Et la Santé, on dit quoi ? n°25 fév à sep 2019
Et la Santé, on dit quoi ? n°25 fév à sep 2019
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°25 de fév à sep 2019

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : Institut National de Prévention et d'Éducation pour la Santé

  • Format : (210 x 297) mm

  • Nombre de pages : 28

  • Taille du fichier PDF : 5,9 Mo

  • Dans ce numéro : la musique pour rassembler.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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k C’EST MON HISTOIRE JE ME SUIS BLANCHIE LA PEAU L’IMPORTANT, C’EST DE S’AIMER SOI-MÊME Originaire de Kinshasa, Kimia a décidé de se blanchir la peau après plusieurs remarques que lui avait faites son ex-compagnon. À seulement 32 ans, elle a de graves problèmes de peau qu’elle est en train de soigner avec l’aide de professionnels de santé. Aujourd’hui, elle explique à son entourage l’importance de s’accepter tel que l’on est. J’avais 28 ans quand j’ai commencé à sortir avec Idris. À l’époque, j’étais une fille joyeuse, je me trouvais jolie. En tout cas j’étais bien dans ma peau. J’étais très amoureuse de lui. Idris, c’était un homme qui aimait rigoler. Il aimait parler aux filles, je le savais. C’était un « joueur » avec les femmes. Mais il m’a toujours dit qu’il ne se passait rien avec elles. Petit à petit, j’ai remarqué qu’il regardait toujours le même type de filles dans la rue, des filles claires de peau, plus claires que moi. Je lui en ai parlé et il m’a dit « il ne faut pas mentir, les claires, c’est attirant. C’est plus joli que la peau trop noire là ». Il a dit que tous les hommes pensaient un peu comme ça. Il a aussi dit que moi, ce n’était pas pareil parce qu’il m’aimait. Après ça, quand je me regardais dans le miroir, j’aimais de moins en moins ce que je voyais. Quand je regardais la télé, je commençais à avoir envie de ressembler aux filles claires des clips de musique ou des séries télé. Je pleurais beaucoup. J’ai commencé à me renseigner sur Internet pour voir si je pouvais moi aussi avoir un joli teint comme Idris aimait. J’ai trouvé sur Internet des forums où des femmes donnaient leurs secrets pour avoir un teint plus clair en un mois seulement. Ça m’a donné tout de suite envie alors j’ai acheté la crème dont elles parlaient sur Internet. Je n’ai même pas regardé ce qu’il y avait dedans. Ça allait me blanchir le teint rapidement, c’est tout ce que je voyais. J’ai commencé à en mettre. J’appliquais bien deux fois par jour sur tout mon corps et mon visage. Ça a marché ! Mon teint s’est éclairci. Idris m’a complimenté. Il ne m’avait jamais complimentée sur ma peau avant. Il disait que j’étais de plus en plus belle. Mes tantes me disaient la même chose. Elles disaient qu’Idris allait bientôt me demander en mariage si je continuais à passer la crème. Alors j’étais contente. Ma mère, elle, n’aimait pas du tout mon changement. Elle m’a dit « C’est pas comme ça que Dieu t’a faite ». Mais je ne l’écoutais pas et j’ai continué longtemps. C’était comme une drogue. Un jour, j’ai remarqué des taches blanches sur ma peau mais aussi des taches très très noires. D’abord sur mon corps. Alors, j’ai laissé passer. Mais après c’est arrivé aussi sur mon visage. Ç’a commencé à me gratter très fort, à me brûler. J’avais aussi des gros boutons rouges. J’ai paniqué. Ma mère m’a dit d’aller tout de suite chez le médecin. Quand j’ai dit au médecin ce que je prenais, il m’a dit que c’était très grave et dangereux. Que la crème contenait du mercure et de la cortisone, que si je continuais, je pouvais avoir un cancer de la 16 N°25 FÉVRIER 2019 Je Je commençais à avoir envie de ressembler aux filles claires des clips peau. J’ai dû aller faire des examens et arrêter tout de suite la crème. Ils m’ont dit que ça allait prendre au moins deux ans pour retrouver ma vraie peau noire. Ça fait un an que j’ai commencé les traitements, ma peau commence petit à petit à redevenir uniforme. Je suis tellement heureuse. Pendant un an j’ai eu des boutons, mon visage avait plein de couleurs différentes