IMAGE+NATI0N_DU 26 NOVEMBRE AU 6 DÉCEMBRE_28 e ÉDITION UN AVANT-GOÛT DU FESTIVAL A SINNER IN MECCA UN GAI À LA MECQUE MIL flIMU:41/11M 2. Md.1, -1MILIMC Dans le cadre du Festival Image + Nation, on pourra voir le film documentaire d’un réalisateur gai musulman, Parvez Sharma. A Sinner in Mecca (Un pécheur à la Mecque) a été filmé secrètement lors du fameux « hadj », en 2011. Clandestinement, puisqu’il est formellement interdit par les autorités saoudiennes d’avoir des caméras. Moment normalement « sacré » dans la vie d’un musulman, Parvez Sharma y va ainsi en tant que musulman sunnite, mais également comme homme gai et marié ! Vivant dans la ville de tous les excès et de presque toutes les libertés, à New York, Parvez Sharma, qui est d’origine indienne, va s’immerger dans cette philosophie musulmane stricte dans laquelle baigne cette Arabie Saoudite qui contrôle les lieux saints de l’islam. Le film commence alors que Sharma clavarde avec un autre homme, un Saoudien gai au surnom de « Mo786 », qui lui dit qu’il a assisté à un décapitation d’un homme dans la ville de Médine. Celui-ci était soupçonné d’être gai. Effrayé, l’interlocuteur de Sharma lui dit que « c’est l’enfer ici… Fais quelque chose pour me sortir de cet enfer ! » On voit Parvez Sharma se marier, à New York, avec son conjoint Daniel, un musicien athée. D’emblée, il nous déclare qu’il « vit une crise de foi », mais qu’il désire aller en pèlerinage et se prouver qu » il peut être gai et musulman pratiquant. « Rempli de peur et de doute, j’entre dans Médine », dira-t-il. THAT’S NOT US/028 FUGUES.COM NOVEMBRE 2015 PARVEZ SHARMA A Sinner in Mecca nous fait entrer dans ce monde quasi surréaliste du hadj, alors que la police et l’armée saoudiennes survolent les lieux, dirigent les gens, etc. Le film est rempli d’images tournées à la sauvette par l’auteur alors qu’il se sent surveillé ou que des gens lui ordonnent de ne pas les filmer. On sent aussi sa foi profonde en un islam pacifique, pendant qu’il fait le tour de la Kaaba (le centre de la grande mosquée de La Mecque), un grand cube qui, selon la croyance, a été construit par le prophète Abraham et son fils Ismaël. À signaler que tous ces endroits sont absolument et formellement interdits aux non-musulmans, Sharma le remarque d’ailleurs dans son film. Au cœur de cet islam, Sharma découvre aussi l’envers du décor : un centre d’achats à quelques centaines de mètres de la Kaaba, son café Starbuck’s (dont la femme sur le logo a été oblitérée) et, surtout, les montagnes de détritus que doivent piétiner les pèlerins pour sortir du site. « J’ai accompli les trois rituels, cependant, j’ai été poussé, je me suis blessé, mais je ne me sens pas mieux pour autant. Ma foi semble disparaître en ce lieu… », avouera-t-il accablé par tant de déchets laissés ainsi et le « commercialisme » prôné par la famille royale saoudienne. On voit, également, Parvez Sharma dans son Inde natale, là où les musulmans locaux vivent selon un islam « soufi », mystique, plus paisible, loin de l’islam « wahhabite » strict, rigoureux et drastique enseigné par les Saoudiens et les musulmans ultra-conservateurs… A Sinner in Mecca a reçu les prix du Grand Jury du festival Outfest Los Angeles 2015, le festival de film LGBT, ainsi que celui du Grand Jury du festival de documentaires de Sheffield. « Une brave exploration de l’islam sans précédent », disait récemment la critique du magazine Out, « Brillant… rare… ciblant l’islam wahhabite », écrivait pour sa part le magazine Vice, sur ce documentaire fascinant qui entre dans un monde inconnu pour la plupart des Occidentaux non musulmans… « Avec grande poésie, une histoire personnelle très délicate et un appel à l’action », pouvait-on lire dans le journal The Guardian ! À noter que Parvez Sharma avait réalisé aussi, en 2008, A Jihad for Love (un Jihad pour l’amour), un film qui lui avait valu de sévères critiques de la part des musulmans conservateurs et dont certains avaient émis une fatwa (sorte de décret) pour sa mort puisque celui-ci parlait ouvertement d’homosexualité et d’islam… 6 PASSIOUR A SINNER IN MECCA sera présenté en version originale, lors du festival IMAGE+NATION. Pour connaître le jour, l’heure et le lieu de la représentation, visitez le site du festival www.image-nation.org ou fugues.com THAT’S NOT US QUI SOMMES NOUS ? Le film That’s Not Us explore les questions de la sexualité et des relations avec une perspective nouvelle, à travers l'histoire de trois jeunes couples d’amis - l'un couple gai, un couple de lesbiennes, et un couple hétérosexuel – au cours d’un voyage à la plage pour profiter des derniers jours de l'été. « Nous voulions faire un film sur les jeunes gais et lesbiennes qui sont engagés dans une relation », dit William Sullivan, le réalisateur du film. « Nous voulions montrer des personnages qui ne sont pas coupés du reste du monde, qui ne sont pas des stéréotypes, mais des êtres complexes émotionnellement. » 6 HECTOR CARTIER THAT’S NOT US sera présenté, en version originale lors du festival IMAGE+NATION. Pour connaître le jour, l’heure et le lieu de la représentation, visitez le site du festival www.image-nation.org ou fugues.com |