Hello Fabien, comment ça va chez toi ? Ça va au top ! Je rentre d’un super week-end à Saint Brieuc (fin septembre) pendant lequel j’ai contribué à la réalisation d’une fresque collective de plus de 300 m2, avec Leyto, Poter, Sifat, le Duo Pakopz (2Ben de Rennes et Marine Biteau) et Herbert. Ce fut l’occasion de revoir des potes et de faire de chouettes rencontres. Question de base pour commencer : ça vient d’où XKUZ ? A la base c’était SKUZ. A l’époque je trouvais ça marrant de taguer/graffer les murs en m’excusant en même temps. C’était ma manière de dire « désolé mais c’était plus fort que moi ». J’ai changé le S pour X en 2008, car au fur et à mesure du temps, j’ai découvert que d’autres graffeurs avaient le même blaze. J’ai voulu me démarquer un peu, tout en gardant la symbolique de base. Tu es passé du graffiti à une pratique plus « esthétique » au moment de ta formation en arts graphiques même si la rue reste ton terrain de jeu… tu peux justement nous retracer un peu ton parcours et nous parler de ton univers ? 80 J’ai commencé par le tag en 1998, puis j’ai fait mes premiers graffs vers 2000-2001. J’ai passé de nombreux week-ends à peindre des murs d’usines abandonnées, mais aussi à recouvrir les murs des voies ferrées et des routes de l’Oise, principalement avec mon ami Ower. En 2005, je rentre dans une école d’arts visuels et termine en 2008. Après l’école, je me suis concentré uniquement à faire des fresques, graffitis 2D, 3D, wildstyles, personnages, décors, tout y passait… J’essayais un peu tout, je me cherchais. C’est seulement en 2016 que j’ai commencé à développer un travail plus personnel. C’est en faisant une grande introspection que j’ai trouvé un style en accord avec moi-même, j’avais vraiment envie de passer à autre chose, de m’affranchir des codes du graffiti « classique », et de trouver mon propre langage graphique. La base de mon travail reste l’écriture, principalement de mon nom, mais je déconstruis les lettres et n’en garde que certains morceaux pour en faire des compositions abstraites. C’est un peu comme un jeu où il faut remettre les pièces dans l’ordre, et imaginer celles qui manquent pour lire quelque chose. |