mais ça va mieux maintenant grâce aux médecins. Et, aujourd’hui, je ne suis plus avec Idris. Il y a un an, quand j’ai dit à Idris que je devais arrêter la crème, il m’a dit que c’était « dommage ». Alors j’ai eu un déclic et j’ai compris qu’il ne m’aimait pas vraiment. Que s’il n’aimait pas ma peau noire, c’est qu’il ne m’aimait pas tout simplement. INFOS PRATIQUES À Paris, le Pôle Santé Goutte d’Or propose des consultations dermatologiques gratuites ainsi qu’un espace d’information et de prévention. Adresse  : 16-18 rue Cavé – 75018 Paris Téléphone  : 01.53.09.94.10 du lundi au jeudi, de 8h35 à 18h30. L’association Ewa Ethnik a pour objectif d’informer, de sensibiliser et d’alerter sur le blanchiment volontaire de la peau et ses conséquences. Pour en savoir plus, consultez la page Facebook  : www.facebook.com/EwaEthniK Andrii Kobryn - Fotolia.com k
NANAWAX ET BAZARA’PAGNE LES REINES DU WAX boutique à Cotonou. Aujourd’hui, on peut également trouver ses créations dans ses magasins à Abidjan, Lomé, Dakar et Brazzaville. Chaque pièce de Nanawax est dessinée par Maureen et réalisée par des couturiers locaux. La marque ne s’adresse pas qu’aux femmes, Maureen créé aussi des vêtements et des accessoires pour les hommes et les enfants. Ainsi, de nombreuses vedettes d’Afrique et de France portent ses créations  : les anciennes Miss Côte d’Ivoire Isabelle Béké et Dorcas Sery, la Miss France 2014 Flora Coquerel ou encore le rappeur Black M lors des NRJ Music Awards. Retrouvez les créations de Nanawax sur  : nanawax.afrikrea.com k AFRIQUE EN MARCHE Depuis quelques années, l’Afrique et ses imprimés inspirent les créateurs de mode. Découvrez deux ambassadrices de cette nouvelle tendance  : Nanawax et BaZara’Pagne. Nanawax UNE MARQUE DE PRÊT-À-PORTER AFRICAINE C’est en 2008 que commence l’aventure de Maureen Ayité, béninoise de 29 ans. Elle est alors étudiante en France. Elle créé un groupe sur Facebook « J’aime le pagne de chez moi ». Elle publie des photos de vêtements, sacs et accessoires qu’elle a confectionnés. Le succès de ce groupe est très important, alors elle organise une vente privée à Paris. Toutes ses créations sont vendues très rapidement. Elle retourne au Bénin en 2012 et créé sa marque, Nanawax, dont le nom est inspiré par les « Nana Benz », des célèbres vendeuses de tissus wax qui ont fait fortune dans les années 80. Les ventes privées se multiplient à travers le monde (Paris, Montréal, New York, Abidjan, Brazaville) au point que Maureen ouvre une première Winniepix k Bazara’Pagne SE FIXER DES OBJECTIFS AMBITIEUX Le wax, Lodia Kposzro est tombée dedans quand elle était petite. Sa grand-mère, son père, sa mère, sa tante… toute sa famille est spécialisée dans la vente de pagnes au Togo, dont elle est originaire. Elle arrive en France en 2001 et passe un accord avec sa mère  : aller jusqu’au baccalauréat et être ensuite libre de faire ce qu’elle souhaite. Elle fonde alors sa marque, BaZara’Pagne en 2012 et décide de faire concevoir ses modèles au Togo. Son objectif était de promouvoir le savoir-faire artisanal de son pays d’origine. Elle commence par créer un article emblématique, le snood, une écharpe en tube en wax qui lui apporte instantanément de nombreuses ventes. Elle développe sa première collection, « Lomnava », et voyage entre le Togo, le Bénin et le Ghana, où elle fait travailler Nanawax une soixantaine d’artisans. En 2015, elle participe au salon de mode parisien « Who’s Next ». Ses créations intéressent des visiteurs prestigieux comme la directrice du MOMA (Museum Of Modern Art de New York) et les acheteuses de la marque Agnès B. Lodia réalise alors le potentiel de sa marque. Après avoir participé à de nombreux événements, comme le « Mode Africa Now » aux Galeries Lafayette, elle a organisé, en juillet 2018, une rétrospective à la Cité du design et de la mode, avant de prendre une pause pour revenir plus fort cette année. Retrouvez les créations de BaZara’Pagne sur  : bazara-pagne.afrikrea.com FÉVRIER 2019 N°25 k 17



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