EVASION 32 Fragonard magazine PROMENADE SUR LA RIVIERA INDIENNE Bordée de palmiers, la promenade de Pondichéry est au crépuscule un véritable moment de bonheur rafraîchissant. Si les promeneurs ne s’enroulaient pas de saris multicolores, on pourrait se croire un instant à Nice, sur la promenade des Anglais. Ils flânent paisiblement, sirotent un chaï brûlant à la terrasse d’un café, profitent du paysage architectural colonial et hument l’air marin mêlé d’épices. Non loin se profilent, dressées face au Golfe du Bengale, les deux tours clochers rose-orangées de l’Eglise de Notre Dame des Anges, vestige architectural français datant du XIXe. Hasard de l’histoire, deux grands personnages se retrouvent sur la promenade  : la statue de Gandhi côtoie celle de Jeanne D’Arc. Pon-di-ché-ry  : quatre syllabes évocatrices d’une certaine nostalgie familière. Dans la ville, on retrouve une belle douceur de vivre « à la française », loin des tumultes bruyants et grouillants de Bombay ou Delhi, ici le temps donne l’impression d’être suspendu. Ville du sud de l’Inde, le caractère méridional transparaît aussi bien dans l’architecture avec ses bâtisses multicolores, que dans la vie quotidienne des Pondichériens. Une Riviera indienne appréciée des touristes français, qui se pressent nombreux dans la ville blanche à la redécouverte de leur passé, ou plutôt des traces d’un passé colonial aux saveurs exotiques. L’influence architecturale française se retrouve dans le quartier dit français, du centre-ville de Pondichéry. La ville a conservé ses trottoirs soignés, ses élégantes résidences coloniales, ses maisons avec persiennes en bois et balcons ouvragés, ses bougainvilliers florissants et généreux. C’est la « ville blanche », celle des anciens coloniaux, qui se trouve d’un côté du canal. Tandis que la « ville noire », en face, retrouve le tumulte indien, ses rickshaws, ses rues cahotantes, sa vie agitée. Pondichéry a deux facettes !