14 La veille de l’opération, les écoutes permettent de localiser avec certitude les prostituées. L'équipe cynophile du Psig de Dardilly inspecte le domicile à la recherche de caches d'argent. PROXOTEL : dix mois d'enquête Cette opération est le résultat d'une enquête commencée en décembre 2014, lorsque la S.R. de Lyon obtient des informations sur une activité de proxénétisme au sein d'un hôtel situé dans l'Ain. Les premières investigations permettent de matérialiser les faits et d'identifier un groupe de six à huit prostituées qui proposent leurs prestations par le biais d'annonces spécialisées sur un site Internet. Ces jeunes femmes d'origine asiatique exercent leur activité sur l'ensemble du territoire national, dans des hôtels ou dans des studios loués à cet effet. Une cinquantaine de lieux dans vingt-deux départements sont répertoriés. La surveillance technique met rapidement en lumière la présence d'une femme à la tête de ce réseau de prostitution, pouvant compter jusqu'à douze filles simultanément. Celle-ci gère la clientèle et la partie logistique (hébergement, billets de train, etc.) Il ressort des écoutes que cette petite entreprise, avec une moyenne de quarante-trois clients par jour pour un gain total de 2 500 € , génère en moyenne plus de 75 000 € par mois, partagés à hauteur de 40% pour le couple et 60% pour les prostituées. Le 15 juin 2015, une cellule nationale d'enquête de onze personnels, PROXOTEL, est créée. La proxénète et son compagnon sont identifiés. Le couple gère un restaurant asiatique à Lyon. Les surveillances font apparaître que la suspecte n'y travaille pas mais exerce son activité de proxénète depuis un autre commerce, actuellement fermé au public, dont elle possède le fonds. Près de 400 transcriptions permettent de matérialiser le rôle actif de cette femme. Le conjoint semble quant à lui se contenter de suivre les directives de sa compagne, collectant notamment les espèces auprès des prostituées. L'argent est ensuite blanchi par le biais d'investissements immobiliers en France, d'achats de produits de luxe et d'aller-retour en Chine par le biais de virements bancaires. Entre le 1er janvier 2013 et juin 2015, l'enquête montre ainsi un déséquilibre financier de 630 000 € entre les déclarations de la présumée proxénète et les entrées d'argent sur ses comptes propres, soit près de 20 000 € non justifiés chaque mois. Importantes saisies au titre des avoirs criminels Dans le même temps, à Lyon, la jeune femme de 29 ans, proxénète présumée, se voit notifier sa garde à vue et ses droits avant d'assister à la perquisition de son domicile. L'équipe cynophile du Psig de Dardilly, notamment spécialisée dans la recherche de billets, est la première à entrer en scène. Le chien débusque deux caches. La fouille manuelle permettra de trouver d'autres sommes d'argent liquide, principalement en euros, mais aussi en devises chinoises, dissimulées en différents endroits (sacs, panier à linge sale, placard, etc.). Au total, plus de 16 000 € en liquide sont saisis au domicile, auxquels s'ajoutent 45 000 € sur les comptes bancaires. Un nombre important de titres de restauration (Chèques déjeuner, Chèques de table et Tickets restaurant), pour un montant de 4 175 € , est également mis sous scellé. La suite de l'enquête permettra de déterminer si la suspecte s'en servait pour blanchir l'argent de son réseau ou à d'autres fins. Cinq téléphones portables, deux cartes SIM, plusieurs clés USB, une tablette et deux ordinateurs portables sont analysés directement sur place par le N’Tech et le CN’Tech présents dans le dispositif. Un troisième ordinateur est saisi pour être |