Quel regard portez-vous sur les réseaux sociaux d’images comme Instagram et comment les utilisez-vous ? J’essaie de les utiliser pour communiquer avec mon réseau et inspirer mes clients avec des images ou du contenu qui parle de ce qui me passionne. Les réseaux sociaux sont un outil très puissant. Par exemple, ma série de portraits sur Behance a été vue par plus de 40000 personnes, et a permis à une agence allemande de découvrir mon travail et de m’engager pour un projet. Il faut évidemment savoir les utiliser à bon escient et se rappeler que ces outils ont été conçus précisément pour accaparer le maximum de notre temps, avec leurs fonctions qui créent de la dépendance en livrant continuellement de la dopamine au cerveau. Je demeure également attentive aux sentiments négatifs qui naissent autour de l’utilisation d’instagram. Par exemple, pourquoi ressentirais-je de la culpabilité parce que je n’ai pas partagé plus d’instants de mon dernier voyage ? Ou pourquoi est-ce que je perdrais confiance en voyant les photos extraordinaires de mes concurrents ? Une stratégie d’utilisation est essentielle pour éviter que ces émotions négatives se développent. J’ai lu dans votre bio que vous souteniez plusieurs causes. De quelle manière êtes-vous engagée et comment faites-vous le lien avec votre travail de photographe ? Je le fais à travers la photographie, en offrant mon temps et mes images. Par exemple, j’ai réalisé plusieurs photos pour la compagnie de danse canadienne Pro Arte Danza. J’ai aussi réalisé tout dernièrement une campagne imprimée pour the American Heart Association. J’essaie également de m’impliquer auprès de la nouvelle génération de photographes, en collaborant avec l’université Ryerson ici à Toronto. En avril je recevrai au studio une vingtaine d’étudiants afin de leur offrir un atelier sur l’éclairage. Je suis également membre de RARE, organisme à but non lucratif qui a pour mission de préserver 400 ha de terrain à vie pour les programmes de recherche et d’éducation. Je suis toujours prête à donner une image pour aider les causes que j’appuie - et ça fait plaisir de voir les enchères monter lors des levées de fonds ! Pouvez-vous nous parler de vos projets actuels et futurs ? Des voyages, expositions, collaborations en France ? Pour l’instant je travaille sur un projet de portraits vidéos avec des gens du milieu des arts, ici à Toronto. C’est un projet personnel où j’explore la notion de curiosité. Je compte aller aux Rencontres d’Arles début juillet, avec mon nouvel agent sur Paris, Marielle de La Belle Façon. Et une exposition du projet Miramare au festival Contact de Toronto, en mai 2019 est en pourparlers. 82 |