J’peux pas, j’ai Tamanoir ! Au 27 avenue Lucette-Mazalaigue, on passe une soirée, le temps d’un concert… mais pas que ! Le Tamanoir est aussi un lieu d’échange et de partage entre les artistes qu’il soutient et les élèves du quartier du Luth. L es corps se balancent sur les sièges. Les mains se lèvent, applaudissent. Des rires et des cris enthousiastes éclatent dans le public. Vendredi 19 décembre, la salle est pleine à craquer… d’enfants de 6 à 12 ans. Et ils ont droit à un show digne des grands : basses qui dépotent, lancers de fumée, spots lumineux. C’est qu’il n’y a pas de petit spectacle au Tamanoir ! Aujourd’hui, c’est un concert mêlant hip-hop et comédie, « La relève », qui est proposé aux classes élémentaires du quartier du Luth par trois compères : Kelly Carpaye, Lorin Paquin et Quentin Perette. « Notre métier, c’est d’apporter du bonheur pendant une heure. Dans nos chansons, on aborde des sujets qui pourraient toucher cette tranche d’âge. » Le tout avec un son qui claque ! Voilà de quoi baigner tout de suite les jeunes dans les musiques actuelles. Et c’est bien là l’objectif du Tamanoir, comme le rappelle son directeur, Jean- Christophe Delcroix : « Nous voulons sensibiliser les jeunes à la musique. Ils sont le public de demain et cette matière artistique est un outil de construction de soi, d’émancipation. Leur faire mettre un pied dans les lieux contribue à le désacraliser. » On dirait bien que les enfants y sautent même à pieds joints : « La première chanson, elle était trop bien ! » « Moi j’ai bien aimé quand ils dansent. » « Le mieux, c’est le remixage Cookies ! » TENIR LA BONNE NOTE Plus qu’une simple salle de spectacle, le Tamanoir rayonne dans le quartier du Luth pour faire venir les musiques actuelles dans toutes les oreilles. Au-delà de sa riche programmation annuelle, il propose ainsi deux spectacles par saison aux plus jeunes et mène également plusieurs actions culturelles avec les établissements scolaires du quartier et d’autres structures de la ville, en partenariat avec des artistes associés ou en résidence. Depuis janvier, Sly Johnson, ancien membre du Saïan Supa Crew, accompagne des élèves de CM2 de l’école 34 k FÉVRIER 2020 Sly Johnson « La relève », concert mêlant hip-hop et comédie. Jean-Lurçat dans la réalisation d’un morceau original à partir de textes de Boris Vian. Il encadre également un projet d’écriture et de composition musicale entre jazz et cultures urbaines, « Jazz time », en collaboration avec le Lycée Galilée et le conservatoire Edgar-Varèse (voir encadré)… tout en dirigeant la fameuse chorale intergénérationnelle soul hip-hop : Tama Vox ! Un véritable hommeorchestre. Quant à la chanteuse et contrebassiste franco-colombienne Ëda, ancienne enfant du Luth, et sa complice Magaly Alzate, chanteuse et percussionniste colombienne, elles accompagneront les élèves de 4 e du collège Guy-Môquet dans la réalisation d’une chanson sur l’histoire de leur quartier. Ceux-ci puiseront leur inspiration dans des échanges avec les retraités de la résidence Camille-Cartier ainsi qu’avec des jeunes de Medellin, en Colombie. C’est le dispositif « Éteignez vos portables », en partenariat avec le département des Hauts-de-Seine, pour une musique plus que jamais ouverte sur le monde. Il y a aussi Edgar Sekloka, auteur, poète et rappeur, Koto Brawa, chanteur, batteur et percussionniste, et Malika Abbes, compositrice multi-instrumentiste. Ces trois artistes en résidence répondent présents pour assurer l’encadrement d’ateliers de sensibilisation à la pratique musicale pour les élèves de CM2 de Jean-Lurçat et de 5e, |