Claudine Boulanger-Pic, psychologue Mon miroir, est-ce vrai qu’il vaut mieux être seule que mal accompagnée ? 5 millions de personnes en France sont seules, de plus en plus. La solitude peut être un choix affirmé ou synonyme d’échec et d’ennui. Et il convient de distinguer « être seule » et « se sentir seule », ce sont deux réalités bien distinctes. La première signifie, peu d’amis, peu de relations professionnelles, peu de famille, peu d’activités de loisir… La deuxième est un sentiment éprouvé alors qu’on est bien entouré. Dans ce cas, la solitude évoque quelque chose du rapport à soi-même, de la confiance en soi et en les autres. Gérard Macqueron* parle alors de solitude « intérieure », liée à une image douloureuse de soi-même et qui empêche de vivre sereinement le lien avec l’autre. Elle attise ou réveille en nous une peur ancestrale, celle d’un danger qui menace notre survie et qu’on ne serait pas en mesure d’affronter seul. Cette angoisse est normale. La sécurité apportée par l’environnement du petit enfant l’aide à apprendre à dépasser les moments difficiles où elle se produit. Or cet apprentissage n’est jamais parfait, il peut même être défectueux ; il faut alors s’y mettre, Janette, s’entraîner à 82 : Janette et Psyché juguler cette peur de se sentir seule. Comment ? Le problème est que cette angoisse normale est vécue par certaines comme anormale. Ces Janette vont alors raminer, ressasser des pensées négatives du type « personne ne m’aime » … Elle vont ainsi renforcer leur idée qu’être seule est pathologique, elle vont se faire encore plus peur et s’enfoncer dans la certitude que c’est leur destin. En fin de compte, Janette qui vous sentez seule, vous ne souffrez pas du fait d’être seule mais de la représentation que vous vous faites de la |