BIEN VIVRE_SENSIBILISATION AUPRÈS DES PERSONNES ÂGÉES Vieillir gai l’homophobie n'est pas confrontée ni contestée. On ne peut que constater alors l’invisibilité profonde de l'homosexualité. On notera aussi parfois l’inconfort des intervenants sur les questions de sexualité des aîné-e-s, et notamment celle des personnes âgées LGBT. « Il y a peu de reconnaissance des besoins spécifiques : tout le monde est égal dans nos services », admettent certains intervenants. « Je travaille dans le réseau de services aux aînés depuis 12 ans et je n'ai jamais entendu un seul intervenant parler de gais ou de lesbiennes. Personne ne nous a dit que leurs expériences de vie peuvent être différentes, qu'ils ou elles pourraient avoir des besoins particuliers… Jamais ! J'ai participé à beaucoup de rencontres concernant les besoins des personnes âgées et les rares fois où nous en parlions, c'était reçu comme une douche froide… » Certains intervenants rencontrés lors de l’étude prennent conscience de ce que cela peut représenter pour une personne aînée LGBT. « La plupart des personnes âgées LGBT qui vont en centre d'accueil perdent ainsi leurs amants, leurs partenaires, leurs amis… », admet l’une. « Une femme voulait savoir si elle pourrait tenir la main de sa conjointe dans la salle de télé, lorsqu’elle sera résidante d'un centre d'accueil », relate l’autre. « Ils vivent dans la crainte, et tant qu'on 116 FUGUES.COM NOVEMBRE 2015 1800Cremation.ca Abordable 514-495-8082) TiVE POUR UNE CREMATiON ABURDARI:E, DANS LA SIMPLiarE ET LA DIGNITÉ. n'aura pas un réseau plus inclusif, je pense qu'il y aura des gens qui n'iront pas chercher de l'aide, même s'ils en ont vraiment besoin », a même commenté une troisième intervenante. L’affirmation des aînés LGBT « Certains aînés LGBT ont développé des stratégies adaptatives, reprend Bill, comme ce couple de femmes, où l’une d’elles a changé son nom de famille pour prendre celui de sa conjointe afin que les gens pensent qu'elles sont deux sœurs pour être placées dans la même chambre… D’autres font appel aux stéréotypes pour se reconnaître, comme cette femme qui avait remarqué que, dans sa résidence, beaucoup de femmes hétéros portaient des pantalons, mais que l’une d’entre elles avait une boucle de ceinture particulière. "Elle a l'air moins féminine. Peut-être qu'elle est lesbienne…", s’est-elle dite pour tenter de se rapprocher d’elle. » Des questionnements qui interpellent les intervenants socio-médicaux pour revoir leurs approches des personnes âgées LGBT. « Comment reconnaît-on des gais et lesbiennes ? Des gens qui ont été dans le placard toute leur vie et qui ne se disent même pas à eux-mêmes qu'ils ou elles sont gai ou lesbienne, encore moins aux autres ? Comment peut-on les rejoindre ? Si on veut que les gens se sentent en sécurité, sans crainte, il faut créer un message proactif, une espèce d'engagement que nous sommes inclusifs et non discriminatoires. » « La méthode du GRIS, qui a fait ses preuves avec les jeunes, permettra de briser cet isolement chez les aînés et de changer la culture de leurs milieux de vie afin que ceux-ci soient plus ouverts à la présence et à l’affirmation des aînés LGBT », conclut le chercheur 6 ÉTIENNE DUTIL www.gris.ca facebook.com/grismontreal 503018 |