dessiné, au bord d’une longue plage déserte, un parcours intelligent, complètement intégré dans une nature encore intacte mais aussi parce que la gestion, l’entretien et les équipements du parcours ne souffrent d’aucune critique. Et de plus, les prix sont très corrects pour un 18 trous de ce niveau (en moyenne 50 euros, quand les green fees ne sont pas gratuits parce que compris dans votre forfait !). On retiendra bien sûr des trous soit de toute beauté comme le 6 ou le 7 où l’on découvre la mer ainsi que le 15, un par 3, seul face à l’Atlantique, que le vent peut rendre très compliqué, mais aussi des trous costauds comme le 9 ou le 18 qui clôturent majestueusement l’aller et le retour. L’environnement d’abord Outre de belles photos, vous rapporterez du golf de Mazagan un souvenir ému des greens, rapides aux lignes pas évidentes, mais aussi de la qualité de la moquette des fairways : de manière surprenante, l’architecte a choisi de planter la même herbe sur l’ensemble du parcours. Du paspalum platinum, une herbe à toute épreuve qui s’accommode bien de l’eau saumâtre ou recyclée. Ce signe fort marque la volonté de respecter l’environnement de la part de tous les acteurs de Mazagan, de l’investisseur principal, le tycoon sud-africain Sol Kerzner, à l’employé jardinier en passant par le directeur général Stephan Killinger. Signe de cette politique volontariste : près de 4 000 arbres et palmiers ont été plantés, une station traite les eaux usées, la climatisation est liée à des tours aérofrigérantes modernes, un réseau de récupération de chaleur permet le chauffage des piscines, l’irrigation est assurée par le traitement des eaux usées et les étangs sont formés par les eaux pluviales. Quant au golf lui-même, Terrance, son souriant directeur d’origine canadienne, nous explique comment il se bat avec réussite pour respecter encore plus l’environnement. Nous n’arrosons qu’une fois par semaine ! Journal du Golf : Le golf de Mazagan a choisi une politique volontariste de défense de l’environnement. Quels sont les axes principaux de cette politique ? Terrance Mohamed : Dès le départ, les questions d’environnement ont été au cœur du développement du golf de Mazagan : l’équipe de Kerzner Development, de Gary Player Design et de Troon Golf ont ainsi fait le choix du paspalum platinum TE. Cette herbe mise au point par le docteur Duncan à l’université de Georgia présente un énorme avantage : elle pousse dans des sols pauvres et salins et se satisfait d’eaux saumâtres ou recyclées. Ce choix de paspalum a été d’autant plus arrêté que le resort est situé au bord de la mer et qu’un centre de traitement des eaux usées avait été prévu par les plans de l’architecte. Enfin, cette herbe amasse des substances nutritives pendant de longues périodes, ce qui la rend idéale pour son utilisation dans des sols calcaires et qui réduit beaucoup l’utilisation de pesticides. Comment gérez-vous la politique de l’eau ? Quelle est votre consommation annuelle ? T. M. : 80% de l’eau utilisée sur notre golf provient des eaux usées et traitées de l’hôtel. Le centre de recyclage rejette directement cette eau dans notre étang qui sert de réservoir au parcours. Le reste provient de deux puits. Nos pratiques d’arrosage directement inspirées par les conseils d’agronomie érigés par Troon prônent une irrigation intelligente pour obtenir une qualité suprême du gazon. À Mazagan, cette irrigation est ainsi saisonnière et dépend de l’abondance des pluies hivernales. De façon générale, nous n’utilisons de l’eau que de mars à octobre. Les greens et les départs ne sont arrosés qu’une fois par semaine car le paspalum a aussi un autre avantage : ses racines très, très longues vont chercher l’eau loin dans la terre. Les fairways le sont deux fois par semaine. Le reste du temps, l’arrosage se fait au cas par cas sur le parcours. Pour vous donner une idée, nous utilisons 3 000 mètres cubes d’eau par semaine pour une surface estimée à 34 hectares. Ce n’est pas mal ! Peut on rêver de golf 100% écologique, soit sans arrosage d’eau ordinaire, sans engrais chimiques, sans produits de traitements phytosanitaires ? T. M. : Aussi longtemps que le golfeur exigera des conditions optimales comme des greens rapides et roulants, des fairways immaculés et des parcours sans insectes et sans mauvaises herbes, nous serons dans l’obligation d’utiliser des produits chimiques. 120 |