DOSSIER i aml m-mmim-mm -'<10> Mai 2018 - N°63 - INFORM@CTIONS que font les Fintech FInnuh loe cafedelabourse.com Interview de Sylvain Forté CEO et co-fondateur de SESAMm Vous vous présentez comme un spécialiste de l’exploitation des données alternatives pour la finance de marché. De quoi s’agit-il exactement ? Sylvain Forté – Depuis 10 ans, la principale source de données utilisées et exploitées à travers différentes méthodes est considérée comme traditionnelle : il s’agit des données relatives à l’information partagée par la presse sur les entreprises, les bilans des sociétés, des cours de marché, des volumes, les échanges, la volatilité etc… Grâce à l’émergence de technologies innovantes, une complémentarité se crée avec une nouvelle série de données alternatives à valeur ajoutée. Elles sont issues des données textuelles (web, réseaux sociaux, forums, blogs…), de l’enregistrement de certains échanges par satellite, par géolocalisation et à travers les transactions. Elles ont pour objectif de permettre de prédire ce qui se passe sur les marchés financiers. Actuellement les acteurs de marché souhaitent avoir une source de données différenciantes et non accessibles à tous les utilisateurs, car elle vient avant une décision d’investissement. L’exploitation des donnée alternatives permet de profiter des inefficiences du marché, de générer potentiellement plus de performance que la concurrence, et également de découvrir des opportunités d’investissement. Quelles solutions proposez-vous ? Vos clients sont des gérants d’actifs, en quoi elles les intéressent ? SF – Le cœur de l’exploitation des données afin de prédire l’humeur des marchés réside dans l’extraction de données de texte sur le web dans le monde entier. Une fois un article identifié, l’algorithme du traitement automatique des langues transforme le texte en valeur numérique afin de donner à des messages et textes un sens compréhensible par les machines. Il s’agit de détecter et de séparer le bruit, non utile au processus d’investissement, de l’information pertinente qui permet une réelle prise de décision. Un sentiment positif ou négatif est évalué, puis un modèle d’interprétation, notamment grâce au machine learning, permet de prédire quel mouvement cela va provoquer sur les marchés. Sujet d’actualité, les Fakes News sont aussi détectées et intégrées au processus, car elles affectent directement les biais comportementaux. Une série de données correspondant aux sentiments, émotions et opinions à laquelle, s’ajoutent des méthodes d’interprétation basées sur des algorithmes de machine learning, permettent de générer un signal. Par sa solution, SESAMm fournit à ses clients des indicateurs et méthodologies complètes d'investissement. Songez-vous vous intéresser au marché des particuliers ? SF – SESAMm se concentre aujourd’hui à déployer sa solution vers les fonds d’investissement et ne prévoit pas à moyen terme de s’intéresser aux particuliers. Tous nos efforts se concentrent à introduire notre technologie à une échelle mondiale à travers un réseau de partenaires, avec notamment l’ouverture d’une filiale à Londres. Interview de Mark Kepeneghian CEO et fondateur de Kriptown Quel problème avez-vous identifié ? Mark Kepeneghian – Après avoir travaillé chez Rothschild en salle de marchés, je me suis intéressé aux problématiques liées aux facteurs de risques et, plus précisément, au risque d’illiquidité qui est le plus important sur les petites capitalisations. Partant de ce postulat et puisqu’il n’y a pas de liquidité dans l’investissement en start-ups, par définition non cotées, nous avons cherché une solution qui consiste à la fois à créer une liquidité qui permettrait à des investisseurs de rentrer, tout en réduisant indirectement le risque intrinsèque de l’actif, par l’augmentation même de la liquidité. Actuellement la plupart des investisseurs ne sont pas intéressés par cette classe d’actifs que sont les start-ups car elle est jugée trop risquée, avec un horizon d’investissement trop long. De plus, il est compliqué d’y investir. Les levées de fonds se font à travers des réseaux fermés tel que celui des Business Angels. Le particulier lui a accès au crowdequity, un secteur peu développé en France, avec un marché de niche en actifs sous gestion et sans liquidité. De plus, le crowdequity ne dispose pas de marché secondaire, les plateformes se rémunérant sur les souscriptions. Pour l’investisseur il s’agit d’un investissement « coup de cœur », sans notion de plus-value, et avec un accompagnement de 5 à 10 ans. Votre solution consiste donc à créer la Bourse des startups. De quoi s’agit-il exactement ? MK – A travers sa plateforme, Kriptown propose une introduction de la start-up sur un marché primaire, avec une phase de souscription à prix fixe (inspiré des IPO). L’investisseur participe à une levée de fonds en euros destinés à la start-up et perçoit en échange des tokens (jetons). C’est Kriptown qui gère l’augmentation de capital. Pour ce faire, nous utilisons notre blockchain propriétaire qui permet une émission rapide, fiable et sécurisée des tokens. L’investisseur ne devient pas actionnaire de la start-up mais propriétaire de tokens dont la valeur est liée à celle de leur sous-jacent, les parts de l’entreprise. Par la suite, les tokens sont librement échangés sur le marché secondaire. Notre objectif est de faciliter l’investissement en start-ups et de démocratiser l’accès aux levées de fonds. Pour pouvoir avoir accès à notre plateforme, Kriptown a mis en place un système d'éligibilité novateur en élaborant et en standardisant leur « White Paper » (inspiré du prospectus AMF). Une fois rempli par la start-up, ce dernier est certifié par trois tiers de confiance pour permettre aux investisseurs d’avoir accès à l’intégralité des informations avant souscription : un cabinet d’avocat, un commissaire aux comptes et une agence de notation. Qui sont vos clients ? MK – Tout type d’investisseurs. Cependant l’émulation suscitée par les cryptomonnaies révèle une forte appétence des jeunes âgés de 25 à 35 ans. Mais, bien sûr, à long terme, il s’agit d’intéresser les fonds institutionnels et de private equity grâce à notre solution d’apport de PM:J-C liquidités ESS qui contribue à réduire le risque intrinsèque aux start-ups.) |