Texte et photos : Luc Guillou Si les travaux que mena John M. Browning à partir de 1895 pour créer des armes à répétition automatique sont aujourd’hui bien connus, ceux de deux armuriers français, qui aboutirent à la création entre 1899 et 1892 du fusil Eclair restent partiellement ignorés, même en France La prise de gaz permettant à ce dernier d’agir sur la tête du piston logé dans le tube placé sous le canon. Additif au brevet des frères Clair de 1888 montrant « l’appareil automatique pour fusil à répétition -brevet des frères Clair » (document : Gabriel Thérin) 54 Gazette des armes n°434 L’éclair, premier fusil de chasse automatique Gabriel Thérin, un journaliste ami, qui a entrepris depuis plusieurs années de reconstituer pour la revue « Cibles » l’histoire de l’armement à partir des brevets a levé voici quelques mois un coin du voile de l’oubli qui recouvrait jusqu’à maintenant l’œuvre des frères Clair. L’appellation du fusil « éclair » résulte d’un jeu de mot qui fait allusion aux frères Clair : « Clair et Clair ». Les brevets Clair Dans les dernières années du XIX e siècle, Jean-Baptiste et Benoit Clair étaient directeurs d’une usine de mécanique fondée en Du côté droit du boîtier apparaît le marquage « FERME » en lettres d’or et un faisceau de foudres entourant le logo « FC « pour « frères Clair », cadré des marquages « Eclair » et « Automatique » 1838. Cette entreprise, la « Manufacture mécanique d’armes de luxe et de guerre de Saint-Etienne », qui produisait des armes blanches, des canons de fusils et des carabines à air comprimé avait ses ateliers installés 2,4 et 6 place Fourneyron à Saint-Etienne. Tout comme l’américain John M. Browning à la même époque, de l’autre côté de l’Atlantique, Benoit se passionnait pour la conception d’armes automatiques utilisant : - pour le premier, le recul, - pour le second, la pression développée par les gaz de combustion de la poudre des cartouches. Benoît semble avoir été l’inventeur d’un fusil que l’on dénommait alors « automatique », mais que nous appellerions aujourd’hui « semi-automatique », car l’arme n’était bien entendu pas conçue pour tirer par rafale. Pour protéger le mécanisme inventé par Benoît, les frères Clair déposèrent un brevet qui leur fut accordé le 8 septembre 1888, |