Science et politique Radiographie d’un Xénope lisse (Xenopus laevis), une grenouille africaine couramment utilisée pour la recherche sur le développement des embryons. Photo : Keystone/Science Photo Library/Patrick LandmannExpérimentation animale autorisée Les commissions cantonales d’expérimentation animale examinent chaque projet et sont souvent critiquées : trop permissives pour les uns, entraves à la recherche pour d’autres. Par Geneviève Ruiz 30 Horizons n o 124, mars 2020 En novembre 2019, les Genevois ont été plus de 64% à refuser l’initiative « Pour un meilleur contrôle de l’expérimentation animale ». Lancée par la Ligue suisse contre l’expérimentation animale et pour les droits des animaux (LSCV), elle souhaitait modifier le fonctionnement de la Commission cantonale pour les expériences sur les animaux (CCEA). Si l’initiative genevoise a donné lieu à de nombreux débats entre les défenseurs du système actuel et ses opposants, ce n’est pas la première fois que le travail de ces commissions fait l’objet de critiques. Composées généralement d’une dizaine de membres issus de la recherche, des organisations de protection des animaux, de l’éthique ou encore du droit, ces commissions ont pour mandat d’étudier les demandes déposées par les chercheurs et d’émettre un préavis à l’intention des autorités du canton. Dans la plupart des cas, c’est au service vétérinaire cantonal qu’il revient de trancher. Que reproche-t-on donc à ces commissions, dont le statut est consultatif ? « Il s’agit de commissions alibis, critique Luc Fournier, instigateur de l’initiative genevoise, président de la LSCV et membre de la commission genevoise jusqu’en 2017. Les représentants des associations animales y sont minoritaires (deux sur sept dans la commission genevoise,ndlr) et ne peuvent donc jamais imposer leur point de vue. » Une opinion contredite par le biologiste Denis Duboule, professeur à l’Université de Genève et à l’EPFL : « Le travail des commissions cantonales est utile. Ces instances |