32 J’ai dû accepter de ne plus aussi bien jouer au golf, et de continuer malgré tout à prendre du plaisir garde sur le circuit. Je prends régulièrement de leurs nouvelles. Ce fut une grande partie de ma vie, tout ça n’a pas disparu en un jour. Que pensez-vous de Yani Tseng ? Pourrait-elle être dans la lignée de joueuses comme vous ou Annika Sörenstam ? L. O. : Elle l’est déjà ! Elle est numéro 1 mondiale ! Je l’ai vue la semaine dernière, on a pu discuter. Elle est bien en ce moment. C’est vrai que 2012 n’a pas été sa meilleure année, elle a eu des changements dans sa vie. Quand on arrive à la place de numéro 1 au monde, on doit faire face à pas mal de pression, répondre à beaucoup de sollicitations en tout genre auxquelles se sont ajoutés quelques problèmes personnels. C’était épuisant, à la fois physiquement et mentalement. Mais c’est une joueuse très forte, très talentueuse, je pense qu’elle va finir très fort cette année et continuer à dominer le golf féminin pendant un bon moment. Et Alexis Thompson, certes plus jeune, mais qui joue très bien ? L. O. : Elle est très impressionnante, elle est grande, elle a du talent, elle frappe fort ! Ses résultats pour quelqu’un de si jeune sont incroyables. Elle est certes en train de connaître une période d’ajustement qui va prendre un peu de temps. Il faut qu’elle gagne en confiance, en consistance dans son jeu, ensuite je suis sûre qu’on va entendre parler d’elle pendant de longues années. Une dernière question qui concerne le Ladies European Tour (LET). Connaissez-vous ce circuit ? L. O. : Je connais très peu ce circuit. J’avais eu l’occasion de côtoyer certaines joueuses européennes dans les compétitions de jeunes, mais le temps a passé, et le golf a bien changé. Ça va être une expérience intéressante de voir le fonctionnement de ce circuit de l’intérieur pendant quelques jours à Chantaco. Le LET semble avoir progressé ces dernières années, le niveau général a augmenté, il y a plus d’argent, mais on est loin du niveau du LPGA ; et pourtant le LET est un excellent circuit, qui permet aux joueuses de très bien se préparer en offrant des conditions de jeu très différentes, en obligeant à changer de pays semaine après semaine, avec toutes les contraintes logistiques que cela implique. Mais pour une joueuse qui veut mieux vivre de son travail, il est souvent nécessaire de faire le sacrifice de venir jouer aux États-Unis. C’est le choix que j’avais fait en quittant le Mexique, et je peux vous dire que ce n’était pas facile. Je ne sais pas si beaucoup de joueuses européennes sont prêtes à prendre ce risque. Mais pour se faire un nom et une place au soleil, il faut passer par les États-Unis. Lacoste Ladies Open de France |