Biologie et médecine LʼARN LA NOUVELLE STAR DE LA MÉDECINE L’ADN était longtemps au centre de la recherche biomédicale. Désormais, c’est l’ARN qui a pris le pas sur son grand frère. Sélection d’applications médicales. Texte : Yvonne Vahlensieck Illustrations : Atelier CANA Sa structure ressemble à celle de l’ADN, mais jusqu’à présent on n’accordait qu’un rôle secondaire à l’ARN. L’ARN messager transfère par exemple les plans de construction des protéines. Mais au cours des dernières années la science a découvert de nombreuses nouvelles formes d’ARN (acide ribonucléique) qui assument des fonctions essentielles dans la cellule. Et des formes déjà connues se sont avérées plus importantes qu’imaginé. « Lors de l’expression génétique, tout se passe au niveau de l’ARN », confirme Oliver Mühlemann, directeur du Pôle national de recherche « RNA & Disease ». C’est pourquoi l’ARN joue également un rôle central dans quantité d’approches thérapeutiques novatrices – comme principe actif ou comme cible. 44 Horizons n o 124, mars 2020 ENCORE EN LABORATOIRE CHOLESTÉROL : Régulation du métabolisme Type : micro-ARN Il y a environ 25 ans, de minuscules brins d’ARN ont été découverts pour la première fois dans les cellules où ils s’apparient à certains ARN messagers et bloquent la production de protéines. Ces micro-ARN interviennent dans de nombreux processus métaboliques. Le micro-ARN miR-33 régule ainsi au moins dix gènes du métabolisme des lipides. Chez les souris, le blocage de l’effet du miR-33 a favorisé la formation de « bon » cholestérol et réduit l’artériosclérose. A l’ETH Zurich, le groupe de chercheurs de Jonathan Hall examine actuellement le rôle des micro-ARN dans le développement d’autres maladies, dont le cancer. CARDIOPATHIES : Test sanguin de diagnostic Type : ARN long non codant Après un infarctus, le tissu cardiaque doit se régénérer. Des brins d’ARN dits longs non codants participent à ce processus. Les médecins pensent qu’à l’avenir ces brins pourraient aider au pronostic de guérison ou au diagnostic de problèmes cardiaques chroniques. Plus de 50 000 de ces ARN longs ont déjà été découverts dans différents organes – leur fonction reste encore pour la plupart un mystère. C’est pourquoi à l’Université de Berne un groupe de travail mené par Rory Johnson développe une méthode pour en apprendre davantage sur ces brins d’ARN. |