CULTUREL_CINÉMA Sortir/COLLOQUE « REPRENDRE À TOUT PRENDRE », LE JEUDI 12 NOVEMBRE JUTRA, « JE ME SOUVIENS » … Premier long-métrage « queer » dans le cinéma québécois/canadien, À tout prendre demeure une œuvre phare de notre cinématographie. Si ce film de Claude Jutra a souvent été occulté au profit d’un certain Mon oncle Antoine de sa filmographie, un « je me souviens » fut prononcé par la Cinémathèque Québécoise en 2014, qui, à l’initiative de Pierre Jutras, rend désormais le film accessible en ligne. Sans oublier l’organisation d’un colloque, jeudi 12 novembre, à la salle Fernand-Séguin de la Cinémathèque québécoise, qui se propose de « Reprendre À tout prendre ». Dès 9h, à commencer par une introduction du cinéaste Marcel Jean, le grand public est invité à assister gratuitement à la présentation de conférences sur À tout prendre. Plus de 50 ans après sa sortie, ne serait-il pas venu le temps de REPRENDRE la réflexion autour de ce film emblématique dont les innombrables interprétations et analyses n'ont pas fini de se révéler ? Voilà la prémisse de ce mini-colloque, initié par Diane Poitras, qui se propose de revisiter le film de Claude Jutra sous divers angles (Affinités/Socialité, Style/Musicalité), sans oublier, bien sûr, la thématique gaie, de 11h à 12h30, sous l’angle intimité/politique. 7NOVEMBRE 4 e GALA ANNUEL DU WEST ISLAND LGBTQ YOUTH CENTER Avec le thème de « LGBTQ Heroes », ce gala souper et encan silencieux bénéfice se déroulera le samedi 7 novembre. On commence par l’encan avec cocktail et hors d’œuvres dès 18h, suivi d’un souper appétissant à 19h. Cela sera accompagné de discours et des prestations. L’animation spéciale de la soirée a été confiée à Laurie Betito de la station de radio CJAD. 6 A.C. PASSIOUR Billets : 100$/personne (reçu de taxe pour 80$ vous sera remis). Infos : Ian Nelson, directeur, 514-794-5428 ou lgbtqgala2015@gmail.com. 066 FUGUES.COM NOVEMBRE 2015 Si À tout prendre, réalisé par Claude Jutra au cours des années 1961 à 1963 est en quelque sorte une œuvre prémonitoire sur le destin tragique de son réalisateur et sur l’avenir (politique) incertain du Québec de l’époque - un Québec en quête identitaire - le film est consdéré comme le premier film « gai » canadien (et québécois). Afin d’analyser plus amplement cette représentation pionnière, Gregorio Pablo, étudiant au doctorat à l’Université Concordia, offrira une conférence intitulée Mapping Race, Sexuality, and Nation in Jutra's A tout prendre, tandis qu’André Gervais professeur à la retraite de l’Université du Québec à Rimouski, s’intéressera aux questions identitaires, etenfin à Johanne, cette Québécoise à la peau noire, soit l’amante de Claude, à travers sa communication « Johanne Harrelle, du réseau Jutra au réseau Morin ». Finalement, mentionnons la communication de Thomas Waugh, judicieusement intitulée « Aimes-tu les garçons ? » (phrase prononcée par Johanne, à Claude, dans le film). Titulaire de la chaire de recherche de l'Université Concordia en représentation sexuelle et film documentaire, Waugh y enseigne les cinémas canadiens et québécois depuis 1976. Le théoricien du cinéma queer, souligne les qualités pionnières d’À tout prendre : « Premier long-métrage indépendant de la nouvelle vague québécoise, premier film autobiographique, premier film traitant d’une relation inter-raciale… et premier film queer ! Lauréat du meilleur film canadien de l’année, récipiendaire d’un lancement bien accueilli à New York, et offert en version anglaise, grâce au jeune poète et romancier Leonard Cohen, À tout prendre sera très vite oublié à cause d’une distribution déplorable, pour ne pas dire inexistante, surtout en VHS et DVD, et en version anglaise… C’est pourquoi le long-métrage onéfien Mon oncle Antoine de Jutra se trouvait, à travers les décennies, au sommet de la liste du top ten canadien, plutôt que son film plus osé et antérieur (À tout prendre)... » D’ailleurs, Waugh mentionne cette importante initiative de la Cinémathèque québécoise qui, en 2014, pour le 50 e anniversaire du film, rend le film disponible gratuitement sur son site web pour visionnement (en version 35 mm, 16 mm et en version anglaise). Sans oublier le projet « Éléphant, mémoire du cinéma québécois » qui a récemment choisi de numériser la version 16 mm pour la rendre accessible sur Illico. Une occasion unique de découvrir ou de revoir ce film essentiel et fondamental de l’histoire du cinéma québécois… Et Thomas Waugh de conclure : « Ce chef d’œuvre mérite bien ce colloque pour mettre à jour notre connaissance d’un film qui n’a jamais vieilli, 50 ans plus tard ! » 6 JULIE VAILLANCOURT Colloque « Reprendre À tout prendre », le jeudi 12 novembre (9h à 17h, entrée gratuite), à la Cinémathèque québécoise (335, boul. De Maisonneuve Est). Visionnez À tout prendre sur le site de la Cinémathèque québécoise : http://collections.cinematheque.qc.ca/dossiers/a-toutprendre/2-le-film/ |