Viva l’Opéra ! DAME DU DESTIN TCHAÏKOVSKI A BÂTI UN OPÉRA INTENSE SUR LE CONFLIT ENTRE L’HOMME ET SON DESTIN. POUR EN PARLER, NOTRE MONSIEUR OPÉRA : ALAIN DUAULT. PROPOS RECUEILLIS PAR F. GALLO Le metteur en scène Stefan Herheim nous montre ici Tchaïkovski en train de composer La Dame de Pique, que cherche-t-il à nous montrer ? — Stefan Herheim part du principe que La Dame de Pique est presque l’aboutissement de la vie et de l’œuvre de Tchaïkovski. Il fait un spectacle autobiographique d’un Tchaïkovski ayant la préscience de sa mort et allant au bout de lui-même : il n’a plus rien à cacher, ni à lui ni aux autres. À l’œuvre complexe de l’homme torturé par le jeu et l’amour, Herheim apporte une lisibilité qui passe par la vie du compositeur : il met en abyme l’inconscient de l’œuvre en train de se créer et l’inconscient de Tchaïkovski. Il réussit à intégrer et à traverser la vie et l’œuvre, réunies avec maestria. Et il construit sa mise en scène autour de l’homosexualité de Tchaïkovski ? — L’homme Tchaïkovski joue un rôle mais ce qui compte, c’est la frustration du compositeur, qui ne sait plus quoi écrire et doit cacher son homosexualité. On voit, ici, une scène magnifique où les boyards obligent le compositeur à boire de l’eau contaminée, à l’origine du décès de Tchaïkovski. Il est confronté à l’impossibilité de vivre ses mœurs et de continuer à vivre. Sorte de requiem, où Tchaïkovski tire son propre linceul sur lui-même. On dit que cette Dame de Pique est « pour l’éternité » : vrai ? — On dit toujours qu’on ne fera pas mieux mais, heureusement, oui. Cette Dame de Pique est la plus belle réalisation que j’aie jamais vue et offre un plateau exceptionnel. On pourrait citer sans fin toutes les idées de cette mise en scène fascinante, où on n’oublie ni le récit, où on n’échappe ni au réel ni aux fantasmes, où tout est projeté sur la scène : c’est LE spectacle majeur de l’année. Y en aura-t-il d’autres après ? Il faut espérer que oui. Quels sont vos critères de choix des ouvrages que vous sélectionnez ? — Outre l’équilibre entre les ouvrages italiens, russes, français, etc., deux critères : une dimension musicale d’envergure et une proposition scénique peu routinière. La composition de la nouvelle saison est une entreprise passionnante, complexe, de longue haleine, mais au final heureuse – surtout si elle rencontre le goût du public. LA DAME DE PIQUE de Piotr Ilitch Tchaïkovski. Opéra national des Pays-Bas, Amsterdam. LES JEUDIS 5 ET 12 AVRIL 2018 DIRECTION MUSICALE : MARISS JANSONS ; MISE EN SCÈNE : STEFAN HERHEIM ; DISTRIBUTION : HERMANN : MISHA DIDYK ; LE COMTE TOMSKY PLUTUS : ALEXEY MARKOV ; LE PRINCE ELETSKI : VLADIMIR STOYANOV ; LA COMTESSE : LARISSA DIADKOVA ; LISA : SVETLANA AKSENOVA ; POLINA/DAPHNIS : ANNA GORYACHOVA LE CORSAIRE d'Adolphe Adam (Ballet). Chorégraphie : Manuel Legris d'après Marius Petipa et al. Wiener Staatsoper, Vienne LES JEUDIS 19 ET 26 AVRIL 2018 INFOS & RÉSERVATIONS SUR VIVALOPERA.FR DR EN PARTENARIAT AVEC CÉSAR 2018 Aurélie, abonnée UGC Illimité, a irradié le tapis rouge lors de cette soirée exceptionnelle ! Les gagnants du jeu GASTON Anne-Sophie et Vivien, abonnés UGC Illimité, ont eu la chance d’interviewer Pierre François Martin-Laval et Théo Fernandez pour la sortie du film Gaston le 4 avril. Vous avez voté ! Vos films UGC M préférés sont : 120 battements par minute Il a déjà tes yeux Detroit Découvrez ce mois-ci le nouveau film UGC M : L’île aux chiens de Wes Anderson (en salles le 11 avril) |