Inform@ctions n°66 nov 19 à avr 2020
Inform@ctions n°66 nov 19 à avr 2020
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°66 de nov 19 à avr 2020

  • Périodicité : semestriel

  • Editeur : Fédération des Investisseurs Individuels & des Clubs d'Investissement

  • Format : (210 x 297) mm

  • Nombre de pages : 28

  • Taille du fichier PDF : 2,3 Mo

  • Dans ce numéro : une stratégie nationale pour l'éducation financière?

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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erreur à nouveau. Soit vous vous tenez au fait que de toute façon vous ne saurez jamais, et vous investissez vos 10 000 euros fin 2008, et encore fin 2009, et ainsi chaque année jusqu’en fin 2016, et voilà, vous avez investi vos 100 000 euros. Fin 2017 vous faites vos comptes  : votre portefeuille vaut (s’il a fait juste la même chose que la moyenne des actions) … 154 857 euros. En plus, après avoir investi les premiers 10 000 euros en 2007, il vous fallait bien mettre quelque part les 90 000 restants. Si vous les avez placés en SICAV obligataire – la solution d’attente par excellence – et que vous en avez retiré 10 000 euros chaque année pour votre investissement en actions, il vous est resté à la fin, sur votre SICAV obligataire, 18 386 euros. Ainsi, 154 857 + 18 386, c’est 173 243 euros le résultat de votre investissement, dans une Bourse pourtant bien mauvaise. Pourquoi pratiquement personne ne l’a fait ? Nous ne sommes plus dans un conte de fées, mais dans la réalité. Dans ce qui est accessible. Dans ce que tout le monde pouvait faire ces dernières années. Après tout, celui qui a mis seulement 1000 euros chaque année pendant 10 ans a mis 10 000 euros en tout et se retrouve avec un portefeuille de 17 324 euros ! J’avais précisé que les deux grandes illusions – le mythe du meilleur placement et le mythe d’acheter en bas et de vendre en haut – détournaient l’attention de l’essentiel. Ceci en est une illustration très concrète. Je connais des gens qui, compétents ou non, n’écoutent pas les actualités boursières mais investissent selon cette méthode toute simple  : le même montant, chaque année. Au travers de bien des périodes, au travers de moments favorables et de tempêtes, leurs performances ont toujours été remarquables. Ils ne savent peut-être pas vous dire si l’action Apple va encore monter ou non, ils ne sont sans doute pas capables de vous expliquer les derniers soubresauts de la Bourse de Paris, mais ils gagnent de l’argent avec leur épargne. Pour le faire à votre tour, confortablement et avec un sentiment de sécurité, vous avez évidemment besoin d’en comprendre un peu plus. Nous allons donc entrer dans le détail du pourquoi et du comment.ien placer son argent Donc, au moment où on achète, on ne sait pas si cela va monter ou baisser. Je me répète, mais c’est l’attitude d’esprit à adopter une fois pour toutes. D’abord c’est la stricte vérité, ensuite c’est une vérité qui ouvre la voie au succès de l’investisseur. Prenons un exemple théorique. L’entreprise « Super- Star » fait parler d’elle. Des « leaders d’opinion » et des grands spécialistes ici et là disent qu’elle va changer le monde. Vous observez que vos amis et les enfants de vos amis sont tous fanas de ses produits. L’avenir s’ouvre tout grand devant les initiatives de cette entreprise géniale. Une petite idée vous traverse soudain la tête  : et si j’achetais ses actions ? Allonsy. Nous allons regarder deux scénarios. Premier scénario, vous achetez chaque année UNE action de SuperStar, qui est à 100 euros quand vous commencez. Second scénario, vous investissez chaque année CENT euros. Voici comment évolue le cours de SuperStar Premier scénario  : vous avez acheté 4 actions et cela vous a coûté 450 euros (100 + 200 + 50 +100) econd scénario  : vous avez dépensé 400 euros et vous avez acheté 4,5 actions (1 + ½ + 2 + 1). pierrepapier.fr Dans le premier cas vous ave ; dépensé 450 euros pour ac+eter 4 actions dans le second vous ave ; dépensé 400 euros pour ac+eter 45 actions ! Soit dit en passant, les variations de la valeur de l’action dont il est question ici, sont, à l’ordre de grandeur près, très fréquentes  : Apple par exemple, ou Google, ou Facebook, ont souvent connu ce type d’évolution avant de reprendre leur mouvement vers la hausse. À part l’effet grossissant des chiffres choisis, nous sommes dans le réel de la Bourse. Regardons maintenant ce qui se passe si le cours de l’action Superstar repart enfin à la hausse Apple, Google, Amazon et bien d’autres ont connu ce type d’évolution  : une baisse, puis un retour au niveau de départ, puis une hausse vigoureuse). Par exemple l’action Superstar vaut 200 l’année suivante et semble décoller pour de bon. Refaisons les comptes. pierrepapier.fr F action SurperStar Faction SurperStar décolle enfin Premier scénario  : vous avez donc dépensé 450 euros et votre portefeuille vaut aujourd’hui 4 x 200 = 800 euros econd scénario  : vous avez dépensé 400 euros et votre portefeuille vaut aujourd’hui 4,5 x 200 = 900 euros Et plus l’action montera, plus l’écart de rentabilité entre les deux approches se creusera…. Pourquoi la seconde méthode est-elle la bonne ? Pour une raison merveilleuse  : 3uand le prix est élevé on en ac+ ? te moins 3uand le prix est% as on en ac+ ? te plus. Cela vous rappelle-t-il quelque chose ? C’est la traduction, sur le terrain de ce qu’on peut faire dans la pratique, du principe inatteignable P Novembre 2019 - N°66 - INFORM@CTIONS <1>
PÉDAGOGIE « acheter en bas et vendre en haut ». C’est moins ambitieux, mais cela va dans la même direction et là, c’est faisable. Surtout, c’est la bonne méthode parce que l’on ne s’occupe pas de l’action, on ne s’intéresse pas à l’évolution de son cours, on se contente de verser régulièrement le même montant. Pas de questions à se poser, ni sur l’action que l’on achète, ni sur la santé de la Bourse, ni sur comment va le monde, pas de risque par conséquent de se laisser influencer par l’ambiance…il suffit de verser chaque fois le même montant. La démarche peut surprendre, car il n’est plus question d’actualités boursières, de connaissances économiques ou de compétence financière. C’est moins brillant que d’être capable de lire les comptes d’une entreprise ou d’expliquer comment les taux d’intérêt vont influencer les cours de Bourse, mais si l’objectif est la performance de vos investissements, c’est plus efficace. En réalité c’est une démarche intelligente si l’on définit l’intelligence comme le fait de s’attaquer aux véritables problèmes. Ici, le problème est celui du temps  : au moment où l’on achète, on ne sait pas si ce qu’on achète est bas ou haut. On le saura plus tard. Mais oui, plus tard, si l’on a utilisé cette méthode dès le début, on aura acheté plus quand c’était bas, et moins quand c’était haut…on a donc bien traité le véritable problème. éinvestir le dividende Regardons maintenant dans le détail comment vous pouviez mettre à profit la période 2007 – 2017 pour vous enrichir avec les actions. Le CAC 40 est donc passé en dix ans de 5 614 à 5 312. Piètre performance ! La Bourse a connu de meilleures périodes… Vous avez choisi un produit ayant pour caractéristique de « répliquer » le CAC 40. Il en existe, cela fait partie de la panoplie des formules proposées par les banques, les sociétés de Bourse et les plateformes en ligne. Appelons-le « Fonds CAC 40 ». Même si, comme nous venons de le voir, ce n’était pas la meilleure façon de faire, vous avez acheté fin 2007 des parts du Fonds CAC 40 pour un montant total de 100 000 euros. En faisant pour l’instant abstraction des frais, vous avez fin 2017, disons le 1er Janvier 2018  : 94 629 euros. En réalité ce n’est pas tout à fait exact, car le Fonds CAC 40 a aussi distribué des dividendes annuels. Mais vous avez pris une décision  : plutôt que de les recevoir, vous avez préféré qu’ils soient automatiquement réinvestis. Chaque année le dividende a acheté de nouvelles parts du Fonds CAC 40. Là, on s’aperçoit que le résultat est différent  : vous avez fin 2017, disons le 1er Janvier 2018, 126 703 euros. Pas si mal. Sur la même période avec un Livret A (bien qu’il ne soit pas possible d’y verser un tel montant, mais c’est pour la comparaison), vous auriez obtenu 117 520 euros. Comment était-il possible de faire mieux que le livret A, en se contentant de « laisser » son argent en Bourse pendant toute cette période ? Eh bien, c’est là que la population des investisseurs se divise en deux  : ceux qui commencent à comprendre, et ceux qui regardent dans la mauvaise direction. Ce qui s’est passé est pourtant simple. Les 100 000 euros ont été versé fin 2007. Puis, catastrophe, en 2008 le CAC 40 plonge de 42% ! Une chute de 5 614, sa valeur au moment de l’investissement, à 3 218 tout juste un an plus tard. Oui, mais le dividende a donc été réinvesti à une valeur beaucoup plus faible, et les parts ainsi achetés ont été terriblement bien achetées ou plutôt, pour le montant du dividende on a acheté un nombre plus élevé de parts que si la Bourse n’avait pas baissé. récisons que dans ces calculs c’est le dividende « net » qui a été réinvesti, donc sans le crédit d’imp6t  : de ce fait le résultat est réaliste compte tenu de la fiscalité. Si vous avie1 choisi d’investir dans le cadre d’un lan d’pargne en Actions, le crédit d’imp6t aurait lui aussi été réinvesti, et votre performance aurait été supérieure. <16> Novembre 2019 - N°66 - INFORM@CTIONS La différence est là  : l’investisseur s’est proté*é de lui-m@me et de l’am%iance. Il avait décidé le réinvestissement du dividende, donc il ne s’est pas mis en position de choisir, le réinvestissement a été automatique. Résultat, sur la période 2007-2017, plus de parts ont été nouvellement acquises quand les cours étaient bas, et moins quand les cours remontaient. On aperçoit ici le cœur de la méthode gagnante, qui consiste à surtout ne jamais s’interroger sur le niveau de la Bourse ni sur l’opportunité du moment. Mais dans ce cas, notre investisseur n’a pas été complètement cohérent, puisqu’au départ il avait considéré que c’était le moment d’investir. S’il décide de se protéger complètement de lui-même et de l’ambiance, il obtiendra une performance bien plus brillante, c’est ce que nous allons détailler maintenant. a ourse apprivoisée Vous avez donc adopté une attitude de modestie face aux turbulences de l‘économie et aux caprices de la Bourse, et avez décidé d’investir chaque année 10 000 euros à partir de fin 2007. Que s’est-il passé ensuite ? Vos premiers 10 000 euros ont acheté quelques parts du « fonds CAC 40 ». Puis, fin 2008, le montant identique de 10 000 euros achète des parts qui ont baissé de 42%, donc un nombre plus élevé de parts ! En même temps, le dividende des premiers 10 000 euros achète lui aussi des parts à un prix bradé. En 2009 le CAC 40 est un peu remonté, sa baisse par rapport au début n’est plus que de 30%, mais c’est néanmoins un prix intéressant, qui fait grandir votre nombre de parts. Et le dividende des deux premiers versements est donc utilisé pour acheter des parts décotées de 30% par rapport au début. Puis la Bourse remonte un peu en 2010, puis rechute en 2011, puis commence enfin à repartir. Ceux qui voudraient refaire tous les calculs en regardant chaque année combien de parts ont été achetées avec le nouveau versement et avec le réinvestissement des dividendes, verront qu’à la fin le résultat qui s’affiche est  : 154 857 euros. Un gain de plus de 50% du montant initial, pour une Bourse qui finalement n’est revenue qu’à son point de départ. Bien sûr, il faut ajouter à cela qui si vous investissez régulièrement 10 000 euros chaque année alors que vous disposez au départ de 100 000 euros, l’argent non encore investi doit bien être mis quelque part. En bref, si vous avez utilisé le placement « solution d’attente » que sont les SICAV obligataires, votre bilan final est de 173 243 euros. Si vous avez utilisé le placement « solution sans aucun risque de variation » que sont les SICAV monétaires, votre bilan est de 161 155 euros. Que s’est-il passé ? Eh bien, au moment de démarrer, puis pendant tout le parcours, l’investisseur s’est protégé de lui-même et de l’ambiance, Il ne s’est jamais mis en position de compétence, ni sur le moment d’investir ou non, ni sur le fait que l’on soit en haut ou en bas. En versant un montant fixe ré*uli ? rement et en réinvestissant automati3uement le dividende il a mis à son propre service les fluctuations de la ourse.



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