PORTRAIT Lionel Farnarier, le dynamique directeur de la Fabrique des Fleurs Texte : Radia Amar/Photographie : Olivier Capp20 Fragonard magazine À l’occasion de l’inauguration de la Fabrique des Fleurs entièrement rénovée, nous avons rencontré Lionel Farnarier, directeur de ce site de production depuis sept ans. Entré chez Fragonard presque par hasard, il y a plus de vingt ans, il a effectué un parcours hors norme avec, en fil rouge, un enthousiasme et une bonne humeur à toute épreuve alliés à une passion pour l’univers merveilleux de la parfumerie. « C’est un peu fort mais c’est une odeur intéressante », entame jovialement Lionel Farnarier m’invitant à sentir le contenu d’un étrange bocal posé sur son bureau le jour de notre entrevue. La senteur que je découvre alors est aussi troublante qu’inédite. L’homme est passionné et connaît le nom latin de chaque fleur ainsi que l’histoire de la parfumerie grassoise d’hier et d’aujourd’hui. UN ENFANT DU PAYS Issu d’une famille ancrée entre littoral et collines azuréennes, Lionel Farnarier grandit entouré de l’amour bienveillant de ses deux grand-mères qui lui transmettent les valeurs essentielles des « gens d’ici » : la parole donnée, le sens de l’amitié, de l’accueil, du service et du partage, tandis que ses grands-pères, l’un chimiste en parfumerie chez Chiris à Grasse et le second violoniste à l’Opéra de Nice, esquissent les contours d’une curiosité pour ce qui élève l’âme. « La vie m’a comblé. J’ai eu beaucoup de chance aussi bien dans ma vie professionnelle que personnelle. Être généreux après avoir tant reçu me semble une évidence », confie-t-il. Contrairement au parcours classique de nombreux directeurs d’usine, celui de Lionel Farnarier est de ceux que l’on aime raconter aux jeunes comme un conte moderne dont la morale serait que professionnellement « tout est possible ». Son BTS publicité et communication en poche dans les années 1990, Lionel décroche un CDD de six mois en tant que gardien dans une exposition de peintures de Jean-Honoré Fragonard qui se déroulait au cœur de l’usine historique. « Je m’étais mis sur mon trente et un, revêtant ce jour-là mon plus beau costume, et Mme Costa (Françoise Costa est l’arrière-petite-fille du fondateur |