nouvelles. Une étoile au Guide Rouge pour Le Vagabond ? « Ce n’est pas ce que je cherche, je n’attends rien, mais cela pourrait être une belle récompense. Aujourd’hui, ce qui m’anime c’est de m’occuper de mon jardin. Je découvre ainsi mon métier sous un nouvel angle. En toute liberté. » La suite ? Un nouveau restaurant devrait voir le jour dans le courant de l’année 2018, toujours à Lille. Il y sera question de partage, de générosité et de légumes. À l’évidence. www.le-vagabond.net Vanessa Balci l’esthétique des déchets Exclusivement composés de déchets plastiques échoués sur les plages des Landes, les tableaux de Vanessa Balci incarnent son militantisme environnemental par l’art. C’est sur la plage de la jolie station balnéaire de Contis, dans les Landes que l’aventure artistique de Vanessa Balci débute. Interloquée par les déchets en plastique qui jonchent le sable, elle décide naturellement de ramasser tout ce que la houle a déversé près d’elle dans le but de les jeter. « En manipulant ces fragments plastiques multicolores, je les ai trouvés intrinsèquement beaux. Puis, intuitivement, en parfaite autodidacte, j’ai débuté quelques compositions ». Les premières œuvres réalisées durant l’été 2010 témoignent d’un élan très abstrait. Elle réalise de petits formats, collant sur la toile ces fragments protéiformes, ni colorés, ni taillés, ni modifiés. Elle les utilise tels qu’elle les trouve sur le rivage, dans leur beauté singulière. Une fois assemblés, ces déchets s’unissent comme autant de coups de pinceau, formant un tableau composite. « Mon ambition est de proposer par l’art, une nouvelle esthétique de l’objet déchu, changer le cours de son histoire, en raconter une autre et l’offrir aux réinterprétations sensibles de chacun pour profiter longtemps encore de la plastique naturelle des plages. Je tiens à travailler seule et mes tableaux sont composés exclusivement de déchets que je ramasse moi-même, en moyenne entre 100 et 150 kg par an » souligne Vanessa qui lors de ses voyages poursuit son militantisme artistique, comme en 1997 lorsqu’elle découvre le port d’Istanbul envahi de déchets. « J’assouvis mon obsession partout où il m’est donné d’aller. Le problème est universel et concerne sans discrimination toute l’humanité ». De plus en plus grands, les tableaux de Vanessa Balci s’orientent vers des thèmes plus figuratifs réalisés à partir de micro-déchets : des granulés nommés « Larmes de Sirènes ». L’industrie fabrique et perd avant fonderie et moulage, des trillons, des décillons, des centillons de ces perles de plastique brut, qui finissent dans les océans et dans les estomacs de la faune marine. Elles mesurent entre 2 et 5 mm et ont le plus souvent la couleur du sable. « Pour illustrer cet autre aspect de la matière plastique en milieu marin, je ne peux raisonnablement pas descendre en dessous du millimètre. » Armée de pinces fines et de tamis, Vanessa jette son dévolu sur ces perles afin de composer sa nouvelle série, baptisée « Peep Show ». « Pour cette plongée dans mon infiniment petit, j’ai détourné le thème de la perle, joyau des profondeurs pour livrer une interprétation toute personnelle du chef-d’œuvre « La jeune fille à la perle » de Johannes Vermeer. Ainsi, ma jeune fille aux 13 000 perles inaugure cette série qui devrait compter au total sept tableaux d’environ 1 mètre sur 2, afin de former un septyque ! » Chacun des tableaux à venir réinterprétera le regard de grandes figures féminines du panthéon artistique. Une manière, pour Vanessa Balci, d’ouvrir les yeux de son public sur les dommages causés à nos mers. www.facebook.com/VanessaBalci PORTRAIT Fragonard magazine 111 |