PORTRAIT Louis Pouzin TUMO Conférence Cyclades à St Jacques de Compostelle, Louis Pouzin et Jean-Louis Grangé, 1976. Cyclades a été mis à la poubelle en France mais a été repris par les américains. Giscard n’était pas intéressé par l’informatique. La recherche a été abandonnée pour le projet industriel Transpac, le réseau qui a donné naissance au Minitel. Conférence à l’école TUMO d’Erevan lors d’un voyage en tant qu’hôte officiel après sa nomination d’homme numérique de l’année en Arménie en 2016. 18 L’INGÉNIEUR À LA UNE Aujourd’hui, l’idée de créer un nouvel Internet avec une architecture RINA (Recursive InternetNetwork Architecture) basé sur les racines Open-Root a été présentée et acceptée par le gouvernement arménien. RINA est-il l’avenir d’Internet ? Internet est basé sur un protocole TCP/IP conçu dans les années 70 qui connaît actuellement une forme de saturation. RINA* est une architecture basée sur de nouveaux principes de construction qui permet de concevoir différemment le système. RINA permet de développer des applications ignorantes les unes des autres en isolant leurs ressources. Si un hacker s’introduit dans une application, il ne pourra pas accéder aux autres. Un ancien collègue, John Day, un des pionniers du projet AR- PANET, a conceptualisé RINA. Depuis 2010, des centres de recherche ont vu le jour en Espagne et en Irlande. Lors de la dernière réunion de Réception à Buckingham Palace (Londres), Louis discute avec Sa Majesté, 13 novembre 2015. février 2019 ce sont 400 chercheurs qui ont partagé les dernières découvertes. RINA va au moins 1000 fois plus vite que TCP/IP, et cela de manière beaucoup plus sécurisée puisqu’il s’agit d’une couche unique « RINA va au moins 1000 fois plus vite que TCP/IP, et cela de manière beaucoup plus sécurisée puisqu’il s’agit d’une couche unique basée sur la récursivité » basée sur la récursivité. RINA peut être vu comme un Internet à bulles. Chacun construit sa petite bulle et la pose là où il veut sur un réseau. L’Arménie est le premier pays à décider de se connecter en RINA (projet RINArmenia). Le pays a besoin d’être indépendant face à des voisins trop puissants comme la Russie ou trop invasifs comme la Turquie. L’équipe va aussi créer dans le pays un centre de formation international. Un message à adresser aux futurs scientifiques ? Tout dépend s’ils visent un métier technique ou politique ! Pour ce qui me concerne, l’entreprise n’a jamais primé sur le travail. Je pense qu’il faut continuer à se faire plaisir et ne pas hésiter à quitter une société pour poursuivre sa passion et progresser. *http://pouzinsociety.org/concentre toutes les informations sur RINA. DR