LA SANTÉ, DES PIEDS À LA TÊTE « Contrairement aux autres étudiants, j’étais déjà père de famille » Christian Burr 46 ans, deux enfants (13 et 17 ans) Avant : infirmier Maintenant : chercheur, Centre des sciences infirmières cliniques, Berne « J’ai commencé deux choses assez tard. D’abord, le mountain bike comme amateur, mais sans trop de succès. Ensuite, ma reconversion professionnelle, cette fois avec succès. J’avais 41 ans lorsque j’ai obtenu mon master en sciences infirmières à la Haute école spécialisée bernoise. J’avais alors une longue expérience d’infirmier et, contrairement à la plupart des autres étudiants, j’étais déjà père de famille. Ma fille était âgée de 8 ans, mon fils de 12. J’ai ensuite eu envie de faire un doctorat en sciences infirmières, une chose presque impossible en Suisse. Mais pas en Allemagne, à l’Université de Vallendar près de Coblence, qui a une faculté spécialisée dans ce domaine. Elle m’a accepté malgré mon âge et mon master d’une haute école spécialisée, et supervise le doctorat que je mène à Berne. Au départ, je voulais devenir physiothérapeute, mais cela n’a pas marché pour l’admission, et j’ai fini dans les soins infirmiers. J’ai réalisé une expérience décisive lors d’un stage en psychiatrie. J’ai pensé : waouh, c’est ça que je veux faire ! Travailler avec des gens, les yeux dans les yeux ! J’ai ensuite fait mon service civil dans le cadre d’un projet de distribution contrôlée d’héroïne. Il s’agissait de ramener progressivement les toxicomanes à une vie plus stable avant de s’occuper de leur dépendance. Depuis, j’ai collaboré à plusieurs publications sur les thèmes de la santé mentale et de la résilience. Dans le cadre de mon doctorat, je prévois de mener une étude pilote axée sur les gens qui entendent des voix et sur la façon dont ils le vivent au quotidien : ils racontent leurs expériences et leurs efforts pour parvenir à une certaine qualité de vie. Et la mienne ? Quand on s’engage de cette façon, la profession devient vite une préoccupation centrale. C’est pourquoi la qualité de la vie de famille est si importante. » Franca Siegfried 28 Horizons n o 123, décembre 2019 |