ENTREVUE AVEC_VIN LOS Aimez-moi comme je suis DANS LA PEAU DE VIN LOS Prenez quelques secondes et googlez « Vin Los ». Regardez les images associées à ce nom. Sexy le gars, non ? C’est exactement ce que je me disais en allant à sa rencontre, dans un resto du quartier Angus. En moins de deux heures de discussion, l’image que j’avais de lui a complètement changé. Exit le sexy macho gai tatoué ! J’avais devant moi, une femme dans un corps d’homme. Une femme en devenir. Une femme qui a finalement décidé d’aller jusqu’où bout et de s’affirmer telle quelle. Comme pour chaque entrevue que je fais, j’enregistre la conversation. Ça m’évite de prendre des notes continuellement et je me sens davantage en relation avec mon invité. Plus près, plus présent. Ensuite, chez moi, je réécoute notre entretien. Et je me rappelais de LA phrase qui m’avait marqué. Cette phrase qui résume si bien ma rencontre avec Vincent Langlois a été prononcée à exactement 1h10 sur mon enregistreur. La voix est douce, vaguement féminine. « J’ai l’impression qu’il y a juste dans mes yeux qu’on peut voir mon âme. » Bang ! Il a visé juste. Tout est là ! Après soixante-dix minutes à discuter avec lui, je ne voyais même plus ses tatous. Je sais, c’est dur à croire. Mais c’est pourtant bien réel. Ce qui a attiré mon attention, c’est son regard. Il y a quelque chose de naïf, d’attachant dans les yeux de ce jeune de 25 ans. Un regard honnête. Le regard lucide d’un jeune homme qui a décidé de faire face à la musique et de s’accepter. « Je ne suis pas un gars féminin. Je suis une femme. » N’en déplaise à ses followers sur les réseaux sociaux, Vincent a décidé, cette fois-ci, d’aller au bout de sa démarche. (Petite précision : j’utilise le masculin pour parler de Vincent dans cet article, c’est ce qu’il souhaite pour le moment.) Fame Faut l’avouer, il a une tête qui se démarque, qui ne laisse personne indifférent. À l’ère des réseaux sociaux où l’image règne, Vincent a su attirer/030 FUGUES.COM OCTOBRE 2015 l’attention sur lui avec des mots tatoués sur son visage comme fame, sex, hot, iconic face et most talked about. Oh que oui : il veut faire parler de lui ! Son ambition : être aussi connu que Marylin Monroe et Elvis Presley. C’est dans son plan de carrière. « J’ai des rêves de grandeur. Moi, plus tard, j’aurai une carrière internationale, j’aurai des boutiques partout dans le monde. » Il énumère les entreprises qui l’inspirent, de Prada à Starbucks en passant Zara et McDonald’s. « Moi, je vise tout ce qui est au sommet. Je vise le top ! ». Pour le moment, il travaille comme commis dans une épicerie sur le Plateau Mont-Royal. « Avec mes tatous dans la face, c’est peut-être une des dernières jobs où ils vont m’accepter. » Il y a, dans sa détermination à vouloir atteindre le sommet, ce syndrome de la vedette instantanée si caractéristique au monde de la télé-réalité. Vincent est le pur produit de son époque. Il l’a prouvé l’an dernier en faisant parler de lui à travers le globe. Un buzz planétaire dont il est très fier. Tout a commencé en juin 2014, par une photo de lui prise aux côtés de la statue de cire de Zombie Boy, le Québécois tatoué vu dans le vidéoclip Born this way de Lady Gaga. La photo parue dans le Journal de Montréal a rapidement attiré l’attention à l’extérieur de nos frontières. « Après, Vice m’a interviewé. Mes photos ont fait le tour de la planète. Même Sharon Osbourne a parlé de moi à la télé. Ensuite, Jeffree Star m’a contacté pour que j’aille à Los Angeles faire un shooting pour lui. » Pendant un mois, il a créé le buzz. Encore aujourd’hui, il demeure convaincu que ce n’est pas la dernière fois. « Toute ma vie va être médiatisée. Je suis capable de refaire parler de moi une fois que je serai une fille. » Provocateur « Je veux être un nouveau genre de gars ou un nouveau genre de fille. » Je l’écoute me parler de sa récente perte de poids, de ses muscles qui fondent, de cette veine qu’il veut faire disparaitre, du poids normal de fille |