de pistaches), la rivière Zayandeh Rud (« le fleuve qui fait naître » en persan) ne coule plus sous les onze ponts d’Ispahan, qui servaient à relier autrefois la ville juive de la ville iranienne avant l’invasion arabe. KACHAN, VILLE DES CARAVANSÉRAILS Fin du périple, le voyage en terre persane se termine dans les anciennes maisons de riches marchands de Kachan. Une ultime étape pour découvrir encore une fois la prouesse des artisans perses. Les maisons sont des mini-palais à chaque fois : décors de stuc, faïences peintes, peintures murales… Pour aller chercher la fraîcheur, les maisons sont construites en-dessous du niveau de la rue. Toutes les Ci-dessus : antiquaire du bazar de Kachan. Page de gauche : coupoles et bassins du bazar de Kachan. pièces donnent sur le bassin central, orné de quelques arbres et plantations. Vitraux de couleur aux fenêtres, peintures qajars dans les niches, voûtes sculptées en nids d’abeille, jeux de miroirs… tout est décoré dans les moindres détails. Le bazar de Kachan est aussi un très bel exemple de l’architecture traditionnelle persane du XIXe, certains espaces sont en cours de rénovation, mais ceux restés en état ont un charme incomparable, ici le temps s’est véritablement arrêté. Une pause autour d’un thé brûlant s’impose. Sous la couverture austère d’un gouvernement religieux et leurs tchadors couleur outre-tombe, il y a cette magnifique culture persane qui transparaît à tout moment : une passion pour la poésie, une politesse extrême, la finesse d’un geste, une majolique éclatante. Ces toutes petites choses aussi délicates que leurs mosaïques, qui nous rappellent que oui nous sommes bien en terre persane, celle des mille et une nuits, et non celle des mille et un mollah. Imprégnés à jamais par tant de beautés et de richesses culturelles, nous gardons les paroles de ce cher Hafez en mémoire : « En pleine angoisse, ne perds jamais l’espoir, car la moelle la plus exquise est dans l’os le plus dur ». ÉVASION Fragonard magazine 51 |