12 MAGAZINE RENDEZ-VOUS SPORTIF QUATRE GENDARMES BLES POUR LES 6 E JEUX MONDI par le capitaine Céline Morin Parce qu'il permet de redécouvrir et de se réapproprier son corps, de se dépasser et de repousser les barrières du handicap, qu'il soit une place essentielle dans la reconstruction des blessés militaires. Le Bureau de l'action sociale (BAS) de la gendarmerie, qui relaie soutient activement cette démarche. C'est dans cet esprit que se dérouleront les 6 e Jeux mondiaux militaires d'été (JMME), organisés pour la première fois aux militaires blessés de 115 pays. Sous l'égide du BAS, quatre gendarmes ont été sélectionnés pour faire partie France, de la Défense et de la gendarmerie dans les disciplines du tir à l'arc, du lancer de poids et du demi-fond (1500 m). Témoignages. L'adjudant Stéphane Mallet, aujourd'hui affecté au G.C. de la compagnie de Dole (39), était à la Cob de cette même commune lorsque, le 20 octobre 2012, il a été blessé par balle lors d'une intervention. L'ADJ Mallet a dû être amputé d'un doigt et de plusieurs phalanges et garde de graves séquelles au bras droit et à l'épaule. En octobre, il prendra le départ du demi-fond (1 500 m) « Après ma blessure, il a fallu que je retrouve un sport adapté à mon handicap. Naturellement je me suis orienté vers le footing. Le sport était un élément essentiel dans ma vie, il est devenu primordial. Je me suis lancé dans les sorties longues. Moralement et intellectuellement, courir m'apaisait. Ça me permettait d'imposer ma volonté à ce corps qui me dominait à travers la douleur et le handicap. Le sport me permet de me sentir vivant et de prouver à moi-même et aux autres que, même si je suis diminué sur certaines capacités physiques, même si je ne suis plus le même homme, malgré tout je suis toujours là. Pour moi c'était une renaissance. Passer au 1 500 m a été un complet bouleversement, c'était un autre engagement. J'ai eu des doutes mais je me suis accroché. Pour moi, les JMME, c'est une superbe aventure humaine. » D.R. Le 27 juin 2012, l'adjudant Raphaël Perriraz, alors au groupe de pelotons d'intervention de Guyane, est blessé par balle lors d'une mission de lutte contre l'orpaillage illégal. Ses blessures au bras droit et à la jambe gauche entrainent des mois d'hospitalisation et de rééducation. Aujourd'hui, affecté à l'EGM 14/1 de Satory, « dans un poste de bureau », l'ADJ Raphaël Perriraz a trouvé dans le tir à l'arc une nouvelle source d'épanouissement. « Le sport est revenu très vite dans ma vie. Dès que j'ai pu en fait. Mais j'ai été limité pendant de longs mois. L'an dernier, j'ai eu la chance de voir plusieurs opportunités s'offrir à moi : stage de ski, ascension du Mont-Blanc avec l'EOGN, rencontres militaires blessures et sport s et, enfin, stage blessés militaires et famille. Ces objectifs sont une source de motivation pour l'entraînement. Ça permet aussi de se sentir utile. Quand, du jour au lendemain, on se retrouve dans un bureau, moralement ce n’est pas facile. Le sport permet de remonter la pente, comme on dit. Les JMME sont un nouveau défi. » Sirpa Gend ASP¨E. Grangié |