56 Enseignement Texte de Pierre Foare - Photo DR Au Paris Country Club, les résultats sportifs de l’année 2012 chez les femmes resteront longtemps dans toutes les mémoires. Fruit d’un travail pédagogique lancé voilà près de dix ans par Patrick Wallaert, le titre de champion de France par équipes, les titres de Léna Gautier, Éva Gilly ou Céline Boutier couronnent une année royale pour la gent féminine au P.C.C. Le sourire en dit long sur l’état d’esprit qui règne au manoir du Paris Country Club en cette fin d’année. Le visage du directeur, Philippe Thezier, s’illumine au moment d’évoquer le titre de champion de France par équipes 1ère division dames, la « Golfer’s », acquis en mai dernier sur le parcours de Chantilly. « Nous connaissions le potentiel de nos joueuses, mais nous n’étions pas du tout attendus. Nous avons présenté l’équipe la plus jeune du plateau (de 14 à 18 ans). » Le PCC, tout juste promu, s’imposait en écartant son rival historique, Saint-Cloud, en finale. Kelly Schaal, Aude Sarrazin, Éva Gilly, future championne de France benjamine, Léna Gautier, future championne de France minimes, Céline Boutier, future championne d’Europe, et Mathilde Poirrier sont ainsi venues garnir un palmarès incroyable, avec le titre national par équipes chez les moins de 17 ans ! Patrick Wallaert, président de l’association sportive, est alors revenu sur l’incroyable aventure de la première école de golf de France. « C’est une année royale pour nous ! » Dix ans d’esprit de famille « L’aventure a démarré voilà dix ans. Je voulais créer en quelque sorte le Real Madrid de la formation pour le golf. » Après une décennie de travail 2012, grand cru pour le PCC Eva Gilly, à gauche, et Léna Gautier, à droite et Sylvain Raby. et de collaboration, le rêve de Patrick Wallaert est en train de prendre vie. « Il faut une grande volonté de tout l’encadrement pour arriver à de tels résultats. » Et il faut du temps. « Ce n’est pas en allant chercher les meilleurs éléments dans d’autres clubs que nous nous sommes forgé ce palmarès en 2012, revendique Philippe Thezier. Toutes nos joueuses sont issues de notre propre formation. Nous ne sommes plus dans l’esprit d’un « pôle » où une somme de talent s’accumulerait, mais dans un esprit de famille où tout le monde a envie de jouer ensemble. » C’est ainsi que Céline Boutier, qui a entamé sa transition vers le professionnalisme, se déplace régulièrement pour soutenir ses plus jeunes camarades, ce qui fait la fierté du président de l’association sportive : « C’est une vraie équipe. Il faut dire que Philippe (Thezier) a vite compris qu’il fallait trouver des motivations fortes pour ces jeunes, comme notamment les emmener régulièrement aux USA pour disputer les plus grandes compétitions amateurs. Ils se battent sur le parcours pour y aller ! » C’est dans cet état d’esprit, à la fois familial et compétitif, que les jeunes filles du PCC ont raflé autant de titres. Une structure pédagogique reconnue « Nous avons des jeunes qui commencent dès l’âge de 4 ans, mais dès 7 ou 8 ans, les enfants peuvent intégrer des groupes élites », révèle le directeur du PCC. Chaque groupe possède son propre programme annuel et trimestriel. Une sélection mensuelle est également prévue pour alimenter le groupe compétition. « Tout cela se fait en accord avec le cercle familial et avec l’enfant, bien sûr », tient à rassurer le directeur. Les enfants ont également la possibilité de bénéficier de cours individuels avec l’un des 28 enseignants de l’école de golf ou d’intégrer un programme de sport-études, lancé en 2008, qui accueille une douzaine d’élèves par an (horaires aménagés, cours par correspondance, suivi pédagogique strict). « Surtout, avance Patrick Wallaert, ils ont un accès illimité aux parcours qui sont sous la double bannière Albatros-NGF. » Une des clefs de la réussite du PCC : les jeunes pousses peuvent se frotter à volonté à certains des plus beaux parcours de l’Île-de-France. À terme, le réseau de la première école de golf en France pourrait même s’étendre à des structures affiliées pour trouver d’autres futurs champions. En à peine dix ans, le PCC a donc acquis ses lettres de noblesse en matière de formation. « La Fédération française de golf commence à reconnaître de manière positive notre travail », avoue soulagé Patrick Wallaert. Des résultats probants Il faut dire qu’après Céline Boutier (19 ans, n°1 au mérite amateur), Éva Gilly (14 ans, n°10 au mérite amateur) et Léna Gautier (17 ans, championne de France minime, après ses titres en benjamine et moins de 13 ans) sont en train d’exploser tous les standards. « Tout est parti de la Golfer’s, se souvient Sylvain Raby, en charge des féminines. Céline (Boutier) a tiré les filles vers le haut car elle a une présence golfique incroyable. C’était aussi sa dernière saison avec nous et la motivation était palpable. » Sans elle, la saison 2013 sera donc forcément un peu différente et Éva Gilly devrait logiquement reprendre le leadership sportif. « Elle est encore jeune, mais elle a déjà eu une influence sur nos victoires. » Les filles sont donc sur la bonne pente... Et les garçons ? « Nous avons eu des résultats individuels avec Kenny Subregis, Pierre Tillement ou JohannLopez Lazaro, rappelle Philippe Thezier. Celui-ci a fait partie de l’aventure de la Masters Golf Academy (groupe amateur d’élite) qui a ramené le titre de champion de France en 2009. Les joueurs ne venaient pas du PCC en dehors de Tillement et vivaient en quelque sorte au club. Mais cela représentait un investissement trop important pour nous. Dans le même temps, nos jeunes filles étaient en train de s’illustrer. Nous avons fini par appliquer la même méthode de formation à la nouvelle génération masculine, des jeunes du club. Depuis, ils gagnent des titres dans leurs catégories d’âge et seront prêts à imiter les filles d’ici deux ans. » En attendant, près de 850 enfants se côtoient sur l’aire d’entraînement de l’hippodrome de Saint-Cloud, sous l’œil avisé de Patrick Wallaert. Celui qui voulait créer une grande école de golf sur Paris, où les balles de practice seraient gratuites et en accès illimité, regarde désormais la vitrine à trophées du PCC se garnir à vive allure. |