Les bons comptes font 4x4 = 16… La 16 e édition de Math’Gic se tient du lundi 24 au samedi 29 février, à la salle des fêtes. Au-delà de cet événement ludique, la Ville souhaite réconcilier élèves et professeurs avec les mathématiques. Chiche ? De loin, c’est un bout de bois ordinaire, de 10 cm de long. C’est pourtant l’une des plus grandes découvertes archéologiques du XX e siècle. Et aussi l’une des plus méconnues du grand public. De près, c’est un os de babouin, trouvé dans des couches de cendres volcaniques dans la région d’Ishango, en Afrique centrale, et datant du Paléolithique… il y a environ 20 000 ans. Des entailles sont visibles à sa surface et diffèrent d’une colonne à l’autre. Une décoration ? Mieux ! Les prémices du système de numérotation, toujours utilisé aujourd’hui, pour noter les scores dans un sport. L’Homme savait-il compter avant l’apparition de l’écriture ? Mystère… De tous temps, l’être humain s’est questionné pour tenter de comprendre le monde qui l’entoure. Et les mathématiques l’ont grandement aidé dans cette tâche. C’est le pari de Math’Gic. À travers 25 ateliers ludiques, les élèves de CM1 à la terminale abordent l’histoire des nombres et de la géométrie et doivent résoudre des énigmes. Le tout pour démystifier cette matière. Pari réussi ? Oui mais il faut aller encore plus loin selon Richard Merra, adjoint au maire en charge de l’enseignement : « Un travail spécifique doit être mené avant, pendant et après la visite. Les professeurs doivent avoir préparé la sortie de manière à l’exploiter en classe. » Ainsi, depuis le début de l’année, des ateliers sont décentralisés et testés par quelques enseignants. « On prendra en compte leur témoignage afin de les améliorer. » LA TÊTE AU CARRÉ Pour certains, mathématiques riment avec crise de panique. « J’ai horreur de ça. » « Les chiffres et moi, ça fait deux. » 16 k FÉVRIER 2020 Math’Gic compte près de 13 500 participants depuis son lancement en 2003. Les clichés ont la vie dure et l’angoisse a même été transmise à nos enfants. Selon l’étude Trends in International Mathematics and Science Study, publiée fin 2016, qui évalue le niveau des élèves de CM1 au sein de l’OCDE*, nos élèves arrivent bons derniers avec 488 points en maths. Un score en dessous de la moyenne internationale (500) et européenne (527). Un paradoxe alors que de nombreux mathématiciens français figurent parmi l’élite mondiale. Alors c’est quoi le problème ? Pour expliquer de tels résultats, Charles Torrossian, inspecteur général pour les mathématiques à l’Éducation nationale, pointe le manque de formation des professeurs des écoles à 75 ou 80% issus des filières littéraires. « La génération d’avant 1987 avait quatre cents heures de formation en mathématiques dans son cursus. Aujourd’hui, il y en a certains qui sont à soixante heures. C’est sûr que ça fait une différence », expliquait-il sur France Info. Autre problème : l’isolement des professeurs et la nécessité d’utiliser de bonnes méthodes pédagogiques dès les petites classes. « En France, huit enseignants sur dix n’ont jamais assisté à un cours de leurs collègues, contre cinq sur dix dans les autres pays. » CQFD. Pour améliorer la situation, des laboratoires de mathématiques ont été ouverts l’année passée dans 350 établissements en France, à commencer par le lycée Galilée. Émilie Baron, prof de maths au collège Édouard-Vaillant, en fait partie. « Je cherchais un groupe pour travailler et échanger sur nos pratiques. Il y a une méfiance entre les professeurs du primaire et du secondaire. C’est dommage car nous pouvons nous apporter énormément les uns et les autres : nous en termes de savoirs, eux par leurs pédagogies innovantes. » |